Comptes noirs dans le viseur
En Argentine, el blanco, c'est le centre de la cible
D'où le sens de cible.
Hier, le journal de gauche Página/12 faisait sa une sur l'importance de la fraude mise à jour dans la filiale argentine de la banque internationale. Aujourd'hui, la rédaction enfonce le clou en révélant des trucs et astuces employées par la société financière pour escamoter les profits de quelques citoyens et entreprises du Cône Bleu et faire disparaître de la masse monétaire nationale argentine, puisque la devise du pays n'est pas convertible.
Ce qui nous vaut deux unes ornées de calembours de potaches, comme Página/12 sait les concocter pour réveiller ses lecteurs tous les matins, sauf le 1er mai (la fête du travail, c'est sacré).
Quant aux faits de corruption dont un juge tâche de faire inculper la Présidente en fonction, le quotidien s'est fait une religion : c'est une machination des suppôts de la droite dans la magistrature. Explication qui peut paraître simpliste dans un premier temps (et très commode) mais qui n'est pas sans vraisemblance, même s'il sera très difficile d'avoir le fin de l'histoire, dans un sens ou dans un autre, car du fait des responsabilités politiques assumées par Cristina Kirchner, les soupçons continueront de peser sur elle, quand bien même on prouverait son innocence, et réciproquement (un certain nombre de ses partisans continueront à croire en son innocence quand bien même sa culpabilité serait prouvée par ce juge ou un autre).
"Les petits bâtons qui se sont fait la belle"
Palo, comme en français, c'est d'abord un bâton.
Et comme en argot parisien, c'est aussi un million en devise nationale.
Pour en savoir plus sur les dimensions financières de l'affaire : lire l'article d'hier sur les montants incriminés (3000 millions de pesos sur plus de 4000 comptes distincts) lire l'article d'hier sur le lanceur d'alerte, Hervé Falciani, qui a déclenché le scandale en France lire l'article de ce matin sur les techniques employées pour tromper le fisc argentin.