« Le tribal fait désormais la loi », titre Marianne à l’occasion de son entretien avec Michel Onfray, reprenant ainsi à son compte un constat de l’essayiste qui impliquera en priorité, « la tribu musulmane », tout en dédouanant toute autre religion et/ou communauté.
A la question : « Faut-il, comme certains le proposent, redéfinir la laïcité comme respect de toutes les religions ? » Onfray répondra : « La laïcité comme respect de toutes les religions, c’est la porte ouverte aux surenchères religieuses. Il n’est pas dans la nature du judaïsme d’être prosélyte, on naît juif ou on ne l’est pas. Le christianisme n’a plus les moyens d’être prosélyte – encore qu’il reprenne du poil de la bête avec les succès engrangés par l’islam, ce qui lui donne des idée ! »
Comme le fera justement remarquer un commentaire posté à la suite de cette interview : « Est-ce neutre et objectif pour un athée agnostique laïc de ne s'attaquer qu'à une seule religion? »
En effet, Onfray absout le Judaïsme et son bras armé qu’est le sionisme contre deux évidences : le sort qui est fait aux Palestiniens ainsi que le chantage et les pressions exercés ici en France, avec l’appui de médias totalement sous influence, contre quiconque souhaite publiquement remettre en cause l’allégeance de l’Etat français et de la quasi-totalité de la classe politique à une idéologie de mort.
Quant à la religion chrétienne : Onfray oublie un Protestantisme à l'origine d'un néo-libéralisme économique qui a tout envahi, et un Catholicisme aux combats d’arrière-garde ainsi omniprésent que minoritaire.
D’autant plus que le prosélytisme n’implique pas seulement « propagande et recrutement » mais peut concerner aussi, et surtout, le conditionnement des esprits conduisant à une absence totale d’analyse critique vis-à-vis d’une organisation, d’un groupe de pression politico-religieux ou d’influence économique à vocation hégémonique.
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Faut dire que nombreux sont ceux qui vous avoueront en privé qu'ils ont un peu de mal avec Onfray depuis son : "Les services secrets doivent s'occuper de Dieudonné !" C'était à l'occasion des élections européennes, alors que Dieudonné se présentait sur une liste anti-sioniste. Ce jour-là, Onfray s’est révélé être un libertaire et un gauchiste d'un nouveau type : du type petit flic, mou des genoux, adepte de l'assassinat politique d'Etat.
C’était en 2009.
Aujourd’hui isolé, ayant perdu nombre de ses lecteurs depuis l’arrivée d’Internet – il s’en plaindra sur France Inter : « plus personne ne lit ! » -, contesté sur la toile comme nulle autre part et comme jamais… Onfray a découvert voilà quelques années qu’il ne faisait pas l’unanimité chez le citoyen lambda, le quidam à l’esprit libre, autodidacte ou pas, informé et instruit ;unanimité en trompe l’œil… unanimité autour de ceux qui, des années durant, n’ont jamais rencontré la moindre opposition là où ils communiquent : télés, radios, presse. Et manifestement Onfray ne s’en est toujours pas remis : toutes ses déclarations à l’emporte-pièce depuis deux ans contre Internet confirme le fait que notre essayiste a vraiment du mal à vivre cette remise en cause de ses écrits : grapho-maniac, Onfray sort plus de deux livres par an depuis vingt ans. C'est donner le bâton pour se faire battre, c'est sûr !
(Michel Onfray pris en flagrant délit : il refuse de partager une tribune avec un de ses détracteurs : dur dur le débat contradictoire !)
Aussi, Onfray choisit-il de rentrer à la maison, sa maison pour y chercher refuge : les médias dominants qui l’ont fait car Onfray doit tout à ce système médiatique-là et à ses animateurs et producteurs qui choisissent régulièrement de l’inviter. Et quand on sait ce que ce système est aujourd’hui capable de laisser dire...
