Me voici à Orly. Ce matin, trop tôt, j'ai pris un train dans la nuit pour rejoindre l'aéroport parisien. J'ai l'impression, ces derniers temps, d'y passer bien souvent. Heureusement c'est pour partir vers de beaux voyages. Comme aujourd'hui: je vais à Rome. Hâte de retrouver la ville éternelle et de m'y promener un peu avant de reprendre mon rythme de pèlerin express pour parcourir la Via Francigena del Sud, jusqu'au talon de la botte. Hâte de retrouver le vrai voyage, à pied, qui permet de découvrir un pays et des lieux comme nul autre.
Pourtant, je suis un peu fatigué aussi. Tout s'enchaîne vite. J'ai parfois l'impression, quand je marche pressé dans les aéroports et les gares, d'avoir une vie d'homme d'affaire, à la différence près que je suis habillé de vêtements outdoor, que mon compte en banque ne grossit pas plus que mon abdomen. Que je vais m'évader dans la grande nature dès que mon atterrissage ou presque.
Mais tout de même, le rythme de ces dernières semaines est soutenu, même si j'aime ça. Entre deux voyages, le temps de digérer le décalage horaire par exemple, je passe quelques jours à Paris. Relations publiques, plateau télé, conférence de presse. Ca fait assez vedette, c'est curieux pour moi même si j'y suis assez à l'aise. Quelques moments pour le reste aussi, heureusement, les beaux sourires que j'accueille avec espoir et les amis. Par la "magie de Facebook", et par hasard aussi, j'ai retrouvé quelques copains de classe dernièrement. On se revoit sur Paris. Je trouve ça très sympa, sans l'avoir cherché, c'est ce qui est chouette.
Très drôle, intéressant de se revoir après 20 ans. Nous n'avons pas tant changé, mais quand même. Physiquement, ils sont pas trop mal conservés, voire pour certains plus en forme qu'au lycée. L'appel du sport à trente balais. Denis court, Matthieu fait du vélo, Etienne, le plus baroudeur, voyage à vélo couché durant ses congés. Ils sont tous devenus de vrais parisiens, mes copains de Rambouillet. Certains ont bougé, sont revenus. Deux pères de famille sur six, ça doit être dans la moyenne. Professionnellement, ils bossent tous pour des "grosses boîtes", dans différents domaines. Leurs revenus sont, c'est sûr, bien plus élevés que les miens. Mon parcours, différent, les interpellent quand même. Au lycée déjà, j'étais "original", il parait... ils ne sont donc pas si surpris que ça!
Je le suis peut-être plus qu'eux, finalement. Malgré mes doutes (c'est dans ma nature je crois), je pense que la voie que je tente de suivre est la bonne. Croire en ses choix, c'est une force immense. Malgré les doutes, donc. Les finances difficiles, les déboires sentimentaux qui n'empêchent pas l'espoir, une prise de risque globale que j'ai prise et tente d'assumer.
Ces quinze prochains jours de voyage, d'introspection et de découvertes vont encore me le prouver. Ce choix d'une vie intense possède bien des atouts. Même si, c'est vrai, le timing et le budget sont cette fois ci un peu serrés. Pour la première fois sur ce type de voyage, j'embarque dans mon sac à dos mon petit ordinateur. Des articles à boucler, il me faut travailler en route.
Pas grave, j'aurai aussi plus de confort pour publier ces billets et un peu plus de poids m'entraînera pour l'Atacama. Mon sac est d'ailleurs en mode hiver: un peu de chaud, une polaire en Polartec , une vraie Gore TeX pro, Arcteryx s'il vous plaît, des TShirt tout naturels, Ice Breaker et Natural Peak.
Me voilà arrivé à Rome, un peu de travail donc, avant de découvrir à nouveau, cet après-midi, les rues de la belle antique.