Le Libéria a l'un des taux de mortalité maternelle et infantile parmi les plus hauts au monde. 44% des décès d'enfants de moins de cinq ans sont liés à la malnutrition, qui affecte également les femmes enceintes. Entre Janvier et Juin 2014, les équipes d'Action contre la Faim en appui au Ministère de la santé libérien ont pris en charge près de 2,300 enfants en état de malnutrition aiguë sévère. Bien que des progrès aient été constatés ces dernières années, le fragile système sanitaire libérien a été grandement affecté par l'épidémie d'Ebola. Le personnel médical, particulièrement exposé aux risques de contamination et déjà en sous effectif avant la crise, s'est réduit drastiquement entraînant la fermeture de nombreux centres de santé. Depuis le début de l'épidémie, près de 350 personnes travaillant en milieu médical ont été contaminées par Ebola, et la moitié n'a pas survécu. Illustration criante de la situation, il n'existe aujourd'hui plus aucune structure hospitalière permettant de prendre en charge les enfants malnutris présentant des complications à Monrovia, ville de près d'1,5 million d'habitants.
Dans le comté de Montserrado, ACF apporte son soutien et son expertise à des programmes de soins thérapeutiques ambulatoires pour les enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition dans sept structures sanitaires. « L'épidémie a complexifié le rapport entre soignants et patients » précise Julie Calafat, coordinatrice des programmes ACF à Monrovia. Le personnel médical est dans l'impossibilité de toucher directement les patients, et donc obligé de réduire les examens au strict minimum, en portant systématiquement les combinaisons PPE . « Concernant la malnutrition, les enfants ne sont plus mesurés ni pesés. Seule la mesure brachiale (MUAC) et le test d'appétit sont toujours réalisés » souligne Julie Calafat. L'hôpital James Davis Jr est en cours de réhabilitation pour les accueillir, ainsi que ceux ayant survécu à Ebola et dont l'état nutritionnel est souvent dégradé. Un système de référencement est également mis en place par ACF afin de faciliter la prise en charge des enfants sortant des centres de traitement Ebola et présentant des signes de malnutrition.
Dans un récent rapport, ACF s'inquiétait de l'impact de l'épidémie d'Ebola sur la sécurité alimentaire des pays touchés par le virus. Entre 56,000 et 733,000 personnes supplémentaires risquent de se retrouver exposées à la faim en 2015 au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone. Avec des conséquences attendues sur la malnutrition dans ces trois pays.
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