Système dans lequel il a fait «carrière » et qui lui a permis une indépendance relative mais réelle : il quittera l’enseignement pour vivre de sa plume ; c’était bien avant Internet… cet internet qui est toute la mémoire du monde : mémoire de l’instant, de la seconde qui s’est écoulée, mémoire d’hier et d’avant-hier…mémoire de trois mille ans.
Déjà, sur France Inter, ICI, en septembre de cette année, Onfray avait opéré ce rapprochement avec les médias ; rapprochement que l’interview de Marianne vient confirmer ; Onfray devancera même ses interlocuteurs jusqu’à donner son avis sur des sujets qui n’avaient pas été évoqués :
- Ignorant les démentis des Israéliens eux-mêmes (ICI), pour mieux condamner l'Iran, Onfray reprend une fausse information à propos de l’ancien leader iranien qui aurait appelé à la destruction d’Israël…
- Onfray rejoint Finkielkraut au sujet de l’école et déclare : « Je préfère la proximité avec Finkielkraut qu’avec d’autres intellectuels ».
- Certes ! Le Parti de gauche recueille l’adhésion d’Onfray mais ce dernier trouve la personnalité de Mélenchon imbuvable.
- A propos de la censure sur Internet… pour réguler cette censure qu’Onfray appelle de ses vœux (!???=, il recommande Robert Badinter et de Simone Veil (pas la philosophe mais l’autre.. celle qui somnole au dîner du CRIF). Censure à propos de laquelle il fera cette remarque effarante : « La liberté d’expression n’est pas la liberté de nuire à autrui ».
On imagine un journalisme d’investigation qui ne nuirait à personne ; la liberté de dénoncer les corrompus et les corrupteurs qui ne nuirait là encore à personne…
On savait au fil des ans qu’il y avait quelque chose d'authentique... authentiquement creux au royaume d'Onfray, quelque chose comme une vacance, un manque, presqu'un vide mais... plein, à ras-bord : absent Onfray ! Oui, absent finalement ! Et c'est très certainement la raison pour laquelle il est si présent dans les médias tel un leurre ! Mais là vraiment… sur France Inter…
Mais alors… pourquoi le choix de Veil, ministre de la santé de Giscard sous un gouvernement Chirac qui a certes eu la pesante tâche de porter à l’Assemblée nationale un projet de loi - le projet de loi ! -, sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) qui dépénalise l'avortement ; c’était en 1974… mais depuis, plus rien. Silence radio.
Et pourquoi donc ce Badinter à qui l’on doit une défense de DSK le jour même de sa mise en accusation à New York, une défense aussi répétitive qu’indécente dans des médias d’une complaisance inouïe à l’égard du président du FMI, de son entourage, amis et clique ! Badinter s’exprimera ainsi : « DSK ne peut être coupable, c’est mon ami, et l’ami de nombre de mes amis ! » ; et ce... toute la soirée durant.
Quant à la peine de mort… c’est Mitterrand qui a pris tous les risques de son abolition avant de constater que, finalement, il n’y avait aucun risque politique à cette abolition.
Pourquoi Veil et Badinter qui n'avaient rien demandé à personne ?
La question est posée.
Toujours dans cette interview, et alors que, là non plus, on ne lui demandait rien - empressement symptomatique, comme autant de lapsus et autres actes manqués, à propos d’une rechercher de protection et d’acceptation totale sur le modèle d’une intégration qu’Onfray espère à son insu ou pas, fructueuse, auprès d’un système qui a pour piliers aussi et surtout des médias totalement soumis aux diktats atlantiste, sioniste et mondialiste :
- Onfray défendra la loi Gayssot contre Faurisson sans suggérer qu'après tout, on pourrait très bien envisager un jour de répondre à Faurisson au lieu de pénaliser la recherche historique et de créer un doute plus dommageable encore quant à la vérité sur la Seconde guerre mondiale !
- Onfray renvoie dos à dos ce qu’il appelle "le gouvernement Israélien et le gouvernement ( ?) palestinien" ce qui, dans les faits, revient à soutenir le plus fort, brute et truand.
