La Reprise du ballet Casse-Noisette à Noël est comme l’installation des guirlandes à Paris , le remplacement de William Leymergie par Beccario en période scolaire sur France 2, la mise en scène des vitrines des grands magasins : une tradition, parfois une routine, parfois une surprise comme la neige . Bref c’est l’avent-scène à Bastille dans l’attente de la vraie programmation de M. Lissner. L’Opéra de Paris qui en période de crise durcit le régime des accréditations, régule les invitations aux générales, revoit son protocole à la hausse fait pourtant ce cadeau. La version de Noureev avec des grands danseurs comme Mathieu Ganio (prince sublime) et Dorothée Gilbert (légère, légère) réconcilie avec la logique du rêve. Les petits rats de l’École de Danse enchantent le voyage intérieur de Clara l’héroïne qui ressemble à un conte analytique familial. On ne s’en lasse pas de ces récits familiaux et de ces contes chers aux familles qu’on célèbre en famille, idéalement à Noël pour le bonheur des petits et des grands. La famille est un conte de Noël en période de crise. Ce ballet en deux actes sur un sujet de Marius Petipa adapté d’Hoffmann par Alexandre Dumas surprend encore par sa vivacité son atmosphère Ballet Russe et la magie des décors et des costumes somptueux de Nicolas Georgiadis. On y prend un plaisir réel voir danser beaucoup de nouveaux danseurs mais aussi quelque ancienne comme l’ hyper-sensuelle Stéphanie Romberg qui effectue sur la musique de Tchaikovski une danse arabe torride.
Casse-Noisette de Rudolf Noureev
du 26 novembre au 31 décembre 2014 à l’Opéra Bastille