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Le réseau Solidarité femmes évoque et insiste sur la nécessité de protéger les enfants des femmes maltraitées, dans un rapport sur les violences conjugales.Les enfants sont toujours victimes de violences conjugales, et plus de 80 % des femmes maltraitées ont au moins un enfant. C'est ce qui ressort du rapport 2013 du réseau Solidarité femmes, présenté hier à Paris pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Le 3919, plateforme d'écoute téléphonique spécialisée, gérée par la fédération, a reçu en 2013 plus de 24 000 appels. Sur les dix derniers mois, la Fédération a observé une augmentation du nombre d'appels de 30 %. "L'appel, anonyme, est un point d'entrée", explique Adrien Ricciardelli, responsable de la plateforme. "Pousser la porte d'une association peut en effet être difficile pour un premier contact (…) souvent les sentiments de honte ou de peur sont très forts". Solidarité femmes a profité de la présence de la secrétaire d'État aux Droits des femmes Pascale Boistard, pour lancer sa nouvelle campagne accentuée sur la protection des enfants. "Exposés ou maltraités directement, les enfants sont toujours victimes", rappelle Françoise Brié, porte-parole de la Fédération.
En 2013, 33 enfants ont été retrouvés morts dont 13 en même temps que leur mère par son partenaire… 2 femmes enceintes sont décédées. Selon le rapport du 3919, 12 % des femmes ayant appelé ont des enfants subissant des maltraitances directes. Une vingtaine d'écoutantes, uniquement des femmes, sont disponibles par roulement sept jours sur sept. Elles permettent ainsi aux victimes de violences -de la part de leur conjoint ou de leur ex-conjoint- de verbaliser leur situation de détresse auprès d'un professionnel. Ces écoutantes sont psychologues, juristes ou assistances sociales, formées en continu pour répondre aux femmes qui les contactent. "On laisse la personne s'exprimer, parler de la nature des violences, de la présence de certains éléments médicaux et juridiques qui donnent une idée de la situation", détaille Émilie, assistante juridique de formation et salariée de la plateforme. "Nous allons aiguiller la victime vers telle démarche ou telle association, mais en aucun cas nous ne la poussons à faire quoi que ce soit, elle doit se sentir très libre". Parfois, les femmes maltraitées tardent souvent à se manifester ; Des périodes "d'accalmie" interviennent généralement entre des épisodes violents, précise Émilie, évoquant de nombreux cas de violences "ni quotidiennes, ni physiques".
Solidarité femmes est un réseau de 11 associations en Ile-de-France et 65 sur le reste à l’echelle nationale. Aider les femmes à anticiper les violences, à préparer un éventuel départ et mettre en place une mise en sécurité sont les principales missions de ces associations. La Fédération met également à disposition des logements pour 6 500 victimes de violences conjugales, chaque année. "Mais cela ne représente que 10 à 30 % des demandes", souligne Françoise Brié, alors que le réseau demande un effort gouvernemental supplémentaire sur cette question. Le numéro de la plateforme reçoit 300 appels quotidiens en moyenne, le double en période de campagne de sensibilisation. Si le 3919 n'est pas un numéro d'urgence, il doit devenir la référence en matière de violences conjugales.FG
Pour info : Ligne de Protection, court-métrage réalisé par Virginie Kahn à la demande du Conseil général de Seine-Saint-Denis, est accessible sur le site www.seine-saint-denis.fr/ligne-de-protection. Réalisé par Virginie Kahn, le film sera présenté avant le long-métrage d’Asia Argento, “l’Incomprise” dans une quinzaine de salles aujourd’hui. "Inès est une femme en très grand danger. Aujourd’hui son ex-compagnon va sortir de prison après y avoir passé deux ans pour avoir tenté de la tuer. Elle est terrorisée et croit le voir partout. Dans sa voiture, elle pense qu’il la suit. Finalement, c’est devant chez elle qu’il l’attend et l’agresse. Le téléphone portable d’alerte, que la justice lui a remis, va lui sauver la vie."