152 pages
Éditions Artalys (2014)
Collection érotique
Une femme de notre époque décide de se glisser dans la peau de Marie Tudor et de prendre le plus célèbre des amants : Don Juan. « Alors, pourquoi Marie choisit-elle Don Juan ? Parce qu’il est le plus insaisissable des fripons ! Le plus détestable des hommes ! Le plus macho des amants ! Mais aussi le plus séduisant des Roméo ! » Pour le trouver, elle organise un gigantesque casting en vain. C’est donc à partir des dix mâles les plus séduisants qu’elle va le créer et jouir avec lui des plaisirs de la chair, se confronter à lui, mais également à elle-même.Extrait :
« Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, il n’a laissé aucune place à un autre tant il a envahi son cœur, ses pensées et sa vie tout entière. Elle ne croit qu’en lui, elle l’attend, elle le cherche désespérément. Sa seule ambition est de l’aimer, de le combattre et même de le haïr et sa seule volonté de s’en remplir. Plus qu’un fantasme, c’est un besoin impétueux qu’elle doit satisfaire au risque d’en mourir. Elle demeurera toujours la petite fille qui ne grandira jamais, mais qui aimera à l’infini ce héros éternel. »
Mon avis :
Marie, c'est ainsi que la jeune femme se fait appeler dans son récit, souhaite la perfection. Depuis toujours, elle rêve de rencontrer Don Juan, celui qui incarne parfaitement l'amant idéal à ses yeux que ce soit physiquement que spirituellement. Elle rêve de le posséder, de le faire sien. Aussi décide-t-elle de mettre en scène ses envies et de faire venir à elle des hommes pour trouver la perle rare. Mais, lorsque Don Juan se trouve face à elle, les questions se posent et l’idylle semble prendre un tour inattendu.Don Juan ou la passion d'un mythe est vraiment un récit atypique, dans le sens où l'auteure raconte l'histoire de façon particulière. Le mythe de Don Juan côtoie Frankenstein, la magie et l'érotisme. Autant dire que ce mélange est déstabilisant. Je ne vais pas le cacher : les premières pages ont été difficile à comprendre pour moi. J'ai mis longtemps à percevoir ce que Marie, l'héroïne, tentait d'expliquer sur son « voyage » en quête d'un amant parfait. On est un peu perdu dans ses réflexions sur l'homme qu'elle espère qu'il soit et ce qu'il s'avère être en réalité. Elle nous décrit ses attentes, ses espoirs. Mais assez vite, ses désillusions viennent aussi prendre une part importante dans ses méditations. Don Juan s'avère impossible à avoir à travers un seul homme. Elle se doit de le façonner avec plusieurs autres hommes. Puis, elle le manipule pour qu'il incarne son fantasme et n'hésite pas à l'embarquer dans une sexualité débridée. Sur ce point aussi, j'ai été quelque fois choquée : Charlène Willette s'aventure sur des terrains... qui peuvent rebuter plus d'un lecteur non averti. C'est difficile d'écrire un avis sur ce texte : l'idée est intéressante, la morale qu'on en tire également. Mais il y a quelques longueurs, quelques scènes qui peuvent paraître abruptes. Je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre avis sur l'histoire, en soulignant la particularité de celle-ci.
★★★☆☆