Tetsuo 2 : De chair et de métal

Publié le 25 novembre 2014 par Diana
Avec Tetsuo 2 : Body Hammer (1992), Shinya Tsukamoto s’attaque au remake de son premier film culte, Tetsuo (1988). Cette fois-ci, il fait les choses en grand, toujours plus haut, toujours plus fou. Il met en scène son œuvre en couleur et en 35 mm. Plus qu’un remake, Tetsuo 2 est avant tout un prolongement du premier volet. Tsukamoto approfondit son propos en lui donnant une épaisseur scénaristique absente du premier opus.
L’enfant d’un couple se fait enlever par deux individus. Après plusieurs péripéties, ils arrivent à la récupérer. On comprend vite que c'est au père que les deux individus en voulaient. Ce dernier se fait alors enlever. Ces kidnappeurs font de lui un cobaye mi-homme mi-machine...
Tetsuo 2 : Body Hammer pourrait être tout les thèmes esquissés de Tetsuo mais ici poussés à leur extrême. On revisite la souffrance, la mort omniprésente, les mutations physiques,… Ces transformations qui font de l’homme au contact du métal : un homme-machine, un homme-arme. Ces hommes deviennent des monstres de métal crachant le feu des armes, le but étant de répandre le chaos pour tout recommencer à zéro mais aussi prendre conscience de ce que représente la vie.
Dans un Tokyo ultra-sophistiqué et étouffant, des individus s’affrontent et créent une dualité. Tsukamoto profite de la couleur pour mettre en avant ces contrastes. Tokyo en surface, la ville bleue. Tsukamoto souligne le caractère froid et aseptisé des villes. Elles sont profondément déshumanisées. En deçà, la fabrique des hommes-machines avec son côté malsain et glauque fait exploser les couleurs orangés. Bleu et rouge sont les couleurs principales de cette œuvre picturale.
Comme ce fut le cas avec Tetsuo, Tetsuo 2 a ce côté sado-maso, immorale. Une Ode à la destruction et au désordre qui pourrait s’apparenter au mouvement transhumaniste poussé à son paroxysme. En effet, l’amélioration des capacités des hommes par la machine, une transformation nécessaire pour passer à une nouvelle évolution de l’Homme ?
Et après avoir tout détruit ?
On reconstruit pour tout détruire à nouveau… 
I.D.