Voilà une affaire, une fois de plus révélée par Médiapart ¹, de plus en plus embarrassante pour le Président de la République et le PS, que le départ du secrétaire d’état aux anciens combattants n’a pas endiguée. Le rapport ? Kader Arif lui-même avait du démissionner après l’ouverture d’une enquête judiciaire sur des soupçons de favoritisme dont auraient bénéficié deux sociétés dirigées par des membres de sa famille, AWF Music, liquidée en mai 2014, puis AWF, spécialisée dans la sonorisation de spectacles, pour décrocher des marchés publics dans la région de Toulouse. Cette fois, les révélations de Médiapart portent sur la campagne du candidat Hollande en personne. AWF Music, créé par Aissa Arif, aurait en effet encaissé plus de 700 000 euros du candidat Hollande pendant la primaire socialiste de 2011, en travaillant pour le micro-parti du futur président, Répondre à gauche, et lors de la présidentielle de 2012. Mais le PS semble avoir réagi plus vite que l’UMP, puisqu’ à un mois du premier tour, en mars 2012, l’équipe du candidat l’a remerciée en catastrophe après une trentaine de prestations marquées par une coupure d’électricité intempestive ou l’effondrement d’un pupitre.» . Ce manque de professionnalisme de la part de ces favoris là ne fût toutefois pas si gravement sanctionné semble-t-il puisque selon Mediapart, un «dédommagement» aurait alors été versé à AWF Music en raison de cette fin prématurée de collaboration. De façon surprenante, cette somme aurait été réglée non pas par le candidat mais par le Parti socialiste lui-même après l’élection de François Hollande. L’ancien trésorier du PS, le député Régis Juanico, a confirmé au site d’information «avoir décaissé 85 000 euros à ce titre».
je vais attendre tranquillement de voir cette fois si le système médiatique français va s’emparer de la même manière que pour Bygmalion (hormis le fait qu’il n’y ait pas de fausses factures, cette fois, ce qui fait une différence) de cette affaire de favoritisme, et avec autant de visibilité. Et si les mêmes questions se posent, quant aux responsabilités financières respectives du candidat et du parti… la suite au prochain épisode.
¹ les socialistes de salon, ou de café parisiens, dégaineront-ils encore leurs armes favorites devant Médiapart, à l’approche de ce nouveau scandale, comme ils l’ont fait pour l’affaire Cahuzac, dont ils avaient nié alors la réalité, et par la même occasion le professionnalisme de ses journalistes ?