The Good Wife // Saison 6. Episode 10. The Trial.
La saison 6 a déçu certains spectateurs de The Good Wife. Je peux le comprendre mais justement, la série a toujours su se remettre en question et se mettre en danger pour le plus grand plaisir des téléspectateurs qui, comme moi, cherchent avec cette série à voir des personnages en danger constamment et évoluer de façon à ce que l’on arrive à les pousser à bout. Pour ce qui est de cette semaine, c’est enfin le procès de Cary et forcément, cela ne se fait pas sans émotions. Les émotions sont même exacerbées à un point assez étrange. On a l’impression de voir quelque chose de complètement différent de ce à quoi on pouvait s’attendre au premier abord mais l’on est surtout forcés de constater la vraie réussite de ce procès. La structure du procès en lui-même donne forcément lieu à des séquences judiciaires travaillées, comme The Good Wife sait en fournir mais ce n’est pas ce qui fait le succès de cet épisode. Ce qui fait que cet épisode fonctionne c’est bien évidemment tout le reste et notamment les personnages. On a donc le juge Cuesta qui est pressé d’en finir car il a des choses à faire par la suite, on a Geneva Pine qui apporte bien plus à l’histoire que l’on ne pourrait le penser et puis Kalinda Sharma, appelée à la barre ce qui transforme une fois de plus cet épisode en quelque chose de joyeusement bordélique mais un bordel organisé.
Je sais, c’est très contradictoire mais c’est ce que l’on ne peut que ressentir au travers de cet épisode. C’est un bordel qui est suffisamment bien organisé que l’on n’a jamais l’impression de s’ennuyer. Je dirais même que la tenue de route me fascine. Cet épisode fait probablement partie des meilleurs épisodes de The Good Wife depuis le triptyque de l’année dernière. The Good Wife n’est pas une série comme les autres et les scénaristes savent justement jouer avec la mécanique de la série afin de nous donner l’impression que l’on avait jamais vu ça auparavant alors qu’au fond ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus original en termes judiciaires. Mais ce n’est pas bien grave car ce n’est pas ce que l’on vient rechercher, tout simplement. La fin de l’épisode est certainement ce qui m’a le plus surpris et surtout le plus choqué. Je ne m’attendais pas du tout à ce que l’épisode s’achève de la sorte, laissant donc Cary prendre la responsabilité d’un acte qu’il n’a pas commis, tout ça dans le but de se sortir d’une situation de laquelle il sera difficile de sortir. En plus d’être un épisode très bien interprété, c’est aussi un épisode qui met Cary Agos au centre de l’épisode alors que c’est la saison de notre héroïne préférée Alicia.
C’est donc un épisode qui change une fois de plus la narration de la série, la façon de voir les choses et de nous plonger dans le monde de The Good Wife avec une certaine aisance. Le juge Cuesta est un excellent exemple de ce que la série peut faire de merveilleux quand elle se sert bien de personnages que l’on a déjà pu voir dans précédents épisodes. Pour rappel, c’est même le tout premier juge que l’on a vu, dans le pilote de la série, et sa présence ici, servie par des délires assez cocasses, prouve que la série veut nous montrer que cet épisode a des enjeux importants. Kalinda de son côté a de la peine pour Cary, elle a envie de l’aider, mais tout cela se fait dans un sens où les sentiments que Kalinda éprouve envers Cary ne sont pas forcément ceux que ce dernier souhaiterait. L’épisode associe donc tout un tas de choses aux personnages, créant petit à petit une sorte de bulle dont il est presque impossible de sortir. C’est ce qui me fascine car justement, en resserrant petit à petit la vis autour du héros, on se retrouve donc avec quelque chose d’assez sympathique. Et même plus encore car les émotions sont si bien exacerbées qu’elles donnent forcément au téléspectateur une véritable montée d’adrénaline. On sent que le but est une fois de plus de nous dire que personne n’est sain et sauf dans cette série sauf peut-être l’héroïne et encore, elle a été pas mal maltraitée tout au long de la série. Notamment quand elle a perdu l’homme de sa vie.
Ce qui est certain c’est qu’après cet épisode, The Good Wife ne sera plus jamais la même série. On a l’impression dans cet épisode que tout est beaucoup plus chaotique, plus sombre, etc. La perspective du tribunal laissait de toute façon espérer quelque chose de cet acabit là. En parallèle, nous avons l’histoire d’Alicia et de ce petit mot qu’elle a écrit à Grace et qui va très mal passé au sein de l’école quand cette dernière va découvrir le mot où Alicia explique comment elle poignarderait son prof de gym en la laissant saigner comme un cochon qu’on égorge. C’est une référence assez cocasse à Darkness at Noon, une série créée de toute pièce par Michelle et Robert King, les créateurs de la série aussi à l’origine de l’écriture de cet épisode. Tout y est fascinant et même plus encore. Brillant. Surtout que cela va permettre en plus de ça à confronter Alicia et Finn et à créer des scènes entre les deux personnages qui sont, en plus d’être drôles, terriblement efficaces.
Note : 10/10. En bref, brillant.