Mitch « ZoSo » Duterck
A LIVE NATION event.
Bottle Of Moonshine + The Specials – AB, Bruxelles – 2014.11.25
The Specials Setlist :
01.Ghost Town
02.Friday Night, Saturday Morning.
03.Do Nothing.
04.International Jet Set.
05.Stereotype.
06.Man At C & A.
07.Pearl’s Café.
08.Hey Little Rich Girl.
09.Rat Race.
10.Blank Expression.
11.I’s Up To You.
12.Why?
13.Doesn’t Make It Alright.
14.Night Klub.
15.(Dawning Of A) New Era.
16.Do The Dog.
17.Gangsters.
18.Monkey Man.
19.Concrete Jungle.
20.A Message To You, Rudy.
21.Little Bitch.
22.Too Much Too Young.
23.Guns Of Navarone.
24.Enjoy Yourself (It’s Later Than You Think)
25.You’re Wondering Now.
Signe d’éclectisme, c’est à un double concert ska que j’assiste ce soir en compagnie de mon ami Eric Laforge (oui celui de Classic 21) qui a eu la gentillesse de m’inviter. Renseignements pris
auprès du service concerné, il y a environ 1.400 tickets écoulés en prévente sur les 1.800 places que compte la salle. Après un thé au café de l’AB, nous faisons le tour par l’extérieur pour rejoindre la salle qui se trouvait à moins de 10 mètres de nous lorsque nous
étions attablés. Le parcours du combattant est prévu comme ça et on ne rigole pas avec les ordres, « no turning back sir ». Re-enter the venue comme disent nos voisins Grands-Bretons. Nous optons
pour le second rang du balcon, d’habitude c’est le troisième, et tant qu’à faire, choisissons le milieu pour une bonne stéréo. Le balcon supérieur n’est donc pas ouvert mais pour le reste, c’est
bien rempli. On a encore vendu des tickets ce soir. Pour moi ce sera une première étant donné qu’en matière de ska, le seul groupe que j’ai vu en concert s’appelle Madness.
Première partie assurée par les 11 de Bottle of Moonshine. Le groupe campinois est originaire de Turnhout. Après un EP « Never Trust The Suits » paru en 2010, leur premier véritable album «
Everybody Watches No One Knows » est maintenant disponible chez tous les vrais disquaires.
La troupe est emmenée par la délicieuse Hanne Petermans qui en plus d’être très jolie possède une voix qu’on à bien du mal à quitter une fois qu’elle se met à chanter. Dans sa petite robe à
fleurs, la souriante Hanne souffle un vent de gaieté et de fraîcheur très communicatif. Le groupe aura tout le loisir de nous montrer sa maîtrise du genre
musical à l’honneur ce soir. Les influences Reggae sont omniprésentes. Il suffit d’écouter « Frankly » pour en être convaincu. Il y a même des intonations à la Nina Hagen dans le morceau « Medusa
». Excellente prestation, on demande à revoir ce groupe plus longuement, le public leur a d’ailleurs fait une bien belle ovation.
Le plat de résistance est servi M’sieurs Dames ! « Ghost Town » et « Friday Night, Satuday Morning » donnent le ton, ça danse partout dans la fosse et ce sera comme çà toute la soirée.
Emmené par le chanteur Terry Hall, les Specials sont venus nous offrir 1h40 de musique qui sent bon la Jamaïque et le rhum, blanc et brun.
On ne peut pas dire que le natif de Coventry soit un grand communicateur ni un frontman qui bouge des masses, je parie que Mick Jagger a parcouru plus de distance sur un seul concert des Stones que Terry Hall pendant toute sa carrière mais après tout, on ne lui demande pas de courir non plus et ce qu’il fait, il le fait bien, avec ce vocable anglais bien particulier et cette manière de scander propre au Ska. L’autre moteur s’appelle Lynval Golding, originaire de Sainte-Catherine en Jamaïque notre homme est un guitariste rythmique hors-pair, c’est d’une propreté, je ne vous dit que ça. C’est lui le véritable leader des 11 de The Specials, toujours en mouvement d’un bout à l’autre de la scène, il apporte la touche de couleur exotique au groupe et justifie à lui seul les damiers noirs et blancs qui couvrent la batterie en signe de mixité raciale.
Les textes de certaines chansons expriment clairement cette volonté anti-raciste. C’est souvent du « everyday life » dont il est question. Un petit coup de cœur pour « Stéréotype », passage par « Rat Race » que Bob Marley avait lui aussi inclus à son répertoire. On sent toutes les influences qui se mélangent comme un kaléidoscope musical arc-en-ciel, une sorte de Saroumane aux multiples couleurs. Il y a même des touches de big bands des années 40 et des accents plus hard, mais c’est toujours très classe. Au fur et à mesure que le concert progresse, on constate que le groupe compte pas mal de hits à son répertoire. Un peu à la manière d’un Creedence Clearwater Revival, on ne connaît pas le nom mais après trois notes d’une chanson on fait « Mais oui, je connais ce truc là ! Ah bon, c’est eux çà ? »
C’est ainsi que, plutôt que de nous les servir en rappel, nous profitons de « Gangsters » et « A message to You, Rudy » pendant le set normal et je vous jure qu’au niveau ambiance ça déménage, ils sont intenables là en bas. « Too Much Too Young » qui traite de la maternité précoce termine le concert avant le trio de rappels ponctués par un magnifique « You’re Wondering Now ». Comme le dit la chanson « Tu te demandes ce que tu vas faire maintenant que tu sais que c’est terminé ». Moi je sais : une grosse bise à mon hôte et retour Ciney avec mon pote Alain au courant de mon besoin de lift grâce à une annonce passée sur un réseau social….
Je ne sais pas pourquoi mais je me met à fredonner « elle est belle et elle est chouette » comme ça tout d’un coup. La vita è bella…