Pour le dernier samedi du mois de novembre, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Miss Peregrine et les enfants particuliers : un excellent album fantastique, le septième tome de la série jeunesse d’humour Pico Bogue, L’enfant nu : un formidable roman graphique de Convard, Djian & Corbet, le troisième volume d’un des meilleurs titres manga 2014 : Erased, la cinquième aventure des personnages d’Hôtel étrange paru chez Sarbacane, Le groom de sniper alley : le nouvel album de Spirou et Fantasio signé Yoan & Vehlmann, les deux premiers volets du seinen Gokusen publié par Kazé, une très belle adaptation de Robin des Bois par Boisserie & Héloret, le deuxième tome de la série de Corbeyran, Le Roux & Brizard : 14-18 et un superbe recueil d’illustration sur l’univers de Tolkien : Terre du Milieu, sur les traces d’un mythe. Bonnes lectures.
Miss Peregrine et les enfants particuliers
Jacob aime écouter les histoires fabuleuses de son grand-père, peuplées d’enfants aux pouvoirs magiques. Un jour, ce dernier est assassiné. Le jeune garçon part sur les traces de l’île contée par le vieil homme. Miss Peregrine et les enfants particuliers met en scène cette histoire fantastique adaptée par Ransom Riggs et mise en image par Cassandra Jean, éditée par BD Kids.
Résumé de l’éditeur : Fils unique, destiné à reprendre la pharmacie de ses parents, ado indolent et sans passion… Jacob mène une vie monotone. Son grand-père lui raconte depuis qu’il est petit des histoires merveilleuses : un orphelinat abrite sur une île mystérieuses des enfants aux talents extraordinaires… Même si Jacob a parfois eu envie d’y croire, il est lucide : le vieil homme n’a plus toute sa tête. Mais un jour, Jacob retrouve Grand-Père dans le jardin, une horrible blessure au ventre…
Miss Peregrine et les enfants particuliers est l’adaptation dessinée du roman paru en 2012 aux éditions Bayard Jeunesse. C’est Ransom Riggs qui s’est chargé lui-même de décliner son roman en album. Le récit angoissant de l’auteur américain est construit comme un très bon thriller fantastique. Précis et d’une extrême efficacité, il a pour cœur de cible les adolescents dès 12 ans. Tous les ingrédients sont réunis pour accrocher ce lectorat : un jeune héros, timide, rêveur et peu intégré, en quête du passé de son grand-père ; un suspens angoissant ; un monde parallèle peuplé d’êtres mystérieux ayant des pouvoirs magiques et une lutte pour que leur monde perdure. Alors que tout le monde pensait que le vieil homme divaguait lorsqu’il racontait des histoires, le lecteur apprend que tout n’est pas que fantaisie. L’atmosphère pesante est magnifiquement restituée par Cassandra Jean. Son trait vif et élégant est un mélange subtil des codes du comics et celui des mangas. Les planches en noir et blanc alternent avec certaines en couleurs lorsqu’elles évoquent l’univers parallèle. A noter, l’ajout de vieilles photos inquiétantes qui sont distillées pour renforcer l’ambiance fantastique du récit. Le volume 2, Hollow City, vient juste de paraître en roman en France et constituera la suite dessinée de cette belle série pour ados. A suivre avec attention !
Événement : la version album du roman de Ransom Riggs sera adaptée au cinéma par Tim Burton et la sortie prévue en 2015.
- Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1
- Scénariste : Ransom Riggs
- Dessinateur : Cassandra Jean
- Editeur: BD Kids, Bayard
- Prix: 17.90€
- Sortie: 05 novembre 2014
Pico Bogue
Pico Bogue est un charmant garçon, philosophe en herbe, qui vit avec ses parents et sa petite sœur Ana Ana. Cet univers humoristique, Dominique Roques et Alexis Dormal le développent depuis 2005. Sous forme de demi-planches amusantes, ils réalisent le septième volume de cette série jeunesse intitulée Cadence infernale, éditée par Dargaud.
