Gotham // Saison 1. Episode 10. Lovecraft.
Je crois que Gotham souffre de ce dont beaucoup de séries de networks souffrent : d’étirer tout un peu trop en longueur. Au départ, la saison 1 était prévue pour ne durer que 16 épisodes maximum et puis finalement FOX a décidé de commander 6 épisodes supplémentaires, portant le chiffre à 22. Cela me fait penser à Sleepy Hollow qui au départ était prévue pour avoir des saisons courtes de 13 épisodes et qui cette année aura une saison 2 de 18 épisodes. « Lovecraft » prouve justement que la série cherche à faire un peu de remplissage. En se concentrant sur Bruce Wayne il y avait pourtant des tas de choses à faire, mais disons que la façon dont tout cela est exploité m’a légèrement déçu. Je m’attendais à un épisode beaucoup plus efficaces et j’ai eu quelque chose de complètement différent sans pour autant que cela ne soit mauvais. Cet épisode se concentre donc sur une seule histoire et c’est l’une de ses faiblesses quand la série se concentre généralement sur plusieurs intrigues à la fois. Selina Kyle et Bruce Wayne sont donc en pleine fugue cette semaine afin d’échapper à des méchants qui pourraient bien avoir envie de les assassiner. On tremble. Mais heureusement que Alfred est là pour faire sa meilleure imitation de Liam Neeson au combat. Mine de rien, j’ai beaucoup ri à défaut de trouver cet épisode réellement bon.
La faiblesse vient en grande partie du duo Selina / Bruce. Non pas que les deux ne sont pas mignons tous les deux mais disons que Gotham ne sait pas du tout quoi raconter autour de leur petite personne et c’est probablement ce qu’il y a de plus décevant à mon humble avis. Je m’attendais à ce que Gotham exploite encore tout ce qui fait son succès depuis le début dans cet épisode, comme par exemple Oswald mais non, elle n’en fait pas qu’à sa tête. Du coup, ce qui fonctionne dans cet épisode ce n’est pas vraiment Bruce, Selina et même pas Gordon. J’ai largement préféré tout ce qui se passe autour d’Alfred et Bullock. D’ailleurs, Bullock est devenu au fil des épisodes un personnage pour lequel j’ai beaucoup de sympathie. On ne peut que l’apprécier de toute façon après les développements divers que Gotham a pu faire auparavant. J’espère que Bullock et Gordon vont devenir un peu plus comme ce que l’épisode fait entre Alfred et Bullock cette semaine. C’est une sorte de relation assez bien ficelée qui permet de passer un agréable moment. Cela me rappelle aussi un peu ce que Bruno Heller avait déjà pu faire entre Patrick Jane et Lisbon dans The Mentalist. Même si je ne veux pas une pâle copie. Car de toute façon je ne veux pas de relation crypto gay dans Gotham.
Ce serait tout de même très étrange. Quoi qu’il en soit, la série cherche donc à développer un peu plus la relation entre Bruce et Selina. C’est très minimaliste et il ne se passe pas grand chose. Si c’est pour nous montrer Bruce sauter d’un immeuble à un autre et se faire sauver d’une mort certaine par Selina, ce n’est pas suffisant car l’on sait pertinemment que Bruce ne va pas mourir. C’est un personnage qui est amené à devenir Batman. Je pense qu’il faut arrêter de le mettre en danger de la sorte, cela en devient presque ridicule. Finalement, cet épisode a de bonnes idées, que cela soit autour de Lovecraft, Harvey Dent, Falcone, etc. mais ce n’est pas suffisamment mis en avant et développé pour que l’on ait l’impression que c’est réussi. J’ai envie de voir d’autres choses dans Gotham et peut-être une série qui prend plus de risques car de ce que j’en vois dans cet épisode, on ne peut pas dire que la série prenne réellement des risques. C’est probablement ce qu’il y a de plus dommageable et qui aurait peut-être mérité d’être un peu plus recherché. Mais bon, je ne vais pas en vouloir de trop à Gotham, ce serait aussi être de mauvaise fois car il y a de bons moments, notamment grâce à Bullock qui est probablement mon personnage préféré mais cela demande encore de voir sur la longueur.
Note : 4.5/10. En bref, sanction d’un épisode qui ne parvient pas à utiliser toutes ses intrigues de façon judicieuse.