Damian : Son of Batman #1 - Livre Un : De la même race par Andy Kubert
S'atteler à cette tâche revient de droit à Andy Kubert, co-créateur du personnage, même si c'est bien les scénaristes Grant Morrison puis Peter Tomasi ayant donné au personnage une profondeur conséquente, Kubert n'hésite donc pas à utiliser un personnage qui doit sans doute sonner comme une fierté. Le premier problème vient bien sûr de là, Kubert n'a aucune expérience scénaristique sur le personnage et semble avoir oublier son travail au côté de Morrison et n'a pas l'air de s'être documenter beaucoup sur Damian Wayne, pourtant personnage qu'il a modélisé le premier. Damian Wayne est peu reconnaissable et ce grand dadais d'adolescent immature. La caractérisation est donc à un niveau assez peu recherché et Kubert semble n'avoir retenu que le désaccord père/fils entre Damian et Bruce, allant dans la caricature, un travail que Morrison n'a jamais réalisé.
L'autre problème vient notamment des rapports entre les personnages et les différentes mises en scène. Talia Al Ghul alors détachée de son père au moment de la croissance de Damian est présenté ici comme une femme ne s'en détachant pas. Aussi Alfred semble s'être perdu en cours de route et le personnage est lui aussi assez désolidarisé de ce qui fait sa merveille. Tout cela bien sûr, accompagnant les crises et décisions excessives d'un adolescent immature ayant pourtant fait preuve de son intelligence jadis ...
En vérité, si tout cela ne m'avait pas été soufflé à l'oreille, je n'aurai sans doute pas pu le développer ainsi. J'ai en effet plutôt apprécié ce premier épisode plutôt prometteur si l'on fait abstraction des problèmes de caractérisation que rencontre les personnages et de leurs interactions assez maladroites, c'est un premier chapitre plutôt prometteur, non sans faille mais prometteur puisque certaine scène sont tout de même assez intéressante (celle de l'église en tête) et aurait gagné à être développé.
par Lucas
Nous voilons donc avec cette mini-série d'Andy Kubert. Alors que j'étais très excitée par l'annonce de cette mini-série, j'avais d'abord l'attention de l'acheter en VO. Puis sont tombées les premières critiques qui ne m'ont pas donné envie de la lire en singles, préférant attendre une sortie en TPB ou en VF. C'est donc finalement cette seconde option que j'ai choisi. Alors, qu'est-ce que j'en ai pensé ? Eh bien, comme Lucas j'ai plutôt apprécié moi aussi ce premier numéro.
Nous allons commencé par le plus gros point fort de cette mini-série : le dessin. Kubert est un excellent dessinateur dont le trait est à la fois élégant, violent et brute. Son graphisme m'a séduit, que ça soit sur X-Men, Adam Strange ou encore Batman lorsqu'il va participer à la création du personnage de Damian. Malgré tout, Kubert n'est pas au meilleur de sa forme. Sans pour autant être mauvais graphiquement, la mini-série n'est pas le meilleur travail fournit par Kubert. Je suis ainsi assez déçu du design de personnages comme Talia ou Alfred.
Nous passons désormais à la partie qui fâche : la partie scénario. Kubert n'a jamais écrit de scénario à part le numéro du Vilain Month sur le Joker ce qui n'est pas forcément le meilleur exemple. L'intrigue tourne donc autour de Damian, malgré tout, je n'ai pas l'impression de reconnaître le Damian que je connais et que j'aime. Certes Damian n'est plus un enfant mais un adolescent et reste colérique et ambigu, mais en même temps, ce Damian semble caricatural comme si Kubert se sentait obliger de placer des dialogues où l'adolescent insulte Tim Drake. C'est quelque chose d'inutile et qui ne sert pas grand chose à l'intrigue en elle-même.