Quelle série formidable ! Ne payant pas de mine, les mini-récits sous forme de demi-planche enchantent les petits mais aussi les plus grands. Cet univers jeunesse fait l’objet de prépublication dans Télé 7 jours ou encore Ouest France. Il faut dire que le quotidien de la petite famille fait sourire et souvent rire un grand nombre de lecteurs. Pico Bogue, le personnage central, est un véritable adulte en miniature. Ses fulgurances et sa rhétorique font mouche à chaque fois. Tous les thèmes de sa petite vie sont abordés (l’école, la nature, les relations humaines…) et ses répliques déstabilisent ses parents, son grand-père et même son institutrice. La surenchère arrive lorsque Ana Ana s’y met aussi. Dans cet opus, le petit garçon de 6-7 ans se prend d’amour pour l’origine des mots, le latin n’ayant plus de secrets pour lui. A l’école, il essaie toujours de ne pas travailler et les cours de natation l’ennuient. D’ailleurs, c’est le prof qui en fait les frais à travers sa logique implacable. Ajouté à cela, un ami un brin agressif qui a du mal à séduire une petite camarade et vous avez le petit monde de Pico Bogue. Dominique Roques est d’une grande efficacité pour conter ses aventures quotidienne et nous faire rire grâce à sa malice. Les gags sont servis par le trait du talentueux Alexis Dormal. Les cases sans cadre sont admirablement mis en valeur par des couleurs à l’aquarelle magnifiques.
Pico Bogue : rafraîchissant, drôle. Une petite pépite, un amour d’enfant !
- Pico Bogue, tome 7 : Cadence infernale
- Scénariste : Dominique Roques
- Dessinateur : Alexis Dormal
- Editeur: Dargaud
- Prix: 11.50€
- Sortie: 31 octobre 2014
L’enfant nu
Jean et Maryse vivent en couple paisiblement. Jeunes mariés, ils sont dans l’attente d’un heureux événement. Mais l’enfant ne survit pas. La jeune femme sombre alors dans une grande dépression et commence à manger énormément. C’est ce drame contemporain qu’ont voulu raconter Didier Convard, Jean-Blaise Djian et Sébastien Corbet dans le très beau roman graphique L’enfant nu, édité par Vagabondages.
Résumé de l’éditeur : Le bonheur battait son plein pour Jean et Maryse Chenal. Trois ans d’amour et de rêves un peu fous. Un appartement avec vue sur mer, à Soulac, près de Bordeaux, un enfant allait naître, et tout était parfait. Mais le rêve s’est perdu en route. Aujourd’hui, Maryse ne survit que pour l’enfant qu’elle a perdu. Elle mange, elle remplit son ventre pour qu’il soit rond. Jean la regarde manger, dormir et s’accrocher à ce monde qui n’existe plus. Mais un soir, par la fenêtre. il voit l’Enfant nu. L’immeuble de Soulacsur- Mer est bien vide, le promoteur a déposé le bilan, les habitants ont tous déserté, sauf les Chenal. En cet hiver froid, seuls les dunes et les blockhaus entourent le chantier à l’abandon. Alors que ferait un enfant nu seul dehors ? Jean aurait-il perdu la tête ?
A travers les 200 pages de L’enfant nu, Jean-Blaise Djian et Didier Convard mettent en lumière une fiction d’une grande force et d’une belle dramaturgie. Cette histoire, teintée d’une grande tristesse et d’une belle mélancolie, questionne à juste titre le lecteur sur la filiation, la mort, la perte d’un enfant et les rapports femme-homme dans ces moments difficiles. Maryse, femme épanouie dans son mariage, sombre dans la folie lors du décès de son enfant juste né. Mangeant pour deux, elle devient apathique et mutique. En la gavant volontairement, son mari entretient cet état de dominance psychologique et de dépendance ; ce qui lui permet d’avoir une aventure extra-conjugale avec Armande, une secrétaire de son entreprise. Entre rêve et réalité, le scénario d’une grande force narrative entretient un subtil suspens. L’ambiance des années 70, empreint de nostalgie est magnifiquement mis en valeur par le trait charbonneux en noir et blanc de Sébastien Corbet. Il propose de grandes cases où les personnages ont une place de choix. Le lieu de vie du couple, une HLM modeste et inachevée, est judicieux pour cette lente mise en abîme, isolant encore plus Maryse et Jean. Les scènes nocturnes où l’enfant nu apparaît sont magnifiques.
