La figuration libre est un mouvement artistique du début des années 1980, apparu dans un contexte d'art « sérieux », minimaliste et conceptuel.
Robert Combas
Robert Combas et Hervé Di Rosa fréquentent les ateliers de dessins de l'école municipale des Beaux-Arts de Sète, dont ils sont tous deux originaires. Ils ne se connaissent pas encore. Des plasticiens, tels que Pierre François, pratiquent alors à Sète même une figuration débridée sur des supports aussi divers que des costumes, des pavois de joute, des toiles classiques ou des cartes postales. En 1976, Combas, les frères Di Rosa et Catherine Brindel (dite Ketty) se lient d'amitié autour du mouvement punk. Ketty Brindel, Robert Combas et Richard (« Buddy ») Di Rosa fondent Les Démodés, un groupe rock. En 1978, Hervé Di Rosa est admis à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs où il fait la connaissance de François Boisrond. L'année suivante, Hervé Di Rosa, Robert Combas et Ketty Brindel créent Bato, journal tiré à cent exemplaires qui dure quatre numéros. Il est constitué de collages, d'objets sous plastique, de photocopies.
Créateur des principales manifestations artistiques réunissant ces artistes fondateurs de la figuration libre, Hervé Perdriolle est considéré comme le promoteur de ce mouvement ainsi que Bernard Lamarche-Vadel qui réunit les auteurs de la figuration libre dans une célèbre exposition, Finir en beauté.
Hervé Di Rosa
Ce mouvement, très médiatisé dans les années 1980, s'est constitué autour de figures marquantes comme Robert Combas, Hervé Di Rosa, Richard Di Rosa, Rémi Blanchard, François Boisrond, Louis Jammes. Entre 1982 et 1985, ces artistes exposent à plusieurs reprises avec leurs homologues américains : Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharf, Tseng Kwong Chi ou encore Crash.
Dans plusieurs pays, de jeunes artistes proposent une peinture figurative et colorée. Néo-expressionnistes ou Nouveaux Fauves en Allemagne, Trans-avant-garde en Italie, Bad Painting aux États-Unis avec Julian Schnabel, Figuration Libre en France. Celle-ci s’inscrit dans le prolongement d’artistes et de mouvements historiques dont la spécificité a été l'ouverture à des formes d’expression marginalisées, tout comme le cubisme s'était ouvert à l’art africain et océanien, le surréalisme aux dessins d’enfants et à l’art des fous, le pop art à la publicité et à la bande dessinée.
Rémi Blanchard
Les artistes de la figuration libre ont, à travers leurs œuvres, pris la « liberté » de faire « figurer » toutes formes d’art sans frontière de genre culturel et d’origine géographique, sans hiérarchie de valeurs entre haute et sous-culture. Leurs œuvres convient tour à tour, les beaux-arts et les arts appliqués, l’art brut et l’art cultivé, l’art occidental et non occidental.
Cette nouvelle génération de peintres est animée par un enthousiasme et une désinvolture qui contrastent avec la sévérité des années 1970 (art minimal et conceptuel, Arte povera, Supports/Surfaces, etc.). Cependant, à la différence de la Transavangardia italienne et des néo-expressionnistes allemands, ces peintres ne se réfugient dans aucune nostalgie. Ils s'inscrivent sans honte ni culpabilité dans l'actualité de leur temps, avec un style coloré, graphique et simplifié inspiré de la bande dessinée, de la science-fiction, des dessins d'enfants et de la culture des banlieues. Les artistes de la figuration libre restent cependant moins influencés par les graffitis que les Américains. Leur peinture fait davantage référence aux « arts populaires » : monstres et robots pour Di Rosa ; art brut et imagerie arabe et africaine pour Combas ; contes et légendes, cirque pour Blanchard ; publicité et objets industriels pour Boisrond.
D'après Wikipédia