Après Halloween, nous empruntons aujourd'hui à nos lointains voisins américains une habitude dont on se passerait bien : le Black Friday.
Aux Etats-Unis, ce terme désigne le lendemain de Thanksgiving, une journée qui est l'occasion de soldes "monstres" - et donne lieu à de véritables scènes d'hystérie consumériste dans les grands magasins. Après la gratitude, la consommation à outrance...
Certaines enseignes françaises comme Auchan, Darty ou la Fnac ont depuis peu importé l'idée, en proposant ventes privées à prix cassés (dès le jeudi soir), remises exceptionnelles et autres promos "incroyables" ... Leur but : nous faire dépenser le plus possible à trois semaines de Noël, créer l'envie - ou le besoin - sur des produits aux ristournes parfois contestables.
Derrière cette ultra-sollicitation transparaît notre besoin de satisfaction par l'achat. Une habitude dont nous nous départissons difficilement. Outre l'impression d'avoir fait un "bonne affaire", nous tirons plaisir à consommer, maintenant l'adage selon lequel ce sont nos possessions qui font notre bonheur. Pour reprendre une expression de Christophe André, dépenser nous permet aussi de dé-penser.
Le pouvoir d'achat reste associé à un potentiel de mieux-être. Or il en est tout autre dans une période de récession, de difficultés financières pour certains, de vigilance pour la plupart - sans compter le prix que cette ultra-consommation fait peser sur l'environnement : avant et après nos achats.
Et si vous profitiez du Black Friday pour ralentir ? Pesez l'intérêt de vos achats, remplacez la possession par l'usage (ayez recours au prêt, au troc...) et exercez votre vigilance de consommateur averti, en remplacant le pouvoir d'achat par le pouvoir d'agir.