- L’enfant nu
- Scénaristes : Didier Convard et Jean-Blaise Djian
- Dessinateur : Sébastien Corbet
- Editeur: Vagabondages
- Prix: 19.50€
- Sortie: 19 novembre 2014
Erased 3
Les parutions s’enchaînent pour l’excellente série Erased. La petite pépite de Kei Sanbe, publiée par Ki oon, continue de nous conter l’histoire de Satoru essayant de changer le passé et de sauver des petites filles, d’un meurtrier.
Pour comprendre le cheminement de Satoru, replongez-vous dans la chronique Case Départ du volume 2.
Jeudi 3 mars 1988. Satoru est inquiet. Ce matin, en classe, il découvre que Kayo n’est pas là. Pris de panique, il se rend chez elle mais n’y trouve personne. Remarquant des traces de pas dans la neige, il décide de les suivre, sans succès. Même dans le parc où elle a réellement disparu, il ne trouve personne. Prostré et muré dans son silence, il reste toute une journée sans sortir de chez lui. Le lendemain, son professeur invoque des problèmes personnels pour justifier son absence. L’adulte donne aussi des consignes strictes à la suite des enlèvements d’enfants : personne ne doit quitter l’école sans adulte.
Contre toute attente, le jeune garçon est renvoyé en 2006. Devant chez lui, une foule se masse et des policiers cherchent des indices à la suite du meurtre de sa mort. Sachant qu’il sera inculpé, Satoru adulte fuit…
Le troisième de Erased est dans la même veine que les deux précédents. Ce petit bijou de thriller fantastique est toujours autant rythmé et Kei Sanbe installe une ambiance de suspens angoissant. Pour ce volume, une rupture totale est visible : Satoru revient dans le temps présent, après un deuxième tome se déroulant entièrement en 1988. Adulte, en 2006, le lecteur suit sa cavale après l’assassinat de sa mère. Mais ce n’est pas un véritable problème, tant le récit et l’intrigue sont extrêmement bien maîtrisés.
Erased : l’un des meilleurs titres manga de cette année 2014. A lire !
- Erased, volume 3
- Auteur : Kei Sanbe
- Editeur: Ki oon
- Prix: 7.65€
- Sortie: 13 novembre 2014
Hôtel étrange
Les pensionnaires de l’Hôtel étrange partent pêcher mais ils vont vivre une aventure passionnante en atteignant l’Ile du Kikrachtou. Katherine et Florian Ferrier sont toujours aux manettes de cette cinquième histoire de la très belle série jeunesse, éditée par Sarbacane, Hôtel étrange.
Résumé de l’éditeur : La petite bande d’Hôtel Étrange part en pique-nique sur une île déserte et paradisiaque, l’île du Kikrachtou… Une journée de repos loin des clients, ça ne peut pas faire de mal ! Mais à peine arrivés, nos aventuriers découvrent des clôtures, des arbres coupés. Ils ne tardent pas à rencontrer l’auteur de cette hécatombe, un géant nommé Monsieur Proprio ! Son credo : couper, tailler, ra-ti-boi-ser. Il s’est approprié l’île et compte bien y rester. Pour Marietta et ses amis, c’est la déprime ! Une seule solution, trouver le moyen de faire fuir l’affreux bonhomme et rendre à l’île toute sa tranquillité.
Prix des écoles à Angoulême en 2014 pour Des fantômes dans les nuages, la série jeunesse Hôtel étrange plaît au jeune lectorat. Pour ce volume, Katherine et Florian Ferrier ont conçu une histoire pleine d’aventures où les membres de la petite maison au fond des bois se retrouvent sur une île. Kaki, Marietta, Monsieur Léclair et Monsieur Snarf embarquent sur le petit bateau construit par Célestin. Sur l’embarcation, le scientifique et le gentil monstre passent leur temps à se disputer. Ce duo permet aux auteurs de dénoncer la volonté de tout s’approprier. Arrivés sur l’île pour pique-niquer, la bande d’amis se rend compte qu’elle n’est pas inhabitée : Monsieur Proprio se l’est accaparée. Si l’album précédent ne nous avait pas plus emballé que cela, celui-ci nous enthousiasme. L’univers fantastique de la série, la galerie de personnages attachants et amusant ainsi que l’intrigue permettent de passer un excellent moment de lecture. Les belles valeurs véhiculées dans l’histoire (amitié, entraide, partage) sont idéales pour les plus petits. L’ingéniosité des héros pour aider les premiers habitants de l’île est bien sentie et formidable. L’ensemble est agréablement mis en image par Katherine. Son trait tout en rondeur et ses très belles couleurs conviennent parfaitement au récit.
