Agenda 21 pour la culture (suite)

Publié le 24 novembre 2014 par Ep2c @jeanclp

Encore une information d’importance déjà connue de celles et ceux qui sont abonnés à Complément d’objet

la Lettre électronique du développement culturel du ministère de la Culture et de la Communication

Deuxième ébauche du nouvel Agenda 21 de la culture

Cette nouvelle version du document résulte des échanges qui ont eu lieu en octobre dernier lors de la commission culture de CGLU (Cités et Gouvernements locaux unis) à Buenos Aires et des nombreuses contributions reçues depuis le lancement du processus de réécriture. Il est encore temps de contribuer à l’évolution de cette deuxième version du document, avant la validation du texte définitif lors du Sommet de Bilbao en mars prochain.
Le texte de cette ébauche est téléchargeable
Pour contribuer à son amélioration : un commentaire bref sur le formulaire en ligneou une déclaration par courriel à info{arobase}agenda21culture.net.

Complément d'objet n° 336 17 novembre 2014

Extraits de cette nouvelle ébauche de l'Agenda 21.

(…)

B. LES PRINCIPES

En reconnaissant la valeur de l’Agenda 21 de la culture (2004) et en assumant les contributions provenant des organisations internationales, de l’université et de l’activisme ainsi que les expériences pratiques et concrètes des villes et des gouvernements locaux, les principes suivants synthétisent la perspective des gouvernements locaux par rapport à l’intégration de la culture dans le développement durable, à échelle locale et mondiale.

Culture, droits et citoyens

  1. La culture est constituée par les valeurs, les croyances, les langues, les connaissances, les arts et les savoirs pratiques avec lesquels une personne, individuellement ou collectivement, exprime toute son humanité comme le sens qu’elle confère à son existence et à son développement.

  2. La culture est un bien commun. La culture augmente notre capacité de créer notre futur. Tout le monde est porteur de culture et participe à l’élaboration de la culture. La démocratie culturelle constitue un élément fondamental d’une société active.

  3. Les droits culturels font partie intégrale des droits humains. Personne ne peut invoquer la diversité culturelle pour enfreindre l’un de ces droits garantis par le droit international, pas plus que pour limiter sa portée. Les libertés culturelles des individus et des communautés sont aussi bien une condition essentielle des dynamiques démocratiques que leur résultat.

  4. Les droits culturels garantissent que toute personne, que ce soit individuellement ou collectivement, a le droit d’accéder aux ressources culturelles nécessaires pour vivre en liberté son processus d’identification et ce, tout au long de sa vie. L’accès et la participation à l’univers culturel et symbolique à tous les moments de la vie, constituent des facteurs essentiels pour le développement de capacités de sensibilité, de choix, d’expression, d’esprit critique ainsi que d’interaction harmonieuse et citoyenne.

  5. (...)

    C. LES ENGAGEMENTS

  1. Les droits culturels

Des citoyens actifs et la pleine connaissance des droits culturels.

Les droits humains expriment la dignité de l’être humain. Ils constituent le fondement et la garantie de la cohérence et de la légitimité des politiques. Les droits culturels, partie intégrale des droits humains, garantissent l’accès aux connaissances nécessaires à l’exercice d’autres droits, libertés et responsabilités.

Les récits qui congèlent la culture ou l’identité dans des expressions concrètes sont simplificateurs, inconsistants quant à l’analyse historique et limitent les libertés. L’identité n’est plus une condition préalable régulatrice de l’existence communautaire et, de nos jours, sa construction est devenue un facteur fondamental du projet collectif, le point de départ, l’identité est devenue une destination négociable.

C’est ainsi que les droits culturels font qu’une personne puisse s’identifier à une ou plusieurs communautés culturelles et modifier ce choix au fil de sa vie. L’exercice d’autres droits humains (y compris – bien que sans les limiter – les libertés d’expression, d’association et de participation à la vie de la ville) est aussi un élément essentiel pour le développement d’un environnement culturel durable.

