Jean du
Lac est un spécialiste du redressement d’entreprises. Actuellement il mène
une mission en Afrique. Il était de passage à Paris (où il avait attrapé un gros rhume). J’en ai profité pour lui
demander si le changement différait d’un pays à l’autre.
Il m’a répondu ce
que disent les anthropologues. Le changement est une question d’hommes. Il
est donc universel. Pour autant, chaque changement est unique ! Ce qui
invite à l’humilité : on peut avoir réussi dix redressements, ce n’est pas
pour autant que vous savez ce que vous réserve le onzième.
Quant à ses recettes, elles méritent d’être entendues… La
plus fondamentale, à mon avis, est qu’il faut commencer un changement en rappelant à l’entreprise à quoi
elle sert, qu'elle a une raison d'être ! Voilà qui crée la motivation. Ensuite, il faut communiquer,
communiquer, communiquer, et aussi écouter… Une fois que le dialogue est
établi, les solutions vont venir toutes seules ! De la base. Les gens ont les
idées qu’il faut pour que ça marche. Une technique pour faciliter la
transformation : trouver deux ou trois « pivots ».
Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi le commanditaire de
la mission. « Il faut une totale
liberté d’action » dit Jean du Lac. Impossible sans confiance. Comment
l’établir ? En étant clair au début. Et surtout, une fois de plus, en
communicant. C’est ainsi que l’on peut voir si l’on est réellement d’accord.
Et la nature du changement ? L’entreprise africaine
doit inventer une culture qui lui est propre. Ce ne sera ni sa culture
traditionnelle de « chef de village »,
ni la culture occidentale. Les Africains ont le talent qu’il faut pour créer du
neuf. Le rôle de Jean du Lac est de les aider à faire émerger le modèle qui leur
convient.