- Hôtel étrange, tome 5 : L’île de Kikrachtou
- Scénariste : Florian et Katherine Ferrier
- Dessinateur : Katherine Ferrier
- Editeur: Sarbacane
- Prix: 12.50€
- Sortie: 05 novembre 2014
Spirou et Fantasio
Après Alerte aux zorkons (2010), La face cachée du Z (2011) et Dans les griffes de la vipère (2013), Yoan et Fabien Vehlmann proposent leur quatrième aventure de Spirou et Fantasio, intitulée Le groom de sniper alley. Elle emmène les deux célèbres héros en Aswana à la recherche du trésor d’Alexandre le grand.
Résumé de l’éditeur : Une terrible guerre civile prend fin en Aswana, avec l’élimination physique du dictateur local. Le monde entier se réjouit. Et spécialement don Contralto, un mafieux condamné à 634 années de prison (suite à un regrettable malentendu, bien entendu). Pour occuper ses longues journées dans une prison de haute sécurité de New York, ce détenu modèle s’est trouvé une nouvelle passion : l’archéologie. C’est ainsi que, rien qu’en dévorant des livres, en surfant sur le Net et en examinant des cartes, il a réussi à retrouver pas mal de trésors antiques. Il pense même avoir repéré l’emplacement du trésor d’Alexandre le Grand… dans un labyrinthe souterrain au beau milieu de l’Aswana !
Et, avec la fin des hostilités là-bas, il pense qu’il est temps d’y envoyer une équipe pour récupérer ce trésor inestimable. Il va donc faire appel à don Vito Cortizone, son neveu qui ne peut rien lui refuser, pour qu’il lui trouve un duo d’aventuriers qui serait capable de mener à bien cette mission. Avec ou sans écureuil…
Dans la veine des scénarios de Franquin ou Greg, Fabien Vehlmann fait voyager Spirou et Fantasio dans un pays imaginaire. En pleine transition démocratique après la mort de son président-dictateur, les deux héros se retrouvent en Aswana par l’entremise de leur ennemi Don Cortizone (Vito la deveine, Le rayon noir et Luna Fatale, signés Tome & Janry) dont le grand-oncle Don Contralto vient de découvrir l’emplacement du trésor d’Alexandrie. Comme le vieil homme ne peut s’y rendre (emprisonné pour 634 ans), le célèbre mafieux leur propose la mission. Au menu : soldats, guerre, combats, scènes d’action et humour ; tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série Dupuis. A noter les difficultés philosophiques de Spirou concernant l’armée et la guerre, ainsi que l’hommage du scénariste de Paco les mains rouges (avec Eric Sagot, Dargaud, 2013) à Indiana Jones et la dernière croisade lorsque Spirou et Fantasio entrent dans le temple et qu’ils doivent traverser des épreuves pour atteindre leur but.
Le trait de Yoan est d’une grande efficacité permettant une grande lisibilité. Le dessinateur de Toto l’ornithorynque (avec Eric Omond, Delcourt) a su s’approprier d’une belle manière les personnages passés entre les mains de Rob Vel, Franquin, Fournier ou Janry.
- Spirou et Fantasio, tome 54 : Le groom de Sniper alley
- Scénariste : Fabien Vehlmann
- Dessinateur : Yoan
- Editeur: Dupuis
- Prix: 10.60€
- Sortie: 21 novembre 2014
Gokusen
Kumiko, jeune professeur, est nommée dans un lycée pour garçons très difficile. Pourtant, rien ne peut déstabiliser cette femme qui appartient à une famille de yakuzas. Ses aventures sont contées dans l’excellente série Gokusen de Kozueko Morimoto publiée par Kazé.
Résumé de l’éditeur : Kumiko Yamaguchi est la quatrième héritière de l’effrayant clan de yakuzas “Kuroda”. Mais contre toute attente, elle a choisi d’exercer le métier de prof ! Qui plus est, elle se retrouve affectée dans le fameusement malfamé lycée Shirokin. Une comédie hilarante autour de la rencontre improbable entre le monde mafieux et enseignant !
