De Gia Coppola avec James Franco, Emma Roberts, Nat Wolff et Jack Kilmer
Synopsis : Piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde. Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L’alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui. Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions. Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ?
La noirceur de l'adolescence en couleur
Que faire lorsque l'on est la petite-fille de Francis Ford et la nièce de Sofia et que l'on veut montrer l'étendue de ses talents?
Un film sur l'adolescence bien sûr! Inspirée par le recueuil de nouvelles de James Franco datant de 2011, Gia fait donc son entrée dans la cour des (grands) réalisateurs en adaptant ces histoires de jeunes gens paumés dans la petite ville de Palo Alto, riche cité pavillonaire de la silicon valley, où ils s'etourdissent de rêves, de violence, de dépassement des limites et de l'amer constat d'un avenir incertain.
Au programme, de beaux ralentis sur des soleils couchants californiens, du mal-être adolescent à base de coucheries inopinées, de cascades dangereuses en voiture arrosées d'alcool et de drogue mâtinées d'intenses plages de musique electro-planante, pour un peu on se croirait chez Sofia Coppola. Mais il y a une noirceur plus profonde chez Gia, née orpheline d'un père, qui semble encore plus proche de ces jeunes qui ne croient plus en rien et qui portent l'ennui en étendard. Seul l'amour semble être une vague oasis dans laquelle trouver un échappatoir. Ils se débattent avec toute leur energie adolescente pour trouver une place que la société ne semble pas leur avoir prévu. Et c'est là toute la beauté du film. Ces jeunes semblent ne plus rien attendre de la vie à part une eternelle perdition. Ce vertige nous est communiqué de belle façon par des personnages attachants bien qu'un peu archétypaux (la jolie naïve un peu rêveuse, le jeune timide et fragile, la tête brûlée et la jeune fille qui pense n'exister que par son corps). On suit avec tendresse et mélancolie leurs errances, frustrés par la compatibilité des âmes qui nous sautent aux yeux dès le départ mais qui peinent à entrer en communication, amenant un cortège d'erreurs et de dommages collateraux. Mais n'est-ce pas ça la jeunesse? Faire des erreurs pour se connaître soi-même et apprendre à chercher ce qu'il nous convient? Le final est comme un nouveau souffle retrouvé après une periode difficile : une explosition de sensations et l'exitation de ces nouvelles perspectives qui se dessinent.
En bref : Un voyage séduisant et écorché dans le monde de la jeunesse actuelle, porté par un Jack Kilmer attendrissant, à fleur de peau et juste et une Emma Roberts ingénue et fragile sous son apparence de jeune fille équilibrée. James Franco prouve au passage son âme d'artiste donnant à Gia Coppola la matière pour exprimer son talentdéjà irradiant et prometteur.
Note : 7/10
Palo AltoPalo Alto Bande-annonce VO