Avec l’open-source, il s’agit parfois de choses sérieuses, parfois de choses plus futiles. Aujourd’hui place à un projet très sérieux : OpenMRS, un outil collaboratif visant à développer des solutions logicielles pour appuyer la prestation de soins de santé dans les pays en développement. Au départ, le projet est né de la nécessité impérieuse d’enrayer la progression dramatique du virus du Sida en Afrique. Il s’agissait de promouvoir le suivi médical grâce à un système de dossiers médicaux électroniques adaptés à la gamme complète de soins médicaux. C’est de Paul Biondich et Burke Mamlin, de l’Institut Regenstrief (dans l’Indiana), que l’idée du projet OpenMRS fut lancée, suite à une visite en 2004 à Eldoret au Kenya.
À cette époque, Hamish Fraser dirige déjà un projet similaire nommé PIH-EMR, un système internet de dossiers médicaux, destiné pour sa part à combattre la tuberculose au Pérou et le VIH en Haïti rural. Les deux équipes se rencontrent la même année à San Francisco, à l’occasion de la conférence Medinfo, et se rendent compte que leurs projets partagent la même philosophie. C’est ainsi qu’OpenMRS est né, par la mise en commun des intérêts et des compétences de chacun. Plus tard, Chris Seebregts, du Conseil sud-africain de recherche médicale, viendra se joindre au projet pour en devenir le quatrième membre fondateur.
Techniquement, OpenMRS est un système de données très ouvert conçu pour être utilisable dans des environnements pauvres en ressources. Son aspect libre et flexible lui permet d’être adapté à de nouveaux contextes et à de nouvelles données de santé, sans recourt à la programmation. C’est donc une plateforme facilement accessible que peuvent utiliser librement les organisations humanitaires ou les ONG, en partant quasiment de zéro.
OpenMRS est distribué sous licence » OpenMRS Public License » (basé sur la licence Mozilla Public License). Il a été développé en Java et utilise une base de données MySQL (avec migration possible sur d’autres bases de données via Hibernate). Il possède des outils d’exportation de données et de reporting. Pour en savoir plus, je vous renvoie sur le site du projet OpenMRS.