Publié au Japon dans le magazine Young You entre 2000 à 2007, Gokusen est une énorme série à succès (terminée en 15 tomes). Elle fut adaptée en dessin animé et diffusée en France par IDP et Taïfu. Son titre est un condensé de Gokudo no sensei, qui signifie Professeur gangster.
Le seinen de Kozueko Morimoto est complément fou et déjanté. Parfait pour les adolescents ou les amateurs de ce genre, il met en scène un lycée de troisième zone très glauque où les élèves ont pris le pouvoir. Tous les professeurs ont abandonné, ils ne peuvent jamais enseigner leur matière tant les lycéens leur en font voir de toutes les couleurs.
Dans ce manga, les personnages ont des caractères bien trempés : le proviseur, pervers et qui se désape rapidement ; Shizuka, la prof de musique qui mate ses élèves et Kumiko, frêle jeune femme qui vient juste de sortir de l’école de professeurs, dont c’est le premier poste, qui a du mal à se faire respecter par les adolescents mais dont le secret est étonnant : ses parents décédés, elle est recueillie par son grand-père à la tête d’un clan de yakuzas et entourée par les pires petites frappes du Japon. Au grand dam du parrain, elle ne souhaite pas entrer dans la mafia mais enseigner. Elle n’a donc pas peur des élèves mais souhaite garder au mieux son secret.
A cette galerie de portraits, il faut y ajouter les garçons de la Première 4, tous plus bêtes les uns que les autres. Même si parmi eux, il y a Sawada, plus intelligent, futé et qui semble être le meneur de la classe.
Gokusen : un manga drôle dans la veine de GTO
- Gokusen, volumes 1 & 2
- Auteur : Kozueko Morimoto
- Editeur: Kazé
- Prix: 7.80€
- Sortie: 17 septembre 2014
Robin des bois
Tout le monde connaît la légende de Robin des bois, mise en image par les studios Walt Disney en 1973 ou à travers le film de Michael Curtiz avec Errol Flinn et Olivia de Havilland en 1938. La bande dessinée s’accapare cette belle histoire de Pierre Boisserie et Héloret, publiée par Glénat.
Résumé de l’éditeur : Robin Loxley, Petit-Jean et Will Scarlett sont tous les trois nés bâtards. À une époque où un tel poids du destin se fait lourdement sentir, ils vont chacun voir cette injustice grandir au plus profond de leur être. Ils vont devenir des outlaws, des hors-la-loi traqués par le shérif de Nottingham et Guy de Gisbourne jusqu’au cœur de la forêt de Sherwood qui leur servira de refuge. Ils vont y faire le rude apprentissage de la vie, organisant leur bande de yeomen pour survivre et résister, devenant ainsi le symbole de la lutte des Saxons contre leurs oppresseurs normands dans l’Angleterre du XIIe siècle…
Après les adaptations dessinées de Robin de Bois (Ramon de La Fuente, Nathan, 1976 et celle de Jean Ollivier avec Lucien Nortier, Christian Gaty, Charlier Kiefer et Eduardo Coehlo dans Vaillant puis Pif entre 1965 et 1975), les éditions 12bis devaient éditer l’album de Pierre Boisserie et Héloret avant d’être rachetées par Glénat, qui continue le travail et le fait paraître le 26 novembre.
En revisitant le célèbre conte, Pierre Boisserie livre une excellente version très moderne de l’œuvre. Toutes les scènes importantes sont réunies ici : l’enfance de Robin chez les Loxley ses parents adoptifs, la jeunesse de Will dans l’abbaye sous l’œil bienveillant de Frère Tuck après la mort de sa mère en couche, la rencontre de Robin avec la jeune Mariane, la ruse du Prince Jean, la capture de Richard Cœur-de-Lion, ou l’adolescence de Petit-Jean sous les coups de son père. Les destins des héros sont très bien décrits et permettent aux lecteurs de connaître leur enfance, leur rencontre dans la forêt de Sherwood, la mise en place de leur campement avec d’autres villageois, les détroussages ou leurs combats contre le Shérif de Nottingham. De plus, il n’y a pas de temps mort dans le récit, ce qui en rend la lecture très agréable.
