Mitch « ZoSo » Duterck
Antoine Chance – 2014.11.26 –
Centre Culturel, Ciney
Surprise surprise ! Là, pour le coup, c’est moi qui suis piégé. Votre rock-chroniqueur (devant l’éternel) se retrouver pris dans les filets de la programmation artistique d’un soir. Je vous
explique, en théorie je devais aller à Forest National revoir Slash ex-guitariste de Guns’n’Roses (je précise qui c’est car pour une fois, je vais être lu par un public différent pour qui le
Classique Rock à autant d’affinités qu’un hamburger de lémuriens malgaches n’en a avec un couple de topinambours bretons. Mon calendrier me rappelle que j’ai un abonnement annuel au théâtre de
Ciney et que ce soir là justement nanana et nanana, ta G…. toi ! Bref, je renonce à mon voyage en terre brabançonne devenue franchement
Dans le salon voisin de mon antre rock’n’rollesque une musique s’échappe du haut-parleur intégré d’un pc portable, ça nasille un peu et ça fait très radio bon marché comme son (le pc je précise).
Un peu énervé, je m’enquiers derechef de l’identité de l’interprète et j’apprends qu’en fait de pièce de théâtre, c’est ce que je vais aller voir dans moins d’une heure. Quoi ? Tu rigoles, moi,
de la variétoche franchouillarde ? Mais ça va pas non ? J’ai déjà la crève, ça va me tuer m’exclamai-je à la cantonade et par devers moi (ah la fameuse botte de devers, oui j’ai un rhume et alors
?) dardant un doigt accusateur vers la source sonore responsable de mon émoi (et moi et moi et moi).
C’est vous dire si je pars avec le blouson de cuir d’accord, il n’y aucune raison de me travestir pour l’occasion. mais aussi des pieds de plomb (« Lead » en anglais, devient « Led » placé devant
un dirigeable) vers un destin musical dont la proximité décroissante (j’adore, surtout au petit-déjeuner) m’enchante peu ou prou.
Mais l’instinct du critique de concert reprend le dessus et je me raisonne en me « méthode Couétant » que la musique n’est pas sectaire et que je ne dois pas l’être non plus. Tout le monde a le
droit de s’exprimer (sauf les rappeurs du grand méchant loup, les hip hoppeurs, les technophages et les R'n biens modernes). Allez hop, appareil photo ? Check. Enregistreur ? Check. Habitant de
Prague ? Tchèque. Si je vous embête, ne vous sentez pas obligés de me lire, Ici Paris est en librairie je crois.
Me voilà assis à ma place habituelle, la E 16 et j’attends l’artiste comme Beckett attendait "Goddo" (go Johnny go, go, go). La scène se pare d’un lettrage blanc qui proclame « CHANCE ». Les
lumières se tamisent (il n’y a pas qu’à Londres que ça arrive) et la clameur monte dans l’Opéra de Ciney (celle-là je ne sais pas combien l’auront saisie
Vient ensuite la chanson qui permet à celle qui en comprend le sens de remporter un voyage en Kangoo avec son chanteur préféré. Hier elles comprenaient toutes.
J’ai même surpris des tentatives de corruption après concert lorsque certaines sont venues dire qu’elle avaient trouvé la Kangoo, Coch…. Va !
Les rappels seront plus intimistes « Trouble » et « Fou » en one man show acoustique mettront un point final à cette soirée bien agréable à laquelle je ne regrette pas du tout d’avoir assisté et
même participé. Antoine Chance a choisi de se faire un nom plutôt que de voguer sur celui de papa et c’est tout à son honneur. Bravo messieurs, Good (Ge)Luck, bonne continuation et… « Qui Sait »
?
Mitch « ZoSo » Duterck