Après une petite absence sur disque, Mark Berube nous présente son dernier album, peaufiné en studio. Toujours accompagné de la violoncelliste Kristina Koropecki, ce dernier disque est remarqué un peu partout par de nombreux articles, des nominations à des prix au Canada et, en France, le prix du jury au Printemps de Bourges 2014. Le public francophone l’accueille enfin (avec d’ailleurs plusieurs concerts en France et en Suisse). Il faut dire que ce disque mérite un bel accueil, par son univers sonore travaillé. Si musicalement "Russian Doll", le titre ouvrant l’album, ne déploie pas tout mon enthousiasme par son univers mélancolique, d’autres titres généralement plus enjoués, mais toujours avec un excellent travail sonore, suscitent toute ma sympathie. Je pense particulièrement à "Confessions to a Streetlight", l’un des singles "Ethiopia", ou le plus doux "Oak Tree".
On retrouve un peu de Neil Young dans la ligne mélodique de "Mississippi Prom", bien que l’arrangement musical soit nettement différent. Tour à tour intemporel (le violoncelle contribue beaucoup à cette sensation) ou par moment plus vintage (The Good, the bad and the Photograph), l’album est très riche d’un point de vue compositions, arrangements musicaux. Le long travail en studio porte ses fruits. La scène folk québequoise peut être fière de son enfant, qui s’offre une entrée sur l’Europe francophone avec son répertoire peu traditionnel. C’est à nous d’accueillir cet artiste francophone d’Outre Atlantique avec son univers sonore qui fait voyager bien au-delà de toutes frontières.