Victoire de Castellane, née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une créatrice de joaillerie française. Elle vit et travaille à Paris.
Issue d'une famille de la noblesse provençale dont les origines remontent au XIe siècle, comptant des princes régnants, des croisés, des archevêques et des maréchaux, Victoire est élevée en partie par sa grand-mère maternelle et son oncle, Gilles Dufour, un des principaux collaborateurs de Karl Lagerfeld, d’abord chez Fendi puis chez Chanel.
Elle a souvent expliqué son amour de la joaillerie par le spectacle de sa grand-mère paternelle, Silvia Hennessy, Comtesse de Castilleja de Guzman « changeant ses bijoux plusieurs fois par jour, pour qu’ils s’accordent avec ses tenues. » Sa première incursion dans l’art de la joaillerie, à cinq ans, consiste à démonter un bracelet porte-bonheur offert par sa mère pour en faire une paire de boucles d’oreille. À douze ans, elle crée sa première bague, réalisée avec l’or fondu des médailles religieuses offertes pour sa première communion.
Habituée avec son oncle Gilles Dufour de la boite de nuit parisienne Le Palace, elle y côtoie Karl Lagerfeld, de chez Chanel, qui l'embauche en 1984 où elle débute en tant qu’assistante de studio afin de superviser le développement des bijoux fantaisie : elle dessine des accessoires et bijoux durant une quinzaine d'années et apporte son sens ludique de la mode aux bijoux fantaisies, utilisant des références aux dessins animés et à la culture pop.
En janvier 1998, Bernard Arnault, PDG de LVMH et de Christian Dior, annonce le lancement de la première ligne de joaillerie de la maison : Victoire de Castellane entre dans l'entreprise comme directrice artistique de la Joaillerie en 1998.
Mélangeant les styles, elle révolutionne l'univers conformiste de la joaillerie en cassant les codes habituels avec ses créations très colorées à base d'animaux, d'insectes, beaucoup de fleurs. « Je ne peux pas m’attacher à quelque chose qui meurt aussi vite, je fais donc des fleurs qui vivent éternellement », et aussi de plumes, de rubans, de nœuds, pour des bijoux souvent de grande taille : « Ma chance, c'est d'avoir eu carte blanche pour créer une joaillerie qui n'existait pas ». Les créations de Victoire de Castellane sont caractérisées par la combinaison de pierres précieuses classiques, telles que les diamants, les rubis, émeraudes et les saphirs, des pierres semi-précieuses, avec pour caractéristique une richesse de contrastes de ses créations qui présentent des éléments disproportionnées ou minuscules : Mimioui, avec un diamant solitaire monté sur une fine chaîne, a été conçue comme la plus petite bague au monde. Par opposition, la collection Incroyables et Merveilleuses en 1999 proposait des bagues de taille imposante, avec de grandes pierres de 80 carats des morganites, rubellites, améthystes, aigue marines ou des béryls naturels verts.
En 2009, Victoire de Castellane a célébré son 10e anniversaire chez Dior Joaillerie avec la collection Reines et Rois. Chacune des vingt pièces – dix Reines et dix Rois – proposait un crâne en ronde-bosse, taillés dans des pierres ornementales souvent translucides, telles que la chrysolite, la calcédoine et le jade, ensuite habillées de colliers ou de couronnes incrustés de diamants. En 2011, elle a présenté la collection Bal des Roses, en hommage à la fleur préférée du couturier Christian Dior, au Musée Rodin à Paris. Elle proposait douze pièces uniques évoquant la vision de femmes assistant à un bal dans leurs plus belles tenues de couture. Chaque pièce portait le nom d’une robe Dior des années 1950.
Chaque année, Victoire de Castellane crée pour Dior une collection de Haute Joaillerie et une de moyenne Joaillerie. Elle conçoit également de nombreuses commandes spéciales pour des particuliers. En juin 2012, on compte quarante boutiques Dior Joaillerie dans 17 pays.
Victoire de Castellane vit à Paris avec son mari Thomas Lenthal, directeur artistique et fondateur du magazine Paradis. Elle a trois enfants d’un mariage précédent avec Paul-Emmanuel Reiffers et une fille de son union avec Thomas Lenthal.
D'après Wikipédia