Nous vous en avions déjà parlé avec la chronique de leur dernier album “In Return”, les deux américains d’Odesza sont bien de retour. Après une longue tournée qui les a emmenés des plus petites salles du fin fond des Etats-Unis au festival Coachella, le duo était de passage pour la première fois à Paris. En effet, pour la soirée SET IT OFF organisée à la Bellevilloise à Paris, ils étaient accompagnés entre autre par Slow Magic ou encore Blue Hawaii.
Avant leur live nous avons eu la chance de leur poser quelques questions autour d’une petite bière. On y parle entre autre de leur nouvel album, d’artistes français, de tournée en van et de sexe sur scène.
[ENGLISH VERSION CLICK HERE]
Salut Odesza ! Pourriez-vous-vous présenter en quelques mots?
Clayton : Ouais bien sûr ! Je suis Clayton Knight, la moitié d’Odesza.
Harrison : Et je suis Harrison Mills, l’autre moitié.
Vous aviez chacun une carrière solo qui marchait bien, pourquoi avoir décidé avoir de vous mettre en duo ?
Clayton : On a commencé à la fac en fait, on était dans la même, la Western Washington University. Un jour Harrison arrive et me montre ce sur quoi il est en train de bosser. Il s’est mis à passer de temps en temps, on parlait de collaborer, par exemple faire un EP à deux, où chacun fait la moitié. Puis finalement on a tous les deux tout faits ! Haha
C’est assez rare dans la musique électronique de directement sortir un album, mais c’est pourtant ce que vous avez fait avec “Summer’s Gone”, votre travail était déjà assez fini?
Clayton : Ouais, on n’avait jamais vu des artistes de musique électronique sortir un album entier au lieu d’un EP ou de singles, et c’était quelque chose qu’on voulait essayer. Je crois qu’on a fini en premier « How Did I Get Here », et ça s’est si bien passé qu’on s’est dit « Bon, on va balancer un album ! ».
Ok, du coup vous l’avez produit et enregistré en peu de temps?
Clayton : Ouais, on bosse vraiment bien ensemble !
Harrison : Je crois que c’était fini en 3 mois, ce qui est assez court vu la quantité de travail qu’un album demande !
Comment décririez-vous votre processus de composition?
Harrison : « Summer’s Gone » par exemple était très basé sur les vocales, avec des vocales découpées. Maintenant on travaille de différentes manières puisqu’on bouge tout le temps, dès qu’on a un peu de temps on travaille sur des morceaux. Parfois ça va être l’un de nous qui envoie des fichiers à l’autre, un qui commence et l’autre qui finit. Mais on essaie autant que possible de se poser tous les deux et de travailler ensemble.
Oui j’imagine! J’ai lu quelque part que avant votre nouvel album “In Return” vous aviez-fait un long voyage? En quoi est-ce que cela a influence votre travail?
Clayton : Oui, on était sur la route depuis un moment, à faire des shows plus importants, genre EDM, et on avait envie de quitter ces sons lourds. On avait envie de retourner à ce qu’on aime vraiment dans la musique électronique, de la musique atmosphérique. On a écouté des vieux morceaux, de la musique qu’on écoutait au début. Alors on a commencé cet album.
J’ai remarqué qu’il y avait plus de vocales avec beaucoup de featurings dans ce nouvel album, comment ça se fait ?
Harrison : Oui c’est vrai, c’est simplement parce qu’on n’avait jamais essayé avant ! On avait l’habitude de beaucoup découper les voix et on n’avait pas envie de se répéter trop. Je pense que dans ce nouvel album on a vraiment essayé de faire quelque chose de nouveau. Beaucoup de gens se retrouvent coincés une fois qu’ils ont fait un ou deux « bangers », ils pensent que c’est la seule chose qui va marcher. C’est flippant de faire reposer sa carrière sur le simple fait que des ados de 16 ans vont se pointer à ton show !
Votre succès est dû aux blogs de musique, et particulièrement Hype Machine. Selon vous, en quoi les blogs de musique et Internet changent-ils le monde de la musique ?
