Sarkozysme, l’illusion du futur avec les artifices du passé

Publié le 24 novembre 2014 par Ps76

Après le mariage pour Tous, Sarkozy veut « abroger » la réforme des rythmes scolaires. Pressé d’être candidat pour 2017, embarrassé par un Juppé sur sa route, le président qui a « plombé » la France rêve d’une revanche. Les Français, eux, peuvent cauchemarder … l’homme-qui-cède-aux-salles n’a pas changé ! Pire, il ne propose que des retours arrière …

Ce qu’il n’ose pas dire aux Français, c’est son intention de revenir à la semaine de 4 jours, celle qu’il avait lui-même imposé quand il était au pouvoir et qui avait alors suscité le rejet unanime de la communauté éducative (parents, associations, élèves, enseignants …). Derrière l’abrogation se cache en vérité un grand retour en arrière … Sarkozy n’a toujours pas compris que l’objectif de cette réforme est d’organiser le temps scolaire des élèves – pas le périscolaire – pour mieux tenir compte de leurs rythmes et de leurs capacités d’apprentissage.

Il refuse encore de considérer que le travail des enseignants sur le temps scolaire peut être complété sur le temps périscolaire par celui des associations, des artistes, des mouvements d’éducation populaire ou des animateurs des collectivités locales.C’est pourtant la réalité dans les communes qui, à la faveur des nouveaux rythmes, proposent depuis plusieurs mois une grande variété d’activités périscolaires aux enfants – sans en exclure la découverte et la pratique de la poterie.

Les maires se sont d’ailleurs justement faits entendre pour que l’aide de l’Etat, à travers le Fonds d’amorçage, soit prorogée pour assurer la continuité de ces activités au service des enfants.Seul le maire de Marseille, pour des raisons strictement politiciennes et alors qu’il touche l’aide de l’Etat, refuse d’organiser le temps périscolaire sur sa commune – en dépit de l’obligation qui lui en a été faite par le Tribunal administratif – laissant parents, enfants et enseignants dans un grand désarroi.

Ce que Sarkozy n’ose pas dire non plus, c’est son intention de revenir en arrière, quand les activités périscolaires n’étaient réservées qu’aux seuls enfants dont les familles pouvaient les leur payer.

On l’a bien compris : Sarkozy ne peut pas se défaire de son passé.

Une nouvelle fois, il fait peu de cas de l’institution scolaire qu’il a rendue exsangue et sans perspectives quand il était au pouvoir en supprimant 80.000 postes et la formation des enseignants. Il pourrait d’ailleurs bien recommencer demain puisqu’il juge déjà « inutile » la création de 60.000 postes sur le quinquennat, pourtant très attendus par la communauté éducative …

Le Parti socialiste dénonce l’instrumentalisation de la question scolaire à des fins de campagne interne à l’UMP. Sur le chemin de sa refondation, l’école mérite mieux que ce discours qui fait feu de tout bois …