Entre 1994 et 2013, l’atmosphère terrestre fut le théâtre d’au minimum 556 impacts météoritiques produisant des « bolides ». Sans surprises, le plus puissant fut celui de Chelyabinsk en février 2013.
À la mi-novembre 2014, la NASA a publié dans le cadre de son programme Near Earth Object (NEO), chargé de découvrir, identifier et surveiller la trajectoire des géocroiseurs, une carte de la distribution des événements enregistrés entre 1994 et 2013 relatifs à la pénétration de corps célestes dans l’atmosphère terrestre.
En l’espace de près de 20 ans, ce sont au minimum 556 bolides qui furent ainsi relevés, soit environ un toutes les deux semaines. Certes, cela n’a rien à voir avec le bombardement massif tardif, il y a 3,9 milliards d’années, qui arrosaient la Terre, chaque jour, d’une dizaine d’astéroïdes ou de comètes, de tailles variables, entières ou en morceaux…
Toutes ces occurrences relevées furent inoffensives à l’exception de celle qui se produisit le matin du 15 février 2013, au-dessus de la ville russe de Chelyabinsk. Cet astéroïde qui devait mesurer à l’origine un peu moins de 20 m et qui a explosé dans le ciel de cette région de l’Oural, fut probablement l’événement le plus important et puissant — énergie équivalente à 500 000 tonnes de TNT — qui affecta notre atmosphère depuis 1908 (Tunguska en Sibérie). Tous les autres furent davantage des « bolides » ou boules de feu (fireball) et ne mesuraient guère plus d’un mètre. Ils se sont tous désintégrés en s’invitant dans notre biosphère. Rappelons, par ailleurs, qu’il pleut en moyenne 100 tonnes de poussières et autres grains météoritiques au quotidien, sur notre planète.
« Nous savons désormais que l’atmosphère fait un grand travail pour protéger la Terre des petits astéroïdes » commente Lindley Johnson du programme NEO. Aussi, reste-t-il aux chercheurs à évaluer la fréquence des plus gros, « combien est importante la population des plus grands et y a-t-il besoin de s’inquiéter ? Nous avons besoin de comprendre cela ».
Actuellement, les chercheurs estiment connaître 96 % des astéroïdes menaçants (dit potentiellement dangereux), d’une taille supérieure à un kilomètre et croisant l’orbite de la Terre. Ce ne sont pas les plus difficiles à repérer au contraire des plus petits, lesquels sont, bien évidemment, beaucoup plus nombreux. Ceux qui mesurent plus de 140 m seraient, en effet, 25 fois plus nombreux. Il y en aurait un tous les 5 000 ans, en moyenne, qui s’abattrait sur Terre. Les recherches de cratères d’impact, bien souvent gommés par l’érosion, suggèrent que les géocroiseurs les plus gros et redoutables s’écrasent sur une échelle de plusieurs millions d’années et provoquent des dégâts régionaux.