L‘espace « Entrée Libre » de la Caisse d’Épargne, à Dijon, rond point de la Nation, reçoit l’artiste Benvinda Miguens Velez jusqu’au 20 février.
J’aime ceux de ses personnages qui nous tournent le dos, qui partent au loin, happés par le décor qui les dévore peu à peu. Ils sont déjà dans leur propre avenir. On reste là, un peu idiots, à les voir s’éloigner vers une destinée qui ne nous regarde plus. Ces toiles de la série que Benvinda Miguens nomme ses « foules » ont donc un sujet intéressant. Mais pas seulement. Elles ont aussi des fonds très travaillés: des supports où apparaissent parfois des matières comme sable ou gaze, des encres colorées, des peintures très diluées ou des pâtes épaisses…Le tout avec une palette discrètement joyeuse, tout en finesse. L’artiste peint ses toiles posées à plat par terre. Elle est à genoux devant elles!
Elle complète ce travail par des sculptures en raku, dont certaines évoquent également des foules. Personnages à petites têtes, filiformes, serrés en un seul bloc…
Autre face de son travail: des images féminines. Longilignes. Peinture ou raku. Elle en appelle certaines des « femmes hirondelles », comme posées sur leur fil… avec des robes à traines qui n’en finissent plus (et des bras, aussi!). En fait, c’est la ligne qui prolonge. Celle que l’on retrouve dans l’ombre si longue des silhouettes évanescentes des « foules ». C’est peut-être le fil qui relie l’humain à la terre…Une sorte de racine qu’il a de la peine à arracher. En tout cas, c’est très « graphique ».
Vous verrez aussi de belles encres en noir et blanc. Toujours sur son sujet préféré, l’être humain.
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