Ce nouveau one-shot permet de partager les impressions de cet homme qui a vécu ce confit de loin à travers la presse et montre les conséquences dramatiques et les stigmates de cette guerre qui a divisé à jamais les Kosovars et les Serbes. Cette traversée du Kosovo de l’après guerre revient également sur les horreurs que réserve toute guerre, mais se concentre surtout sur les relations humaines à jamais marquées par l’horreur des évènements.
Après avoir lu ses deux récits sur le Kosovo, force est de constater que j’ai apparemment du mal à accrocher au style d’écriture de Jakupi. À l’instar de « La dernière image », j’ai trouvé que cette multiplication de rencontres et d’anecdotes manquait au final de liant et de fil narratif. Cela reste évidemment un documentaire, mais je n’adhère visiblement pas à la manière dont Jakupi relate ses observations.
Cet album s’avère néanmoins beaucoup plus efficace et poignant que le précédent et la présence de Jorge Gonzalez au dessin y est probablement pour beaucoup. En esquissant les formes et en jouant sur les flous il ne privilégie certes pas la lisibilité des cases, mais distille une ambiance oppressante qui renforce ce nouveau témoignage de Jakupi.