Harrison : Être actif sur internet et beaucoup plus important qu’auparavant. Avant il fallait avoir un label, être distribué, travailler dur en tournée, juste pour être un peu reconnu… C’est toujours nécessaire mais l’émergence des blogs de musique permet un grand nombre d’accès. Parce que aujourd’hui les jeunes vont sur Soundcloud, y écoutent ce qu’ils veulent et cherchent pendant des jours. C’est à peu près ce qu’on fait aussi haha !
Clayton : Tout est instantané, tout doit être immédiat sinon les gens vous oublient. Dans un sens c’est assez triste, mais ça permet d’échanger tant. Je pense que c’est pour ça que les tendances évoluent si vite.
Du coup vous essayer de rester à l’écart de ces tendances?
Harrison : Je sais pas si on reste à l’écart, mais on essaie surtout de faire ce qu’on veut. Mais bien sûr on écoute tout ce qu’il se passe, on adore écouter de nouveaux sons, et il y a toujours un gamin de 15 ans en Russie qui fait mieux de musique que toi… haha !
En parlant de nouveaux sons, c’est quoi vos révélations, albums ou artistes, de cet automne ?
Clayton : Glass Animals était énorme ! (Harrison acquiesce)
Harrison: Caribou a aussi fait un super boulot avec son nouvel album, il est vraiment bon! Lido est aussi très bon, un musicien très talentueux.
Clayton : Et la scène australienne est aussi très bonne, ils sortent de très bons morceaux. (ndlr : nous avions écrit un article sur l’émergence de cette scène et en particulier le label Future Classic)
Vous écoutez des artistes français?
Harrison : J’aime beaucoup Darius, et en fait tout le label Roche Musique.
Clayton : Ouais, et The Geek x Vrv est aussi très sympa, ils ont gagné notre concours de remix, et leur hip-hop « laid back » est très cool. (lien du remix)
C’est votre premier show à Paris, vous êtes excités ? Vous avez déjà visité la ville ?
Clayton : Ouais très excité, le lieu est vraiment cool mais on est là que depuis 6 heures.
Harrison : Malheureusement on a rarement le temps de visiter, c’est dommage. On repart en tournée demain pour une soirée en Suisse. Surtout qu’on voyage en van, du coup c’est très marrant mais fatiguant !
Dernière question, vous vous souvenez d’une histoire un peu folle en tournée?
Harrison : On a une histoire incroyable qu’on raconte à chaque fois! (rires) On était dans le Montana, ça devait être il y a 1 an, et on jouait dans une petite salle bizarre. A un moment je me rends compte que je ne peux pas entendre dans mon casque, du coup je regarde au-dessus de mon ordinateur et je vois une fille juste allongée sur le moniteur. J’essaie de continuer à jouer mais je n’entends toujours rien du coup je regarde de nouveau et là je vois un mec derrière entrain de coucher avec, toujours sur le moniteur ! (Fou rire autour de la table). Ils me regardent tous les deux en mode « Yeeeaaah ! » et je suis genre « Me regardez pas ! ». ET ça continue pendant bien 15-20 minutes. La meilleure partie je crois c’est quand le mec faisait tourner son t-shirt autour de sa tête et que toute la foule les acclamait !
[ENGLISH VERSION]Hi Odesza! Could you introduce yourself in a few words?
Clayton: Yeah of course! I’m Clayton Knight, half of Odesza
Harrison: And I’m Harrison Mills, the other half
So you were both having a nice single career, why did you want to create this duo, Odesza?
Clayton: We started in College basically, we were in the same college: Western Washington University. And one day Harrison came over and showed me what he was working on. He popped in once in a while, we talked about collaborating a lil’ bit, talking about an EP on which each of us could make half the tracks. But finally, both of us did everything haha!
It is quite rare in the electronic music to directly release an LP, but you did with « Summer’s Gone », was that because your work was already quite finished?
