Pour la première fois depuis 1996, le Royaume-Uni a enregistré plus des ventes de plus d’un million de microsillons.
Car oui, si on est pour être nostalgiques, soyons-le jusqu’à nommer les 33 tours de la sorte.
Tel que le souligne la BBC, ces chiffres marquent une résurgence plutôt inattendue d’une industrie où le format numérique prédomine. Comment expliquer le phénomène? En deux mots : Pink Floyd.
En effet, ce Jenga de la musique auquel on a retiré plusieurs morceaux au fil du temps et qui peine à tenir debout, a lancé au début du mois Endless Rivers, son premier album en 20 ans. Nous ignorons si le fait qu’une masse critique de leurs fans, qui n’auraient tout simplement jamais mis à jour leur chaîne stéréo, est responsable de cette montée des ventes de vinyles.
«À une époque où tout le monde parle de musique numérique, le fait est que ces jolis artefacts physiques sont toujours aussi populaires qu’ils sont fantastiques», a déclaré Martin Talbot, directeur général de l’Official Charts Company.
Selon Talbot, le disque vinyle pourrait revenir en force et constituer ainsi une source de revenus non négligeable pour l’industrie musicale.
«Il y a seulement 5 ans, ce secteur récoltait à peine 3 millions de livres (5,3 millions de dollars CA ou 3,8 millions d’euros) par an. Cette année, sa valeur sera de 20 millions de livres (35,7 millions de dollars CA ou 25,2 millions d’euros).»
Un marché de niche… ou de hipsters?
Bien que cette résurgence du microsillon soit significative, les ventes de ce format représenteront toujours qu’une petite portion des revenus qu’encaisse désormais l’industrie musicale.
D’ailleurs, le nouvel album de Pink Floyd, dont l’édition vinyle est celle qui s’est vendue le plus rapidement au palmarès britannique depuis le début du siècle, a obtenu ce titre en distribuant que 6 000 copies.
Un sondage révèle que 15% des ventes d’albums en format physique ont été réalisées sans intention de les écouter.
Soulignons ici que rapide ne signifie pas meilleur. Le titre du meilleur vinyle pour le mois de novembre au Royaume-Uni en terme de ventes revient à l’album Nothing Has Changed de David Bowie, tandis que le vinyle qui s’est le plus vendu depuis le début de l’année est AM d’Arctic Monkeys.
«Je crois que c’est plutôt lié à la tendance hipster», a déclaré un client de Rough Trade East, un disquaire populaire de l’est de Londres. «Les choses qui étaient cool il y a des décennies qui sont tombées dans l’oubli reviennent à la mode.»
Un sondage qui illustre ce point de vue a été publié en avril dernier par ICM Group. Les statistiques révèlent que 15% des ventes d’albums en format physique – vinyles et autres – ont été réalisées sans que le consommateur ait l’intention de les écouter. On y apprend également que les 18-24 ans sont la tranche d’âge qui propulse les ventes de microsillons.
Bref, des hipsters.