Si le personnage de Damian est bien au cœur de ce premier épisode, il y en a un autre qui joue un grand rôle : Batman. Ce dernier apparaît peu mais il reste important. Pareille que pour Damian, je trouve le personnage caricatural. Sa relation avec son fils se rapproche plus de celle décrite par Frank Miller entre Batman et Carrie Kelly : celle d'un employé et d'un employeur plutôt que celle entre un père et un fils même si nous découvrirons plus tard pourquoi. Au-delà cette relation, je trouve également la mort de Batman extrêmement stupide et aurait pu être mieux gérée. Malgré tous ces défauts, je garde encore espoir et trouve ce premier épisode "pas mal" avec une référence à la saga Strange Apparition assez sympathique.par Roméo
Damian : Son of Batman #2 - Livre Deux : Hiérarchie par Andy Kubert
Kubert continue sa caractérisation maladroite en donnant au personnage de Bruce Wayne une allure de vieux croûton grincheux qui semble dévoué, lui aussi, a craché sur ses principes mais en réalité ce n'est pas le cas, enfin si, enfin non ... C'est un épisode surprenant tant la stupidité des personnages est gonflée à bloque, c'est regrettable et les clichés fusent aussi souvent que les répliques ridicules et les dialogues sans sens. Après un premier épisode plutôt prometteur, celui-ci est tout simplement "WTF".
Cependant, il n'y a aucun désintérêt dans la lecture qui part totalement en vrille. Entre Damian qui joue aux échecs en ligne et une infirmière à domicile vraiment flippante, les plus farfelues d'entre nous deviendront fan du style d'Andy Kubert qui devient donc, dans cet épisode, riche de par la bêtise.
Au moins, mes vœux ont été exaucé et la scène de l'église a été développé, bien sûr maladroitement encore une fois ... On remarquera l'hommage plus ou moins subtile à Kingdom Come, histoire de donner au récit une allure un minimum noble et instructive.Par Lucas
Second épisode de la série et les choses commencent à se gâter. L'épisode en soit n'est pas totalement nul et il y a des choses à sauver mais il me laisse malgré tout un léger goût amer dans ma bouche comme ça avait été le cas pour le numéro 9 d'All Star Batman. Pour ceux qui n'ont pas lu ce numéro, voilà où je veux en venir : une partie du numéro est caricatural et mauvaise alors que l'autre est bonne, bien écrite et plutôt intelligente. C'était le cas avec All Star Batman #9 et de Damian : Son of Batman #2.
Le numéro commence là aussi s'arrêter celui précédent où, sans trop rentré dans les détails, on apprend que Bruce est vivant. Comme pour le personnage de Damian dans le numéro précédent, Bruce n'est plus que la parodie de lui-même. On a de même droit à un combat opposant à Damian à Bruce, puisque ce dernier trouve que son fils ne respecte pas ses principes. Un combat qui me rappel là encore le travail de Miller dans All Star Batman ou The Dark Knight Strike Again. La ressemblance est d'autant plus frappante que le Bruce de Kubert ressemble physiquement à celui de Miller.
Passé ces quelques événements, nous avons droit à un revirement de la part de Damian qui accepte finalement les règles et les méthodes de son père. Malgré une référence à un Kingdome Come dans cette scène, j'ai du mal à y croire. Ce revirement ne sonne pas juste et semble arriver comme un cheveu dans la soupe sans réelle explication plausible.
On arrive finalement à la fin de l'épisode où Damian porte pour la première fois le costume de Batman qu'il a modifié pour l'occasion et affronte un vilain. A ce moment-là, l'épisode commence à mieux aller mais le problème, c'est que c'est pour les dernières pages. Le pire c'est que les différents défauts que j'ai pointé auraient pu être corrigés sans problèmes.Par Roméo
Damian : Son of Batman #3 - Livre Trois : Si les animaux pouvaient parler par Andy Kubert
J'aime bien justement car c'est un massacre au niveau de la caractérisation, de même, certains personnages arrivent comme un cheveu sur la soupe et d'autres sont seulement mal amenés. Ce festival de bourdes en tout genre se conclut par l'apparition d'un vieil ennemi ... Ah non en faites ! Kubert ne change en rien sa façon d'écrire depuis le début de la mini-série et donne une allure de blague à sa propre oeuvre, c'est sans doute pour ça que ça ne freine pas ma lecture, c'est une blague et ça me fait bien rire ...
Une fois cette scène passée, l'épisode repart pour une bonne dose d'action et encore une fois, c'est le même schéma : les dessins sont superbes, brutaux et toniques mais le scénario patine dans de la semoule et Kubert semble se perdre.
Car oui, il y a beaucoup trop de chose dans un seul et même numéro ! Nous avons droit à la mort d'un personnage important, je ne dirai pas qui, l'arrivée du grand vilain et pas mal d'autres événements, le tout dans une vingtaine de pages ! Je vais me répéter mais je suis persuadé que la mini-série aurait été meilleur car mieux développé si elle avait été en six numéros, d'autres vous diront qu'au contraire ça aurait fait durer le supplice. A ce moment de la lecture, je n'avais plus qu'a espérer que la conclusion de la mini-série soit bonne pour au moins ne pas gâcher tout le plaisir...