Les politiques locales doivent impliquer les droits des citoyens à déterminer librement leur identité, à développer et exercer leurs capacités créatives, à reconnaître les expressions culturelles des autres et à faire en sorte que leurs propres expressions culturelles soient aussi reconnues. Ils peuvent aussi prendre part aux décisions collectives relatives à la totalité des dimensions de la vie en commun. Les politiques locales doivent reconnaître les citoyens comme étant les acteurs principaux de la vie culturelle locale.

Toute politique publique se construit à partir d’une articulation raisonnable et raisonnée entre la reconnaissance des droits des citoyens, l’explicitation des devoirs institutionnels et la provision de services publics : les gouvernements locaux doivent aspirer à définir les services culturels de base comme droits minimum pour tous les citoyens afin de garantir le développement de leurs capacités culturelles (droits, libertés et responsabilités).

Télécharger le texte intégral

La palabre continue...

1. Droits culturels : les définitions de Jean-Michel Lucas.

 Propos recueillis par François Mauger pour le Collectif Musiques et Danses du Monde en Île-de-France.

Dans la déclaration de Fribourg, la culture est définie comme « les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie ». C’est-à-dire à peu près tout ce qui est humain. N’est-ce pas trop ? A trop vouloir embrasser, ne finit-on pas par mal défendre ?

Jean-Michel Lucas :  J’ai l’habitude de dire que la Déclaration de Fribourg n’est pas du tout anthropologique : elle est éthique. Il faut lire intégralement cette définition de la culture, qui se termine par : « par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement »

Lire l'entretien avec Jean-Michel Lucas sur le site du Collectif Musiques et Danses du Monde en Île-de-France.

A noter, les nombreux textes et analyses de Jean-Michel Lucas sur ces questions sont accessibles sur le site de l'IRMA

C'est ci.

  1. De l’égalité des droits à une exigence de reconnaissance

Joël Roman

(…) La dynamique égalitaire propre à la société démocratique, qui tend à l’homogénéisation des personnes et des activités, se trouve ainsi réévaluée par une autre dynamique, porteuse des enjeux de la diversité des activités et des individus, qui sont des enjeux de reconnaissance.

(...)

Ainsi notre aspiration à l’égalité se décline-t-elle selon deux axes principaux : d’une part l’idée d’une égalité d’accès aux ressources de base de la société, et le combat contre les inégalités socio-économiques ; d’autre part l’idée d’une égale dignité de chacun dans l’échange social et le combat contre les discriminations. Par où nous pouvons attester à la fois de l’universalité des droits, de la généralité des besoins partagés et de l’exigence d’une reconnaissance de notre singularité.

Télécharger l'article de Joël Roman sur le site de Diasporiques

On peut aussi se procurer, du même auteur : La reconnaissance : une revendication de dignité ?

Le Temps des cerises - 2006 - 58 p.

Cet petit ouvrage (58 pages) reprend le texte d'une conférence-débat organisée par l'Association Emmaüs dans le cadre de « La rue, parlons-en ! »

En savoir plus

3. Sur les droits culturels et la démocratie

Le site Droits culturels.org

L'appel pour une démocratie de proximité.

La valorisation des savoirs, de leur circulation et de leurs « croisements » à tous les niveaux permet d’assurer les liens les plus justes et les mieux ajustés entre les acteurs de la vie sociale, économique et politique. Cette dynamique culturelle conditionne la Essentielle pour l’innovation sociale, territoriale et économique, la transversalité du secteur culturel a une importance centrale pour la prise en compte de la diversité culturelle présente dans les territoires et pour l’adhésion des habitants aux valeurs communes, et donc pour leur participation. Il a notamment un impact fondamental, et non pas accessoire, sur les questions sociales, l’appropriation et la valorisation du territoire, l’adaptation de tous les services publics, ainsi que la participation des acteurs privés et des organisations de la société civile.

(…)

Accéder à l'Appel.


 

Voir aussi sur ce blog : Actualités des politiques culturelles


 

Votre blog a donné lieu à une création de notice bibliographique dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France. Il lui a été attribué un numéro international normalisé (ISSN) :
Titre : La Cité des sens
ISSN : 2270-3586