Un film de Antoine Fuqua (2003 - USA) avec Bruce Willis, Monica Bellucci, Cole Hauser, Johnny Messner, Tom Skerritt
De bonnes choses, mais des clichés qui frôlent le ridicule.
L'histoire : Nigéria. Guerre civile. Le président et sa famille sont massacrés. Une équipe de militaires américains, dirigée par le lieutenant Waters doit aller récupérer des ressortissants, une médecin, un prêtre et deux nonnes, pour les emmener dans le pays voisin où ils seront à l'abri. Mais la toubib refuse de partir sans emmener tous ses patients du dispensaire. Le lieutenant finit par accepter, mais une fois arrivés aux hélicoptères, la jeune femme comprend qu'on lui a menti et que personne n'embarquera à part les Américains. Malgré ses suppliques, Waters est intraitable... Ou presque.
Mon avis : Réalisation honnête et une histoire qui démarre plutôt bien. Mais on peut déplorer beaucoup de longueurs (des scènes qui n'en finissent pas) et des clichés et répliques parfois si grotesques qu'on en rit ! Et oui. C'est quand même vachement dommage. Je dirais que le problème vient des personnages, beaucoup trop caricaturaux... Et avec deux stars qui ont déjà l'habitude d'en faire parfois un peu trop... hum... du coup, ça fait beaucoup. Plus, par dessus le tout une musique plutôt lyrique, qui accompagnerait mieux une grande épopée romanesque qu'un film de guerre !
Ca dégouline de propagande proaméricaine, les sauveurs de l'humanité et c'est hyper énervant. Quand la petite équipe voit le village, en train d'être dévasté par les rebelles, ni une ni deux, nos bons G.I. se mettent en embuscade et tirent sur tout ce qui bouge. On se demande un peu comment, de là où ils sont, ils arriver à cibler avec une telle précision les seuls méchants, sans victimes collatérales, mais bon, ce sont des Américains, donc ils sont super forts. Et, malgré la scène de sauvagerie à la limite du soutenable, on ne peut s'empêcher de penser : mais de quoi vous vous mêlez, les gars ? Le pays n'est pas en guerre contre les USA et pourtant les p'tits soldats arrivent et dézingue du rebelle à tout va. Bon. Après ça, vous avez une grande scène bien mélo, Bellucci au chevet de la dernière victime, et les bons militaires yankees à la limite de verser leur larmichette...
D'autres scènes et répliques qui m'ont fait rigoler (et qui n'auraient pas dû...) :
Bruce, après qu'un prêtre ait prié le seigneur d'épargner l'Afrique :
- Dieu, y a longtemps qu'il a quitté l'Afrique... Moi je dis WAOUH, fallait la sortir.
Un soldat, après s'être fait tirer dessus, à terre et gravement blessé, à son chef Bruce :
- Désolé, Lieutenant, je n'étais pas sur mes gardes... (le gars il est à moitié mort et il s'excuse... yeah).
Le lieutenant Bruce lui-même n'arrête pas de rassurer ses troupes en répétant : C'est ma faute, c'est ma faute... Avec l'air qu'on lui connaît, le sourcil froncé, le front buté, mais le regard vachement humain, le super héros super cool, quoi.
Toujours le lieutenant, plongé dans la brousse avec ses potes, tirant sur les rebelles qui eux-mêmes les canardent. Le gros bazar, quoi. Et y a un gars qui meurt... Mais il faut se replier. Alors un soldat demande à Bruce :
- Mais, qu'est-ce qu'on fait du corps ?
- On le laisse pour le moment. Il faudra repasser plus tard. (Ah ouais ??? trop forts, je vous le dis, trop forts, les mecs...)
Trop bien aussi la scène où il décide d'emmener quand même le jeune homme avec eux, contre les ordres de sa hiérarchie. J'ai pris ma décision, les gars, dit-il, l'air encore hyper inspiré comme dans le paragraphe juste au-dessus, mais je veux que vous me disiez franchement ce que vous en pensez. Et tous les bons soldats font chacun leur petit speech, qui vont tous dans le sens de Bruce... C'est trop beau l'esprit d'équipe dans l'armée américaine ! On s'étonnne presque s'il n'y en ait pas un qui se mette soudain à chouiner d'émotion...
J'ai également adoré (grosse marrade) l'arrivée des avions américains sur la zone de combat. Ca commence par des pilotes masqués de blanc, qu'on dirait tout droits sortis de Star Wars IV et qui commentent : Ca va saigner ! Ca aussi, c'est de la réplique, non ? Et puis nos avions se mettent à bombarder la zone... Bombarder. Ah bon, ils sont en guerre contre le Nigéria alors ? Ils ont vraiment tous les droits, ces Américains !
Et puis Monica, qui en fait des caisses ! Toujours à râler et à crier ! La bouche en coeur, la lèvre humide, le front moite, la chemise de brousse ouverte jusqu'au nombril. Quand on voit ça, on comprend tout de suite que le réalisateur est encore un de ces bons vieux machos...
Une dernière bizarrerie, pas comique cette fois. Le pays est nommé, le président et son fils sont nommés. J'ai donc conclu qu'il s'agissait d'événements en partie réels. J'ai cherché partout, dans l'histoire du Nigéria. Il y a bien eu des guerres civiles dans cette période, musulmans contre chrétiens, etc. Mais point de trace de ce président assassiné avec sa femme et ses filles, tandis que le fiston réussissait à s'échapper, puis, sauvé par un Bruce Willis, à réunir un clan autour de lui... Si quelqu'un a compris quelque chose, qu'il me le fasse savoir !
Un film en tous cas qui mérite bien son nom : les larmes du soleil ! Qu'est-ce que ça pigne, sous le soleil africain !
Bon, j'avoue, je suis hyper méchante. Je les adore, les Américains. On va pas se moquer de gars qui sont venus nous sauver en mourant sur des plages dont ils ignoraient l'existence six mois auparavant... Mais là, Fuqua, il n'a vraiment pas fait dans la nuance.
A vous de voir.