Le trait réaliste et élégant de Héloret est d’une grande efficacité et d’une grande sobriété. Faisant le travail, il propose des planches aux couleurs très bien choisies.
On est enthousiaste et agréablement surpris par cette excellente adaptation de Robin des Bois. A lire !
- Robin des bois
- Scénariste : Pierre Boisserie
- Dessinateur : Héloret
- Editeur: Glénat
- Prix: 39€
- Sortie: 26 novembre 2014
14-18
Trois mois après le parution du premier tome, la série 14-18 est de retour avec le deuxième volume intitulé Les chemins de l’enfer (septembre 1914). Scénarisée par Corbeyran et mise en image par Etienne Le Roux et Jérôme Brizard, l’histoire continue de suivre le quotidien de 8 conscrits-amis sur le chemin de la guerre.
Pour connaître l’ordre de mobilisation de ces huit personnages, replongez-vous dans la chronique Case Départ du tome 1, en cliquant ici.
Résumé de l’éditeur : Premières avancées à la baïonnette pour les hommes sur le front, premières désillusions pour les femmes à l’arrière. Les tentacules de la guerre s’étendent et révèlent un secret déjà douloureux à supporter : la fin n’est pas pour tout de suite. Il va falloir s’accommoder de ce quotidien infernal où l’horreur le dispute à l’absurdité. Un récit intime et tragique où seul le rire du désespoir perce parfois.
Pour ce volume, Corbeyran met en scène le trajet de Pierre, Maurice, Arnaud, Denis, Jules, Louis, Jacques et Arsène vers le front et les tranchées. Ce long chemin à pied est plein de rebondissements et l’intrigue forte pour happer le lecteur. La toile de fond du récit est la célèbre Bataille de la Marne et cette fois-ci, le scénariste se concentre sur Pierre, après avoir mis en lumière Louis dans le précédent tome. Le grand point fort de l’album est le point de vue des femmes, restées au village, face à la guerre, leur solitude, leur chagrin et leurs angoisses.
Enfin, le trait réaliste d’Etienne Le Roux (assisté par Jérôme Brizard pour les décors et les couleurs) est d’une grande précision, élégant et diablement efficace. Retrouvez son portrait vidéo Comixtrip en cliquant ici.
14-18 : une très belle saga historique sur la première guerre mondiale. Une belle réussite.
- 14-18, tome 2/10 : Les chemins de l’enfer (septembre 1914)
- Scénariste : Corbeyran
- Dessinateur : Etienne Le Roux et Jérôme Brizard
- Editeur: Delcourt, collection Histoire & Histoires
- Prix: 14.50€
- Sortie: 19 novembre 2014
Et pour quelques pages de plus…
Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :
Terre du Milieu,
sur les traces d’un mythe
Les éditions Urban Comics, par leur label Urban Books (l’univers graphique des comics et au-delà) présentent Terre du Milieu, sur les traces d’un mythe, un livre d’illustrations de Donato Giancola dont le thème est le Seigneur des Anneaux, la saga fantasy de Tolkien.
Résumé de l’éditeur : Donato Giancola donne vie aux mondes tolkieniens sous un angle nouveau et incroyable de virtuosité. Des mines de la Moria aux sommets de la Montagne du Destin, repartez sur les traces de la plus grande mythologie fantastique jamais créée. Un mythe qui, le temps d’un livre, devient réalité.
Donato Giancola livre sa vision de l’immense œuvre de Tolkien. Ce maître illustrateur alterne les dessins crayonnés à l’aquarelle et au fusain avec ceux créés à l’huile. Dans cet album, le lecteur retrouve toutes les scènes et les personnages qui constitue la saga fantastique. Dans la partie Le hobbit : Hubert le troll, Bilbo, Gollum ou Smaug et dans la partie Seigneur des Anneaux : Aragorn, Gandalf, Frodon, Sam, Boromir, Arwen, Gimli, Legolas, Elrond ou Saroumane.
Une excellente idée cadeau pour les amateurs de Tolkien en ces fêtes de fin d’année.
- Terre du Milieu, sur les traces d’un mythe
- Auteur : Donato Giancola
- Editeur: Urban Comics, label Urban Books
- Prix: 25€
- Sortie: 28 novembre 2014