Clayton: Yeah, we hadn’t seen people in the electronic music releasing full album instead of EP or singles and it was kind of something we always wanted to try. I think we put out was « How Did I Get Here », and it went so well that we were like “ok let’s throw an entire album”.
Ok, so it was produced and recorded in a very little time?
Clayton: Yeah the workflow is really easy!
Harrison: I think that it was finished in 3 months, so that’s quite short for the amount of work an album need!
How would you describe your composition process?
Harrison: Summer’s Gone for example was pretty much based on vocals, with vocal chops and stuff. Now we work in a lot of different ways, we are constantly on the move, whenever we have a time we try to work on stuff. Sometimes it’ll be each other passing the files, or one of us began something and the other continues. But we try as much as possible to both sit down, connect our computers, put on headphones and work on it but it is quite hard to do on tour.
Yeah, I can imagine. I read somewhere that before the new album « In Return » you were on a long trip? How did it influence your work?
Clayton: Yeah, we’ve been on the road for a bit now, and we’re doing heavier shows, like EDM shows and we wanted to leave all those heavy sounds. We wanted to go back to what we really liked about electronic music, an atmospheric music. We listened to older stuff, music we fell in love with at the beginning. And then we started this album.
I noticed that there is more vocals in this album with a lot of featuring, how’s that?
Harrison: That’s because we never tried it before! We used a lot of chopping of vocal in the previous tracks and we did not want to repeat ourselves too much. I think with that new release we tried to make something really new for us. A lot of people get caught up once they made a couple of bangers, they assume that now it is the only thing that will do well. It’s definitely a scary thing for a career to bet that sixteen years old kids will come up at your show!
Your success is due to music blog, and especially Hype Machine, how do you think the music blogs and the Internet change the music world?
Harrison: Online activity is today way more important than what it used to be. Before you had to get a label, be distributed, work hard on the road, just to get your name up there… That is still necessary but with the emergence of music blogs allows a whole bunch of new access. Because today kids go on Soundcloud, listen whatever is there and dig for days. It is kind of what we do haha!
Clayton: Everything is about instantaneous, everything has to be quick or people will forget about you. It is sad in a way, but it allows also so many things to be trade. I think that’s why trends move so quickly now.
So you try to stay apart of these trends?
Harrison: I don’t know if we stay out of it, but we definitely make what we want to do. But yeah we are listening to what is happening out there, we love hearing new sounds, and there’s always some 15 years old kid in Russia making music better than you are so… haha!
Talking about new sounds, what are your revelations albums or artists of this fall?
Clayton: Glass Animals was huge. (Harrison agrees)
Harrison: Caribou did also a very good job with his new album, it sounds great! Lido has been awesome too, super talented musician.
Clayton: And the Australian Music scene is great too, they are doing a lot of good stuff.
Do you listen to some French artists?
Harrison: I really like Darius, and actually the whole Roche Musique label.
Clayton: Yeah and The Geek x Vrv is also nice, they won our remix contest, and their laid back hip-hop is cool. (link of the remix)
It is your first show in Paris, what did you expect? Did you already see the city?
Clayton: Yeah very excited, the place is great but we’ve been here for 6 hours.
Harrison: Unfortunately we don’t have time to visit, it’s a shame. We go back on the road tomorrow with a show in Switzerland. Actually, we are travelling in a van, so that’s tiring but pretty fun!
Last question, do you remember a crazy or funny story on the road?
Harrison: We have kind of an infinite story! (laughing) So we were in Montana about a year ago and we are playing in a weird little venue. I couldn’t hear out of my speaker, so I look behind my laptop to see why I couldn’t hear anything and I see this girl just lying there over the monitor. I try to keep playing but 10 seconds later so I look again and I realize there’s a guy behind her, having sex with her over the monitor! (laughing) They are both looking at me like “Yeeaaaah!” and I’m like “Don’t look at me!”. And this goes on for 15-20 minutes. The best part was the guy just spinning his shirt around his head and the crowd just cheering them on!
Soundcloud