La projection d’Astérix – Le Domaine des Dieux du 17 Novembre est complétée par une rencontre avec son réalisateur Louis Clichy et son scénariste et co-réal’ Alexandre Astier. Si le premier, ancien de chez Pixar, est inconnu du grand public, le second n’a rien d’un anonyme. Acteur, scénariste pour le grand et petit écran, il est surtout le très estimé créateur de la série culte Kaamelott. A l’aise dans le registre comique, il n’a rien perdu de sa répartie & de ses bons mots lorsqu’il vient présenter la nouvelle aventure animée du plus célèbre des Gaulois.
Astier commence par revenir sur le processus créatif qui a motivé le film. Le projet d’un Astérix en 3D est porté par les Studios M6 lorsque ceux-ci décident d’approcher Alexandre Astier. A la recherche d’une vision, les producteurs pensent au créateur de Kaamelott et grand amateur de bande-dessinée pour adapter un album de son choix. Astier trouve dans Le Domaine des Dieux le matériau idéal pour un film : découpage narratif presque à l’américaine, résonance thématique avec des questionnements d’aujourd’hui, étapes marquantes de l’épopée d’Astérix… Astier va jusqu’à parler de facilités pour le travail d’adaptation tant l’album est riche.
Uderzo, convaincu même sur les libertés que s’autorise Astier avec humilité, donne son feu vert. Démarre un processus de 4 ans ! Astier évoque son travail avec Louis Clichy, et décrit dans le même temps la fabrication d’un film d’animation. Le mot-clé : animatique. L’animatique est la très longue étape post-story boards où les plans du long-métrage sont précisément élaborés et choisis. D’abord pour le retranscrire aux instances de productions, puis pour guider le travail des animateurs en aval. Voix-témoins et musiques tests font office de squelette créatif – l’idée étant de faire le relais entre les différentes équipes pour construire le film.
Astier revient sur le « casting » (mot qu’il affectionne peu) lorsqu’on le complimente sur les différentes prestations. On lui fait remarquer le nombre d’anciens de Kaamelott au générique, lui s’amuse – « Non mais on est pas potes ». Astier confesse qu’il a surtout voulu impliquer des voix dans lesquelles il se retrouvait. Il a été pour lui important de visualiser le ton des séquences avec des acteurs dont il affectionnait la voix. Avec admiration, il évoque le plaisir (l’honneur !) d’avoir pu accueillir Roger Carel pour le film ; « Il est capable de te faire trois couleurs différentes pour une même réplique en une minute, et toutes sont bonnes à prendre… c’est limite chiant au montage ! ».
D’exigences personnelles en travail d’équipe maîtrisé, on ressent dans la dévotion d’Astier au film une vraie proximité avec le scénariste et comédien. Astérix était entre de bonnes mains. Astier se dit prêt à prendre la suite, si c’est avec Clichy à ses côtés, et si lui est laissée la liberté de proposer une histoire originale … On en salive déjà.
Rencontre avec Alexandre Astier et Louis Clichy, après la projection de «Astérix – Le Domaine des Dieux», au Gaumont Marignan à Paris, le 17 novembre 2014.