Tout d’abord, parce que les prix baissent! La 2e grande banque suisse a compris qu’il faut se battre contre les courtiers en ligne, moins onéreux, qui captent une clientèle jeune, qui obtient ses informations et conseils de la part d’une multitude de sources (dont certainement dividendes.ch !). Il faut également pour le Credit Suisse commencer à se détacher d’une image négative, teintée par les différents scandales d’aide à l’évasion fiscale et de banquiers surpayés. En baissant les tarifs des transactions et en permettant aux clients de choisir un niveau de conseils dont le prix sera lié à leur intensité, en lieu et place d’une tarification basée sur un pourcentage de la masse sous gestion, le Credit Suisse permet une tarification liée à l’utilisation réelle des services de conseil. Le client paie ce qu’il consomme. Nous n’en sommes pas encore à une logique d’avocat avec un tarif à l’heure, mais cela va dans la bonne direction. Pourquoi est-ce si important à mon avis? D’abord parce que si le client veut des conseils, il paie. Ce qui implique que celui qui n’en veut pas ne subsidie pas celui qui en veut beaucoup. C’est plus équitable et transparent. Ceci éloigne (un peu) le spectre du conflit d’intérêts tellement présent dans toute relation à un banquier: bien sûr me direz-vous, si la banque gagne moins sur les transactions, elle est incitée à pousser son client à en faire effectuer plus, par contre la valeur de chaque transaction diminuant, la banque deviendra plus objective et qualitative dans ses conseils, c’est que nous pouvons espérer. L’objectif de la banque est bien entendu aussi de compenser la baisse de chiffre d’affaires par un volume plus grand de clients.
La gestion de fortune a toujours été pour les grandes banques suisses une source de revenus et de profits importante et beaucoup moins volatile que la banque d’affaires. C’est donc un risque important que prend le Credit Suisse mais qui va indubitablement dans le sens de l’histoire. Voir si les concurrents vont (pouvoir) suivre un tel changement.