On boit un verre? une coupe? Une bouteille?
L’alcool est mon amie/ennemie. L’alcool festif ou dépressif. L’alcool social ou gastronomique.
Toujours est il que ce brevage est omnipresent dans ma vie. Il m’accompagne, de près ou de loin et conditionne les situations, les actes et parfois, pire, les sentiments.
« L’alcool désinhibe! C’est tout! »
Faux l’alcool créé des situations, il les englue le plus souvent et les fluidifie à l’occasion.
Je l’aime, un peu, beaucoup,
passionnément, pas du tout
mon petit ballon de blanc.
Je lui dois beaucoup mais il m’utilise. Il l’utilise.
Qui donc?
Mais lui. Celui que j’attends et qui ne vient pas.
Celui qui préfère sa blonde maltée à ma chevelure ébène. Celui qui préfère le galbe de sa bouteille à la cambrure de mes reins. Celui qui jouit plus de porter sa mousse à ses lèvres plutôt que ma bouche.
Le préfère-t-il? Ou subit-il, par faiblesse, les volontés de l’alcool?
Il ne décide pas, il n’a plus d’envie. Quand il boit il n’est plus, il s’endort, il est en veille. C’est ce qu’il recherche finalement… L’absence. L’évasion. Dans son verre il se noie, il aime ça. Il meurt à chaque gorgée et revit dans l’oubli.
Je hais sa bouteille, j’aime celui qui la porte. Il me fait de la peine et m’attriste autant qu’il me rend heureuse. Je me sens coupable, je ne le sauve pas, je contemple. J’attends, je l’attends.
…
00h26 : il me reste une demie bouteille de Pouilly Fumé au frigo… allez je m’en vais oublier un peu, beaucoup, passionnément, pas…
« Saba with a glass of red wine » Fabien perez