Ciné XIII Théâtre1, avenue Junot75018 ParisTel : 01 42 54 15 12Métro : Lamarck-Caulaincourt / Abbesses
Une pièce de Kathleen OliverTraduite par Marie-Paule RamoMise en scène par Marjolaine Aïzpiri et Hélène LabadieLumière d’André DiotMusique de Frédéric FressonAvec Claire Bosse-Platrière (Catherine), Simon Dusigne (Thomas), Anne Plantey (professeur Cortex), Camille Valin (Sonja)
Présentation : Sur le bout de la langue, c’est l’histoire du Désir : celle d’un frère et d’une sœur dont le cœur chavire pour la même personne ; un cache-cache amoureux où chacun se cherche et où tous s’affrontent en un défi poétique permanent. On s’y travestit beaucoup. Au festival des apparences, le plus habile ou la plus délurée n’est pas celle (ni celui) qu’on croit. Une heure trente de chaises musicales et d’intrigues qui rappellent les comédies romantiques de Shakespeare et la poésie lyrique de Cyrano.
Mon avis :Quand j’ai abandonné le doux coin de mon âtrePour me rendre hier au Ciné Treize ThéâtreJe ne savais du tout quel genre de momentM’offrirait cette pièce et son titre intrigantQue pouvait signifier Sur le bout de la langue ?En arrivant c’est moi qui la tirais, la langue : De Lamarck-Caulaincourt, il y a du métroA l’avenue Junot, des escaliers en trop !
Mais on oublie tout ça à peine qu’on s’installeBien confortablement dans cette jolie salleOn n’ose pas parler ni trop faire de bruit Car déjà les acteurs sur scène sont assisLe décor quant à lui n’est pas très encombrant :De quatre portes il n’est que leur encadrementCinq chaises et un bureau sur lequel est poséUn amas conséquent de feuilles de papier
La seconde surprise est que les comédiensNe se parlent entre eux rien qu’en alexandrinsMais on l’oublie souvent tant le ton qu’ils emploientNous sonne naturel et moderne à la foisLe thème de la pièce est à double niveauIl aborde à mes yeux deux sujets principauxL’art de la poésie est le premier des deuxEt le deuxième c’est le désir amoureux
Nos quatre comédiens s’en donnent à cœur joiePassionnés, intrigants, guidés par leurs émoisIls fomentent enfiévrés d’habiles stratagèmesPour séduire à la fin celle ou celui qu’ils aimentEn une heure et demie de rebondissementsDe mystifications, de travestissementsOn se sent emporté dans un fou tourbillonDans lequel on ne sait qui est fille ou garçon
Le point fort de la pièce est entier dans le jeuTant ils sont épatants, tant ils sont généreuxChacun des personnages a sa psychologieIl joue son rôle à fond comme jouant sa vieOn se laisse emporter par leur intensitéPar leurs élans fougueux, leur désir survoltéIl y a la coincée, il y a la joueuseIl y a l’exalté et puis la malicieuse
Cette pièce, je pense, et vous l’aurez comprisEst faite de rebonds et de marivaudages exquisIl y a du Shakespeare et du Molière aussiC’est vraiment bien construit et surtout bien écritL’action est maîtrisée, brillante est l’éloquenceEt l’intérêt ne fait que monter en puissanceC’est émouvant de voir à la fin, c’est si bonPublic et comédiens heureux à l’unisson
Gilbert « Critikator » Jouin