Magazine Société
Bosc-Roger-en-Roumois, 3 000 habitants. Un coin sans histoire, là-bas, en Normandie. Un bourg serein mais qui a accouché d’un monstre. Maxime Hauchard a quitté ses proches pour faire le djihad, cette guerre dite sainte selon une mauvaise interprétation du Coran. Le jeune homme, aveuglé par la propagande de Daech (Etat Islamique pour l’Irak et le Levant) aura goûté de cette drogue nouvelle : le culte du martyr et l’obéissance aux ordres les plus cruels ! Comme près d’un millier de jeunes français, Maxime a fait le bon vers l’irréparable !
Il est partit combattre l’infidèle, celui qu’on stigmatise dans les écoles coraniques, celui qu’il faut tuer sans le moindre remord, de la façon la plus cruelle, par l’égorgement !
Maxime s’est fait bourreau et a plongé dans le vide abyssal de l’incompréhension sa famille mais aussi toute notre société ! Il a participé à la décapitation de Peter Kassig, ex soldat américain...converti à l’Islam !
L’idéal révolutionnaire qui a tant ébranlé la jeunesse jadis (les brigades internationales, le mythe du Che, les mouvements maoïstes…) se frelate d’un goût amer de fanatisme faussement religieux qui distille son venin sur la toile. Je ne veux pas faire d’angélisme ! Ces révolutions furent sanglantes mais le summum de l’horreur a sans doute été atteint par ces décapitations savamment mises en scène !
Si au moins notre jeunesse se battait auprès des combattants d’Alep, ville martyr de Syrie, pauvres bougres bombardés de barils d’explosifs par Bachar Al Assad trop content de voir Daech faire diversion en attirant la foudre occidentale sur l’Irak !
Au moins ferait-elle œuvre utile en combattant, sur le terrain, le maître de Damas afin d’instaurer au plus vite un cessez-le feu (je n’ose encore évoquer l’émergence d’un régime démocratique en Syrie).
Mais il faut croire que le fanatisme et l’idée saugrenue d’instaurer un califat médiéval (sur une large bande s’étendant de l’Irak à la Syrie) empêchent les jeunes mercenaires de Daech d’avoir une réflexion lucide sur ce qui se trame en ce terrain miné !
Des petits villages ronflants au creux des bocages en paix Les pommeraies de cidre blanc, la verte indolence des prés Un clocher qui tintinnabule les réminiscences chrétiennes... Qui en ces lieux de calicules imaginerait ire tragédienne ?
Maxime pouvait de son enfance exhaler le parfum des jours Enivrés de tendre romance dans ce décor aux cents atours Peut-être y trouva-t-il un fonds de mélancolie taciturne Un avenir de moribonds loin de ses ambitions diurnes !
Daech imprima ses images en son cerveau trop malléable La vidéo de formatage en propagande infatigable Drogua chacun de ses neurones et tuméfia le cervelet En un coran sous neurinome désintégra la liberté !
Petit robot, chair à canon, mu par le culte du martyr Dans ce désert de négation où le salut se fait mentir Il aura tué l’infidèle en sublimant la barbarie S’imaginant combler le Ciel par l’insupportable tuerie.
La diablerie construit son nid au lit de la cybernétique Fait s’envoler l’aigle aguerri dans le paradigme héroïque Le jeune esprit s’en émerveille, le mal joue la fascination Une jouvence s’ensommeille dans la sanguinaire illusion.
Bien sûr naquirent les brigades pour déboulonner le franquisme L’appel du Che sous les bravades au nom d’un rouge idéalisme A toute époque le blé en herbe s’est couché sur les champs d’honneur Il ne naît point de justes guerres, mais en Daech la pire horreur !
Jeunes gens de bonne famille, ainsi dit-on dans nos contrées De longues barbes se maquillent, aux durs combats vont s’entraîner Fugueurs d’un pays qui décline, aventuriers d’un faux salut Ils justifient l’ombre assassine ; au nom d’un dieu trop méconnu.
Dans la Syrie martyrisée ils sabrent la révolution D’un idéal fanatisé, si loin des nobles intentions D’écarter le tyran Bachar de son emprise maléfique Alep détourne les regards, Daech fait cible stratégique !
Maxime écarté d’une clé de compréhension des enjeux Comme tant de tristes agnelets devenus loups faramineux Ne voit qu’aveugle obéissance sur Terre et Paradis au ciel Pris dans les sombres manigances d’un mouvement sacrificiel.