Probablement parce qu’elle s’appelle Nightcall, et puis, il y a ce côté mystérieux de ce mec derrière ses lunettes de soleil (je parle toujours de l’affiche). Bref.
Night Call, récit qui donne froid dans le dos sur la quête de l’inédit, de l’instantané chez les médias où la course à l’actualité forte et à sensations est reine. Qui diffusera le plus vite des images chocs ? Et c’est Jake Gyllenhaal (vous remarquerez que je dis pas que c’est mon chouchou absolu…euhm) qui se colle dans la peau de ce psychopathe de l’information, partant dans des délires de plus en plus fous, jusqu’au plus macabre. Et tout ça, sans la moindre gêne, la moindre prise de conscience, et sans aucune impunité. Il est au chômage, il est prêt absolument à tout pour avoir un travail, et quand je dis tout, je pèse mes mots.
Le film est un reflet de la société médiatique actuelle, repoussant les limites du supportable pour tenter de satisfaire une audience toujours plus envieuse de sensationnel, quitte à envoyer très loin les règles de déontologie et les lois. À croire que le public a besoin de sensations fortes pour se sortir de sa morosité.
Jake Gyllenhaal y est transfiguré par l’amaigrissement et terrifiant de folie. Acteur qui prouve à chaque nouveau film son talent incroyable, délivrant avec Night Call une froideur maladive à faire dresser les poils aux spectateurs. Dans un univers similaire (et que peu de gens connaissent), sa performance rejoint celle du clip de The Shoes – Time to dance, où Gyllenhaal, sans une once de dialogues, délivre un jeu d’acteur fascinant et effroyable.
Night Call est un spectacle réel sur l’évolution des codes médiatiques d’aujourd’hui et sur les dérives psychiques causées par la soif de réussite.
Sortie en salles le 26 novembre.