… dans l’assiette ça tourne, et plutôt bien …
Drôle d’impression d’aller à Boulogne-Billancourt. Tout est loin et c’est loin de tout. Effet d’optique ? Peur de l’inconnu ? Parfois, cependant, ça vaut la peine de prendre son courage et de partir à l’aventure surtout pour, à l’arrivée, découvrir une bonne table qui vaut largement le déplacement.
Ouvert il y a quelques mois par l’homme de La Villa Corse, le Café du Théâtre est dans un quartier paisible de Boulogne, proche du théâtre et quasiment au bout de la ville au pont de Saint-Cloud.
En voiture c’est facile, stationnement sans problèmes, en métro une petite marche pour mettre en appétit et nous voilà ravis de pénétrer dans cette vaste salle conviviale, bruissant le midi des gazouillis des employées de bureaux alentour et le soir du calme reposant des gens du quartier.
Décor et éclairage chic, bien conçu dans des couleurs assez sombres, mais belle luminosité de la baie vitrée sur la rue. Confort des banquettes et des sièges, tables bistrots, accueil impeccable et service automatique (14 fois « bonne dégustation »…).
Dans l’assiette ça tourne, et plutôt bien. Deux anciens de Frédéric Anton qui en sont sortis vivants et qui se retrouvent pour cette aventure boulonnaise. Ken Tomkoviak, le chef, Sébastien Paredes, le second mais pas loin du premier ! Ils se connaissent, se comprennent, et vont dans le même sens au même rythme. Résultat : des plats de bistrots certes mais bien tournés, bien pensés, et aux cuissons radicalement précises. On sent qu’il y a un chef en cuisine et pas un zigoto qui a ouvert des sacs plastiques à 11h30.
Velouté de potiron, émulsion de noisettes, à la belle texture et savoureux. Poêlée de champignons, œuf de poule mollet frit, espuma de lard paysan, fort goûteux et à la cuisson impeccable de l’œuf frit (délicieux) pour un joli plat.
Pavé de cabillaud rôti (youpi pas de basse température !), sauce vierge, purée à la truffe, belle cuisson, belle pièce bien saisie, une purée douce et légèrement truffée, le tout copieux, le bonheur d’un beau plat avec lequel on passe un bon moment.
L’incontournable Salade Caesar n’apporte rien aux dérives habituelles sur cette recette sauf que les tranches poulet sont bien saisies et en nombre. Agréable Tarte fine aux pommes, quenelle vanille, sauce caramel, superbement présentée, et une Brioche comme un pain perdu, glace vanille Tahiti de Martine Lambert, qui a le défaut de ses qualités (ou le contraire) en présentant une assiette sophistiquée pour un dessert normalement rustique et on rêve au retour de la vraie tranche de pain pour éviter le moelleux sinon le mou trop prononcé de la brioche. Glace superflue également mais aujourd’hui incontournable. Dommage…
Le semainier déroule les classiques du genre : blanquette (mercredi), souris d’agneau (jeudi), un joli Paleron braisé, purée de carottes (mardi) et des grignotis possible à toute heure (de 12h à 23h) avec club sandwich, omelettes et cheeseburger, entre autres réjouissances. La carte des vins est pour l’instant un peu faiblarde mais rattrapée par un vaste choix de vins au verre avec quelques bons vins de Corse, of course… (Entre 4 € et 6 €), servis généreusement de surcroit, ce qui est une des caractéristiques fort agréable de cette bonne maison.
Le Café du Théâtre62 ter, avenue Jean-Baptiste Clément
92100 Boulogne
Tél : 01 46 03 05 28
www.cafedutheatre.fr
M° : Boulogne, Pont de Saint-Cloud
Ouvert tous les jours de 8h à 23h
Carte : 55 € environ
Plats du semainier : 19 €
Plats de « l’entracte » : de 12 € à 16 €