La saga Far Cry revient s’imposer chez les joueurs avec un quatrième opus tant attendu après le succès largement mérité de Far Cry 3. Ubisoft tient sa promesse en conservant tous les rouages qui ont fait la réussite du grand frère, en les améliorant, et en proposant de nouveaux objectifs et de nouvelles fonctionnalités, le tout projeté dans un décor himalayen fabuleux.
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Entre enfer et paradis, bienvenue à Kyrat
Vous incarnez Ajay Ghale, jeune homme élevé en Occident après que sa mère ait fui son pays d’origine après la mort de son mari. Vous voilà de retour à Kyrat pour respecter les dernières volontés de votre chère mère décédée : disperser ses cendres sur ses terres. Dans une aventure aussi magique que démoniaque, vous partez sur les traces de vos ancêtres, bien décidé à renverser le despotique Pagan Min, roi autoproclamé de ce petit Etat. Mais ce ne sera pas sans compter sur la pugnacité de l’ennemi qui fera tout pour vous faire échouer dans vos objectifs. Bienvenue à Kyrat, un petit coin de paradis niché au creux des montagnes himalayennes, où les sommets enneigés et les forêts luxuriantes vous feront autant rêver que souffrir, entraîné par la bande-son de Cliff Martinez, certes pas aussi sublime que les compositions de Far Cry 3, mais très bien adaptée.
Admirez le paysage, mais pas trop
Dans un monde ouvert aussi vaste et riche, vous ne pouvez que prendre le temps de vous arrêter pour contempler les splendeurs de la nature, qui saura vous surprendre tant par sa beauté que par la sauvagerie de sa faune. La réalisation artistique proposée par Ubisoft est des plus pointues. Le moindre détail a été travaillé, de la fourrure des animaux, à la densité de la végétation, en passant par les mouvements de branche des arbres. De quoi passer plusieurs heures entre exploration et émerveillement, si un aigle ne vient pas vous attaquer pendant votre pause. Néanmoins, on sera étrangement surpris par des apparitions soudaines, çà et là, de bâtiments et autres éléments de décor. Hélas, à la tombée de la nuit, le spectacle visuel est quelque peu gâché par des difficultés techniques qui viennent s’imposer à certains endroits, rendant les décors plutôt ternes.
Les personnages, quant à eux, sont saisissants de réalisme, sauf quand ils sont en lévitation. On appréciera en particulier la profondeur des regards, qui font à eux seuls passer toute l’émotion tant ils sont expressifs. La gestuelle est aussi très précise et pointilleuse. En particulier, le caractère sadique de Pagan Min est impeccablement retranscrit dans sa gestuelle et ses expressions, qui font ressortir toute sa méchanceté. Malheureusement, comme on pouvait déjà le reprocher dans le précédent opus, le leader aussi charismatique soit-il n’apparaît que trop peu. En revanche, le plus gros défaut des personnages réside dans la mauvaise synchronisation entre les mouvements de lèvres et les dialogues. Un inconvénient qui vient trop vite gâcher le plaisir de certaines rencontres.
Les armes, elles, ont été particulièrement soignées, tant dans leur apparence que dans leur choix. Toutes les catégories sont présentes, avec la possibilité de les améliorer en ajoutant tantôt un silencieux, tantôt un système de visée différent, tout en pouvant changer l’apparence ou la capacité de chargement en munitions. Visuellement, chaque arme ressort particulièrement magnifiée par leur design et les reflets sur les parties métalliques les rendent on-ne-peut-plus réalistes. Mais c’est à l’oreille qu’elles se font le plus remarquer, laissant entendre la moindre impulsion, le moindre souffle et le moindre cliquetis de l’éjecteur. Du côté des explosifs aussi, il sera possible de les améliorer, que ce soit C4 ou grenades. Une nouveauté bienvenue dans la saga Far Cry. Malheureusement, quelques tristes événements viendront souvent vous retirer vos armes. Trop souvent. Ce que l’on peut très vite considérer comme abusif, surtout lorsqu’on aura pris soin de bichonner ses armes.
