Les hostilités entre l’Union européenne et Google se poursuivent de plus belle, alors que les députés ont approuvé aujourd’hui une résolution «pour la défense des droits des consommateurs sur le marché numérique».
La décision témoigne d’une atmosphère de plus en plus hostile à Google en Europe.
Chose promise, chose due. Alors que nous vous parlions la semaine dernière de l’intention du Parlement européen de demander à Google de séparer ses activités liées à la recherche web du reste de ses opérations commerciales, la motion a été déposée en chambres aujourd’hui, et approuvée à très forte majorité : 461 pour, 101 contre et 88 abstentions.
Forcer le démantèlement de Google aurait pour effet de bouleverser le modèle économique de l’entreprise, qui tire profit de la complémentarité de ses services en exploitant l’ensemble des données laissées par utilisateurs.
Il est important ici de mentionner que la portée de cette décision est toutefois symbolique, l’autorité du Parlement européen à l’égard de Google étant très limitée. Mais comme le souligne ce matin Le Monde, la décision témoigne d’une atmosphère de plus en plus hostile à Google en Europe.
Impacts potentiels sur les relations commerciales entre l’Europe et les États-Unis
Avec l’adoption de cette résolution, le Parlement tente ici d’influencer la Commission européenne – dont le pouvoir est supérieur – qui enquête sur les agissements de Google depuis 2010. Rappelons que des allégations soutiennent que l’entreprise américaine aurait discrètement trafiqué les résultats de son moteur de recherche afin de réduire la visibilité de ses concurrents.
Bien que le nom de Google ne soit jamais cité dans cette résolution, la cible est claire aux yeux de tous. Si bien que les politiciens américains ont bondi à la défense de la société de Mountain View après que le texte ait circulé dans les grands quotidiens.
Lundi dernier, le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis ont mis en garde les députés européens au sujet de la motion :
La commissaire Margrethe Vestager devra par conséquent déterminer si Google est coupable de pratiques anticoncurrentielles.
«Cette proposition et des propositions similaires construisent des murs plutôt que des ponts [et] ne semblent pas tenir pleinement compte de l’effet négatif que ces politiques peuvent avoir sur la relation commerciale globale entre les États-Unis et l’Union européenne.»
Reste à savoir comment la décision sera accueillie par la Commission européenne. La commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, qui occupe jusqu’à tout récemment ce poste, devra par conséquent déterminer si Google est coupable de pratiques anticoncurrentielles.