Après le succès de Magical Girl of the End et d’Orange (je vous en reparlerai dès que j’aurai lu le second tome), les éditions Akata, que j’affectionne toujours autant, sorte ENFIN un shonen. Prisonnier Riku (les deux premiers tomes sont déjà disponible), c’est son nom, du mangaka SEGUCHI Shinobu s’est même fait longuement désiré après plusieurs reports suite à des problèmes avec l’imprimeur. Alors l’attente en valait-elle la peine ? Sans détour je vous réponds par un grand OUI.
L’histoire
Dix ans déjà qu’une météorite s’est écrasé sur Tokyo, séparant la métropole en deux : d’un côté, une ville réservée aux riches, de l’autre, un terrible bidonville, véritable zone sinistrée et de non-droit. C’est là que vit le jeune Riku. Malgré un quotidien difficile, il prend la vie comme elle vient, aux côtés de son grand-père. Mais quand ce dernier est assassiné, car il voulait révéler au peuple les magouilles et trafics des grandes institutions, le quotidien du pauvre Riku bascule… en enfer !!
Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, on l’envoie dans une prison de haute sécurité, aux côtés de terribles gangsters et autres chefs de gang. Il y devient très vite la tête de turc de ses co-détenus. Et pourtant… grâce à sa rage, à son envie de survivre, mais surtout celle de venger son grand-père en dévoilant au monde la réalité du système, il devra trouver en lui la force pour faire sa place au sein de la prison… et peut-être même de s’en évader
Mon avis
Malgré, ce côté « héros qui n’a peur de rien » on se laisse prendre par le récit qui te chopes les tripes aux plus profond de toi-même. On a tous été plus ou moins confronté un jour à ce type de choix, fuir ou aider un plus faible que soit dans une situation délicate. De plus le cadre de la prison rajoute beaucoup à l’ambiance de ce nekketsu, très violent, cruel, sans scrupule, où tous les matons sont corrompus jusqu’à la moelle et où Riku va l’apprendre à ses dépends. Mais il sera en tiré profit au fur et à mesure de son incarcération.
Même si très souvent on se demande comment peut faire un garçon de 13 ans pour encaisser tous ces coups sans mourir, SEGUCHI Shinobu, nous montre, sur certaines pages, la fragilité et l’innocence de l’enfant à travers ses dessins. Autant quand Riku à la rage au ventre, il est complètement métamorphosé autant quand il se relâche, il redevient ce petit bonhomme touchant qui se retrouve dans ce pénitencier malgré lui. D’ailleurs le style graphique du mangaka est très efficace, les dessins sont beaux et percutants, c’est très dynamique, les personnages sont charismatiques et la tension carcérale est réellement palpable. Le tout mis en valeur à la perfection par l’excellente impression sur des pages bien blanches. Et d’ailleurs l’édition française est vraiment superbe, la qualité du papier est parfaite (c’est rare et il faut le souligner), la traduction et l’adaptation du manga dans la langue de Molière est très soignée. On aimerai que tous les titres qui sortent en France soient de cette trempe.
On pourra peut être reprocher à Prisonnier Riku son côté utopiste, mais avoir un rêve, vouloir un avenir est-ce vraiment de l’utopie de nos jours ? Riku nous prouve qu’il est possible de changer les gens qui nous entoure en leur inculquant des vrais valeurs malgré les injustices sociales, les magouilles, l’immoralité et la délinquance. Tout le monde a le droit à une rédemption, certes on ne pourra pas changer d’un coup d’un seul le monde, mais le faire à sa propre échelle ne relève pas de l’utopie.
C’est sur ces points là que ce nouveau manga fait mouche, car beaucoup de thèmes abordés sont ancrés dans le réel et avec un rythme de parution mensuel, je peux vous dire qu’on oubliera très vite les One Piece et autres Naruto qui nous servent la même soupe depuis des années.
Prisonnier Riku 6.95€ aux Editions Akata (19 tomes en cours, prochaine sortie le 4/12/14)