Par RoméoDamian : Son of Batman #4 - Livre Quatre : La boucle est bouclée par Andy Kubert
Voilà donc la conclusion de cette vraiment (trop ?) courte mini-série. Andy Kubert oublie de donner réponse aux questions en suspend mais continue, parallèlement, de livrer un travail graphique génial.
Andy Kubert semble avoir compris sa bêtise et a arrêté en cours de route ses scénarios farfelues ou tout simplement à côté de ce qui fait la beauté de Damian Wayne. C'est donc un véritable regain de qualité pour la série, sauf qu'il s'agit d'ici d'une conclusion. Et cette conclusion est vraiment légère, beaucoup trop. Si finir sur une fin ouverte ne m'embête pas, laisser des pistes est idiot sachant qu'après un travail aussi bâclé une suite semble improbable. La mini-série ne tient pas ses promesses et le futur de Damian Wayne est donc assez peu garni si l'on en croit Andy Kubert. Le plus bête là-dedans est qu'Andy Kubert ne semble pas avoir laisser entrer en compte l'autre épisode présentant Damian Wayne,
Batman Inc. #5, et a préféré s'inspirer de son Batman #666 d'antan en détruisant et désarticulant tout son background.Désarticulé est clairement le terme convenant à cette mini-série. On a l'impression de sortir d'un rêve, vous savez, le genre de rêve où rien n'a de sens. Les plus déçus resteront les fans de Damian Wayne vu son massacre mais il faut dire qu'Alfred, Bruce Wayne ou le Joker ne sont pas en reste. De même le développement de la psyché Batman/Joker n'a pas non plus été développé dans ce épisode comme on aurait pu l'attendre puisque le travail de Kubert crache sur tout le reste.
Une vraie bêtise qu'est donc cette mini-série à tel point que, paradoxalement, ça devient intéressant de rentrer dans la tête d'Andy Kubert, d'essayer de le comprendre pour enfin désapprouver toute ses idées. Clairement, le futur de Damian Wayne n'aurait pas dû être développer, et sans doute pas de la sorte ... Par LucasDernier numéro de cette mini-série qui fut peut-être trop courte ce qui a empêché Kubert de développer ses personnages. Ce numéro réussit à réparer quelques erreurs sans pour autant retirer tout ce qui gène. Ainsi je ne comprend toujours pas certains choix qui peuvent être facile à critiquer mais dont je ne parlerai pas ici car ils en dévoilent beaucoup trop sur l'intrigue en elle-même.
De même le vilain de l'intrigue que nous avons découvert dans le précédent numéro ne semble avoir aucune motivation. Il était arrivé dans le précédent numéro pour de la baston, il est toujours là pour de la baston et ne sert à rien d'autre ! Lorsque j'avais commencé ce numéro je m'étais dit que je comprendrais ses motivations, qu'on découvrirait sa véritable identité ainsi que de nombreuses autres choses restées en suspend dans les précédents numéraux. Eh bien non ! Toutes les précédentes questions posées lors des numéros un à trois restent sans réponses. Pourtant, ce ne sont pas des petits détails qui restent là sans réponses mais bien des événements sur lesquels toute l'intrigue repose.
En soit, Kubert tient en partie ses promesses : nous présenter le passage entre Bruce/Dick à Damian dans le rôle de Batman. Si c'est que cela, alors la série tient ses promesses mais Kubert a décidé d'aller plus loin et construire un future à des personnages comme Alfred et Gordon. Très bien, mais il aurait dû donner un aboutissement à ces futures, ce qu'il ne fait pas. Manque de temps, manque de développement, je n'en sais rien, mais c'est un beau gâchis ! Cette mini-série aurait pu être extraordinaire, mais pour cela, il aurait fallu avoir un vrai scénariste. Kubert n'est pas un scénariste, ça a donc été une très mauvaise idée de lui confier la partie histoire. Au final, je suis content de ne pas avoir acheté les singles VO pour le prix qu'ils coûtaient, mais en même temps, je suis content d'avoir acheté Damian : Son of Batman en VF pour pouvoir me dire que Kubert ne devra plus jamais toucher à un scénario mais que quoi qu'il soit, il reste un excellent dessinateur.
Par Roméo