Alors... oui ! Vraiment... avec cette interview de Marianne et son intervention sur France Inter, tout est là, en place : il ne manque rien ! Si… une chose : pour parachever le dispositif de ralliement, Onfray s’en prendra à l’Islam qu’il n’a de cesse de qualifier (sur France Inter, sur Marianne et sur Médiapart) de menace essentiellement guerrière, ici en France et partout ailleurs.
Un Onfray qui n’a manifestement aucune connaissance dans le domaine de la géopolitique : qui finance qui ? Qui encourage ? Qui recrute ? Où ? A quelle fin ? A qui profite le crime ?
A sa décharge, on pourra toujours tenir compte du fait qu’Onfray s’est longtemps absenté de la scène contemporaine,tout occupé qu’il était à revisiter une pensée grecque de masturbateurs publics (Diogène en chef de file) et de petits farfelus excentriques sans conséquence ; de plus, c’était il y a plus de deux mille ans, alors… forcément ! D’où le reproche qui a été longtemps fait à notre essayiste au sujet de son absence de contribution autour des graves questions économiques, sociales et culturelles qui secouent régulièrement les sociétés française et européennes - Refus de se salir les mains avec l’actualité politique et sociale, là où sont tous les pièges, là où il faut nommer les choses et les gens... lieu de tous les dangers pour un intellectuel de service minimum : le danger de se révéler tel que l'on est, à savoir un petit bourgeois hédoniste et conservateur soucieux avant tout de pérenniser une réussite commerciale qui compte peu d’élus dans l’Edition ?
C’est imparable. Là encore, pas de surprise : le ralliement d’Onfray à une pensée binaire, celle de l’Empire, cache difficilement le désir de plaire et de complaire à ceux qui, dans les années à venir, seront chargé de « nous vendre du Onfray » comme on a longtemps essayé de nous vendre du « BHL » que plus personne ne veut d’ailleurs acheter. Avec ou sans notre assentiment, tout comme BHL, Onfray ne vendra plus de livres mais il sera omniprésent dans les médias à jouer une partition qu’il croira sienne alors qu’elle aura pour compositeur, orchestre, chef d’orchestre et producteur des acteurs de l’ombre qui n’acceptent qu’une seule forme de contestation : la soumission ; c’est là sans doute une consolation comme une autre pour ce fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage.
Et à ce sujet, difficile de faire un autre constat que celui-ci : le pauvre, quand il réussit, sera toujours tenté, même après quelques années d'une conduite rebelle, de rallier in fine un ordre social et à une organisation de l’existence auxquels il croit devoir son « repêchage » ; et c’est bien ce à quoi Onfray a fini par se résoudre.
Aprés tout, d’aucuns objecteront : si ce sont les bourgeois en rupture de classe (les animateurs des Lumières ainsi que Danton, Robespierre, Lénine, Castro… et tant d’autres) qui font les révolutions, c’est bien parce qu’il n’y a personne d’autres pour les penser, les organiser et les mettre en œuvre à leur place toutes ces révolutions !
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Bon an, mal an... force est de conclure avec ceci car, une fois encore, comme il a pu être établi à propos de Zemmour, le sésame de l’état de grâce dans les médias se décompose comme suit :
- condamner sans rémission Dieudonné et Soral même et surtout lorsque personne ne vous le demande : sorte de nouvelle Loi Goldwin… tout nous y ramenant...
- Occulter la question « sioniste » en France (mondialisme, atlantisme, médias d’une intolérance sans précédent, rupture de notre tradition en matière de politique étrangère ; remise en cause de notre rang sur la scène mondiale)… ou bien se ranger ouvertement auprès de ceux qui portent fièrement son drapeau bien haut…
- Prendre pour cible la religion musulmane et les Musulmans.
Aussi, Michel Onfray, tout comme Zemmour, Finkielkraut, BHL, Elisabeth Lévy; Edwy Plenel et tant d’autres… c’est la règle qui n’a de cesse de confirmer les rares exceptions qui survivent encore ici et là, sur Internet seul et qu'il nous faudra continuer de soutenir en attendant la chute d'un système de représentation du réel qui n'a aucun souci de la vérité et de la justice.
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