Une semaine, un disque | Mathilde Forget – Le sentiment et les forêts

Publié le 25 novembre 2014 par Generationnelles @generationnelle

Après une rencontre mémorable et un concert à Solidays très touchant,on peut enfin se procurer l’EP de Mathilde Forget, « le sentiment et les forêts ».  Verdict? 

Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette..il paraît ! Se mettre à dos Mathilde Forget ? Loin de là, la chanteuse hyper sensible ne se met personne à dos avec ce EP riche en sentiments. Et les forêts ? L’ambiance est plutôt urbaine sur la pochette mais les graphs sous sa photo dévoilent un peu son amour de l’esthétisme et de l’art.


Dans les oreilles : C’est un peu dingue. Mathilde Forget a cristallisé dans son EP toute l’émotion visible en live. Et  cela commence par un grand coup, un boum en forme de réveil de l’attention mais aussi par la fêlure du coeur avec « A l’usure ». Tout revient alors : sa bonne humeur sur scène, les envolées du violoncelliste qui l’accompagne, le gyrophare qui illumine la petite scène intimiste et le débit de l’artiste. A la fin des 4:47, il est fortement possible de susurrer « tirer sur les insulaires » à la fin des mots dans un souffle comme son idole Biolay dans des arrangements classiques que la chanteuse aime tant. Et ce n’est qu’un début car il est possible que ses paroles restent en terre ou brisent le coeur. Rien n’est jamais trop guilleret chez Mathilde Forget. Chanter sur l’amour ce n’est jamais trop chaleureux. L’amer est de mise dans « Vue sur la mer » en un diaporama sentimental/géographique profondément contemplatif et mélancolique.

Et de ces métaphores alambiquées sur histoire d’amour, « Les Détours » sont en tête. Le clip au loup donne envie de se lover sous une couverture toute en douceur, les larmes au creux des yeux, après une rupture douloureuse. Les images, elles arrivent en tête lentement mais sûrement dans « La Route de nuit » comme un road trip nocturne sous forme d’introspective, les phares de voitures font des clairs/obscurs dans les virages quand sa voix bien fluette tente des montées. Il ne manque à cette bande-originale de musique, qu’une petite conclusion, pas forcément happy end.

Et c’est l’émouvant et quasi acoustique « Sous un oiseau » qui tient ce rôle. Dans cette séparation qu’un Alex Beaupain n’aurait pas reniée, c’est deux ombres qui s’effacent alors qu’apparaît en flou le mot fin.
Alors? Le sentiment? Il y en a même plusieurs et ils sont assez forts. Et les forêts? Il y fait aussi frais et on s’y sent aussi seul et fort mais les pieds et le coeur en argile.