Comme son grand frère, mais en mieux
Niveau gameplay, on aime ou on n’aime pas. On retrouve encore une fois les éléments classiques déjà présents dans le précédent opus, avec des tours et des avant-postes à libérer pour pouvoir déambuler tranquillement sur toute la map, à pied ou à bord de nombreux véhicules, éléphants et étrange machine volante inclus. Vous devrez parfois choisir votre camp selon que vous preniez parti pour l’un ou l’autre des personnages, vous proposant de choisir la mission que vous préférez effectuer. De nombreuses sous-missions et missions annexes sont également de la partie : chasse, assassinat, libération d’otages, provisions à récupérer ou encore courses. Bien sûr, votre expérience vous permettra de débloquer vos compétences, à choisir sur un arbre qui se décompose en deux voies : la voie du tigre, orientée combat, et celle de l’éléphant, pour la défense notamment.
Pour la dimension mystico-psychédélique, Yoggi et Reggie, les frères-pétards britanniques vous invitent à la consommation de stupéfiants, ce qui vous permettra de voir les environs d’un autre regard. Attention aux photosensibles et autres épileptiques, vous pourrez regretter d’avoir choisi de vous laisser bercer par les narcotiques. En outre, l’univers parallèle mystique cher à la saga vous permettra d’arpenter Shangri-La accompagné d’un noble tigre blanc peu farouche lorsqu’il s’agira de combattre à vos côtés.
De même, comme précédemment dans la saga, vous pourrez améliorer vos capacités d’inventaire en fabriquant vous-même un portefeuille plus épais ou un carquois plus solide, grâce à des peaux d’animaux rares. Des dizaines d’heures de jeu sont au programme, sans se lasser, si vous pensez à alterner régulièrement pour éviter les redondances. Pour le petit plus dans les nouveautés, les forteresses sont présentées comme des challenges ultimes qu’il est préférable de prendre d’assaut en coopération.
Coopération et compétition
La coopération justement. Particulièrement mise en avant, elle est la grande nouveauté de ce nouvel opus, et elle est bienvenue. Il est possible de jouer n’importe quelle mission secondaire avec un autre joueur. Pour le côté pratique, un chat vocal vous permet de communiquer librement in-game. A noter, la petite révolution du jeu en coopération, une icône vous indique quel est l’ennemi visé par le joueur qui partage votre partie. D’ailleurs, en exclusivité sur la Playstation 4, vous pouvez également jouer avec un ami qui ne possède pas le jeu grâce aux clés de Kyrat, qui vous permettent d’inviter qui vous voulez à progresser à vos côtés pour une durée limitée. Pour le bémol, si les deux joueurs en coopération récupèrent argent et expérience, en revanche, seul l’hôte bénéficie du déblocage des missions et, accessoirement, des zones.
Ayant bénéficié d’une attention toute particulière, le mode multi-joueurs se joue en compétitif ou en coopératif. Le mode compétitif bénéficie d’un gameplay asymétrique, opposant les membres du goldenpath avec un armement conventionnel aux membres de la tribu rakshasa qui combattent à l’arc et se doivent d’être furtifs. Le mode coopératif, plus riche, propose trois types de jeu : Outpost vous permet de combattre autour d’un point à capturer, Demon Mask est un capture-du-drapeau dont la relique est un masque à récupérer et enfin Propaganda oppose le Goldenpath qui doit détruire des objectifs avec des explosifs tandis que les Rakshasa doivent les désamorcer. Chaque jeu se déroule sur des cartes assez vastes sur lesquelles on retrouve des véhicules, mais également des animaux sauvages, histoire de rajouter un peu de piment à la partie. L’éternel éditeur de cartes est bel est bien présent pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment construire leurs propres lieux de combat.
Nul doute que Far Cry 4 s’est largement inspiré de son grand frère. Si certaines parties semblent être copié-collé au précédent opus, de nombreuses nouvelles fonctionnalités et améliorations ont été ajoutées, permettant d’apporter un maximum de fun. Après tout, pourquoi ne devrions-nous pas reprendre les rouages d’un jeu qui a brillé par son succès ? En revanche, si la direction artistique est des plus remarquables, on déplore les trop nombreux bugs, d’affichage notamment, et des limites de jeu frustrantes. Si un petot pach pouvait venir corriger les PNJ volants et autres morceaux de véhicules en lévitation, Far Cry 4 serait incontestablement le jeu de l’année.
Type : FPS / Aventure
Editeur : Ubisoft
Age / Pegi : 18+
Sortie : 18.11.2014
Multi-joueurs : Deux modes multi en 5v5, campagne jouable à 2 en coopération
Plateformes : PC, Xbox360, XboxOne, PS3, PS4
Testé sur : Playstation 4