Il m’a répondu ce que disent les anthropologues. Le changement est une question d’hommes. Il est donc universel. Pour autant, chaque changement est unique ! Ce qui invite à l’humilité : on peut avoir réussi dix redressements, ce n’est pas pour autant que vous savez ce que vous réserve le onzième.
Quant à ses recettes, elles méritent d’être entendues… La plus fondamentale, à mon avis, est qu’il faut commencer un changement en rappelant à l’entreprise à quoi elle sert, qu'elle a une raison d'être ! Voilà qui crée la motivation. Ensuite, il faut communiquer, communiquer, communiquer, et aussi écouter… Une fois que le dialogue est établi, les solutions vont venir toutes seules ! De la base. Les gens ont les idées qu’il faut pour que ça marche. Une technique pour faciliter la transformation : trouver deux ou trois « pivots ».
Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi le commanditaire de la mission. « Il faut une totale liberté d’action » dit Jean du Lac. Impossible sans confiance. Comment l’établir ? En étant clair au début. Et surtout, une fois de plus, en communicant. C’est ainsi que l’on peut voir si l’on est réellement d’accord.
Et la nature du changement ? L’entreprise africaine doit inventer une culture qui lui est propre. Ce ne sera ni sa culture traditionnelle de « chef de village », ni la culture occidentale. Les Africains ont le talent qu’il faut pour créer du neuf. Le rôle de Jean du Lac est de les aider à faire émerger le modèle qui leur convient.