Mark Zuckerberg a fait savoir au début du mois que son entreprise travaillait à transformer sa plateforme en un quotidien nouveau genre pouvant concurrencer les médias traditionnels.
Le jour où les rédacteurs en chef seront remplacés par un algorithme est-il pour bientôt? C’est en effet ce qu’a laissé entendre le PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, lors de sa toute première séance de questions et réponses devant public le 6 novembre dernier.
Si l’ambition de Facebook est de devenir le journal d’information personnalisé adapté aux intérêts de ses membres, on comprend également que sa mission essentielle n’a pas pour autant changé.
«Avec le fil d’actualité, notre objectif est de construire le parfait journal personnalisé pour chaque personne dans le monde», a-t-il affirmé (à 18:50 de la vidéo).
«Nous réfléchissons à la façon dont l’industrie de la presse et les médias ont évolué au fil du temps. Vous savez, on retrouve beaucoup de journaux ou de canaux médiatiques sur lesquels les gens se branchent, et ils ont tendance à ne pas être personnalisés. Vous pouvez lire votre journal local ou un grand quotidien, regarder une chaîne de télévision, et c’est essentiellement la même information qui vous est transmise qu’à des centaines de milliers, voire des millions de personnes.»
«Ce que nous tentons de faire avec Facebook, plus particulièrement avec le fil d’actualité, c’est de le personnaliser, de sorte qu’on puisse vous montrer des choses qui seront pertinents pour vous, que ce soit l’actualité internationale, les pages auxquelles vous êtes abonnés ou du contenu plus personnel comme des nouvelles de vos amis.»
S’il est possible de lire entre les lignes l’ambition de Facebook de devenir le journal d’information personnalisé adapté aux intérêts de chacun de ses membres, on comprend également que la mission essentielle du réseau social n’a pas pour autant changé.
Facebook veut seulement devenir un meilleur Facebook
Devant le sentiment de panique que semblent partager plusieurs quotidiens à l’égard des intentions de Facebook, en remettant notamment en question la culture algorithmique imposée par la plateforme, difficile de ne pas tracer un parallèle avec le lancement de Paper.
Dévoilée en grandes pompes en janvier 2014, l’application mobile, qui promettait de mener la vie dure au Flipboard de ce monde, n’a visiblement pas obtenu le succès escompté. Le simple fait qu’aucune version Android n’a été déployée en 10 mois laisse croire que le projet est actuellement sur la glace.
Facebook veut faire ce qu’il fait de mieux : miser sur l’expérience personnalisée.
Quelle stratégie Facebook peut-il employer devant l’impopularité de son initiative? Simplement faire ce que le réseau social fait de mieux, c’est-à-dire miser sur l’expérience personnalisée de son fil d’actualité.
Sans surprise, devant les inquiétudes que peut susciter l’optimisation de son fil d’actualité, Zuckerberg s’est voulu rassurant.
«Il y a toutefois un conflit inhérent dans le système. Souhaitons-nous optimiser le fil d’actualité pour offrir à tout un chacun la meilleure expérience lors de sa navigation, ou cherchons-nous à aider les entreprises à atteindre le plus de personnes possible? Dans chacune de nos décisions, nous optimisons d’abord pour la première de ces deux options.»
Différentes façons de consommer l’information
Si bien des gens apprécient la façon dont Facebook diffuse le contenu par le biais de son fil d’actualité, il serait faux de croire qu’elle est la seule et unique façon de consommer l’information.
Facebook n’est assurément pas le paradis en matière de neutralité de contenu – après tout, la rentabilité de l’entreprise tourne autour de la publicité qu’elle vend à gauche et à droite. Mais de manière générale, les réseaux sociaux permettent aux internautes de consommer mieux et davantage de contenu produit par la presse d’aujourd’hui.
Bref, s’il peut être inquiétant d’entendre Zuckerberg dire qu’il souhaite rivaliser avec les grands médias par une meilleure personnalisation du fil d’actualité, ce n’est pas comme si Facebook risquait de se lancer dans la production de contenu demain matin.