Le maillage associatif français est le plus dense du monde : on compte 1,3 million d’associations sur notre territoire. Depuis plus d’un siècle, c’est au nom de la loi du 1er juillet 1901, votée sous le gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau, que sont déposés les statuts associatifs. Ce texte, l’un des piliers législatifs du système républicain, outil juridique d’une grande souplesse qui entendait valoriser la prise d’initiative et de responsabilité, a, néanmoins, sa face sombre.
Dès l’origine, cette « liberté d’association » a été conçue comme un instrument d’encadrement et de contrôle de la société civile. Elle fut une machine de guerre dirigée contre les congrégations catholiques. La République anticléricale entendait briser l’influence politique et sociale des religieux. Les 600 congrégations qui refusèrent cet arsenal juridique contraire au droit canon se virent dénier toute existence légale. Des milliers de clercs et de religieuses choisirent alors les voies de la clandestinité et de l’exil.
La loi 1901 est politique, tel est son péché originel. Hier, elle permit au pouvoir d’imposer le modèle républicain, aujourd’hui, elle renforce la mainmise de l’Etat sur la société via le subventionnement ou la commande publique. Nombre d’associations sont devenues le bras séculier du secteur public, une émanation des collectivités qui les financent, d’autant plus aisément que nos élus cèdent, sans trop résister, à la tentation de cajoler les associations pour acheter la paix sociale et fidéliser leur électorat…
L’administration a créé des « faux-nez » associatifs avec leur contingent de fonctionnaires détachés (les effectifs de ces agents mis à disposition demeurent d’ailleurs un secret bien gardé, comme je vous laisse le découvrir dans ce numéro) pour en faire des supplétifs de l’Etat-Providence. Au fil du temps s’est installée une fonction publique bis qui ne dit pas son nom mais dont l’emprise s’élargit : services sociaux, de santé et d’éducation, activités sportives ou culturelles… Les associations subventionnées étendent leurs tentacules dans des domaines d’activité qui devraient être dévolus au secteur privé ou aux vraies associations, celles qui sont libres de tout financement public.
Soyons clair, ce ne sont pas les associations en elles-mêmes que nous attaquons, certaines rendent de grands services, mais le principe même de l’ingérence de la sphère publique dans des affaires par nature privées. Ce que nous dénonçons, c’est le fait de prendre de l’argent à tous les contribuables pour, arbitrairement, le donner à des associations qui sont bien loin de défendre l’intérêt général : un véritable hold-up ! C’est dans cette optique que nous nous sommes penchés sur les Femen, SOS Racisme, RESF et quelques autres…des structures politisées et donneuses de leçons qui nous pompent l’air à grand renfort d’argent public.
Jean-Baptiste Leon, rédacteur en chef des Enquêtes du contribuable
Le magazine des contribuables
Tous les deux mois, Les Enquêtes du contribuable approfondissent dans des dossiers de fond un thème majeur de l’actualité économique et sociale. Les Enquêtes vous offrent une information de référence sur l’argent public et vous permettent d’être réellement informé des dérives grandissantes et cachées que connaît notre pays. Cette revue de conviction est indépendante de tout lobby. Elle porte un regard différent sur l’actualité qu’elle analyse du point de vue des contribuables. Pour savoir ce que les élus et l’administration font de l’argent de vos impôts, lisez Les Enquêtes du contribuable. 68 pages, 3,50 euros. Abonnement : 6 numéros par an pour 21 € seulement !