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[DEMO] Les start-ups s'attaquent aux investissements des Millennials

Publié le 26 novembre 2014 par Pnordey @latelier

Une nouvelle génération de plateformes d'investissement en ligne veut s'attribuer la part du lion de l'épargne des Millennials

Une importante frange de la population des Millennials a aujourd'hui dépassé la trentaine, travaille depuis plusieurs années et certains ont déjà commencé à épargner. De nombreuses start-ups rejoignent donc le marché des investissements en ligne en espérant répondre aux besoins d'épargne de la génération des Millennials. Certaines de ces start-ups semblent avoir déjà validé le concept selon lequel cette génération attend autre chose des investissements.

C'est en tout cas l'avis d'Adam Nash, Président et CEO de Wealthfront, une plateforme d'investissement en ligne qui propose essentiellement des portefeuilles peu coûteux et très automatisés. Lancée en 2011 à Palo Alto, cette start-up gère déjà près de 1,5 milliards de dollars d'actifs. Hier, lors du premier jour de DemoFall 2014, à San Jose, Californie, Adam Nash a partagé, lors d'une courte intervention, sa vision de la façon dont les Millennials perçoivent le fait d'investir et la manière dont Wealthfront s'y est pris pour que son offre y corresponde.

En matière d'investissement, les Millennials attendent autre chose

Pour Adam Nash, les attentes des Millennials en matière d'investissements à long terme sont très différentes de celles des baby-boomers. Selon lui, ils veulent des produits automatisés, passifs et peu coûteux. Pour le CEO de la plateforme d'investissement, les Millennials sont généralement convaincus du succès qu'ils rencontreront dans leur carrière et, par conséquent, ne souhaitent pas consacrer beaucoup de temps à leurs investissements.

Nash ajoute que le récent marasme économique a suscité le scepticisme des Millennials face au monde de la finance et que l'idée qu'un seul investisseur puisse faire mieux que le marché et gagner beaucoup d'argent en bourse leur est tout à fait étrangère. Les Millennials seraient donc à la recherche d'un portefeuille passif, sûr et diversifié dont ils n'aient pas à se préoccuper régulièrement.

Finalement, Adam Nash affirme que les Millennials ont conscience des commissions de gestion élevées que prennent les grandes entreprises de courtage (comme E*Trade ou Scott Trade), même sur les petits portefeuilles, et les rejettent. Conséquence, au moment d'investir, cette génération est plus sensible au coût que ses aînés.

De récentes études consacrées aux Millennials semblent confirmer cette idée d'une génération axée sur sa carrière, sensible aux prix et proche de ses sous. Une étude relativement récente d'Oxford Economics, baptisée Workforce2020, montre en effet que, contrairement à l'idée reçue, quand il s'agit de satisfaction au travail, les Millennials attachent plus d'importance à « la réalisation de leurs objectifs de revenus » et aux « compensations » que les baby-boomers.

Un écosystème de start-ups étoffé

Wealthfront n'est pas la seule start-up créée pour attirer une nouvelle génération d'investisseurs en ligne en capitalisant sur une nouvelle approche de l'investissement, une autre façon de présenter l'information, des commissions réduites et des portefeuilles automatisés bien présentés. Au Royaume-Uni, la stratégie marketing de la start-up de gestion de fortune Nutmeg s'apparente assez bien à celle de Wealthfront. Elle propose des portefeuilles automatisés, assortis de faibles commissions, qui peuvent être créés en moins de 5 minutes en répondant simplement aux questions d'un quiz sur les objectifs financiers et l'aversion au risque du client. Au Japon et en Chine, la plateforme en ligne 8securities a attiré 18,5 millions de dollars en deux ans auprès d'entreprises de capital risque (Route66, Leitmotiv PE…) et s'adresse à la génération de jeunes investisseurs en proposant des portefeuilles automatisés à faible coût. Cette start-up ambitionne aussi d'apporter une touche sociale à sa plateforme de gestion de fortune en permettant aux utilisateurs de voir comment d'autres membres gèrent leur portefeuille.

À côté des portefeuilles en ligne automatisée, plusieurs nouvelles start-ups pensent qu'elles peuvent amener les Millennials à utiliser activement leur plateforme grâce à un design innovant, une expérience fluide et une stratégie de prix compétitifs. La start-up Robinhood, par exemple, va lancer une application d'investissement à commission zéro (elle explique que, grâce à des algorithmes innovants et un software bien conçu, elle est capable de réduire drastiquement les coûts supportés par la majorité des entreprises de courtage traditionnelles). L'entreprise a récemment bénéficié du soutien d'investissements de Google Ventures, Index ventures et même du rappeur Snoop Dogg et du célèbre investisseur d'Hollywood, Jared Leto. Même si elle est encore en mode test, l'entreprise affirme compter déjà près de 500 000 personnes enregistrées, prêtes à tester leur nouvelle plateforme

La start-up américaine Forest essaye aussi de mettre en place une nouvelle approche de l'investissement. Fondée par deux jeunes investisseurs en bourse, la start-up a décidé de présenter les investissements d'une façon imagée afin de mieux atteindre une population peu au fait du langage financier. Sur leur plateforme, les actions et transactions sont représentées par des forêts et des arbres que vous pouvez planter, couper ou récolter.

La concurrence pour attirer l'épargne de la génération des Millennials s'est fortement accrue. Même si elles représentent encore peu comparées aux entreprises de gestion de fortune et de courtage bien établies, ces start-ups font preuve de beaucoup d'inspiration dans l’amélioration du service au sein de l'écosystème des investissements, particulièrement en termes de design et d'expérience client.


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