Par Toutatis ! Astérix est de retour au ciné avec le Domaine des Dieux vu par Louis Clichy et Alexandre Astier. Une véritable réussite qui retrouve tout l’esprit de Goscinny et Uderzo en leur redonnant une modernité qui régalera petits et grands !
Depuis le début de l’annonce du projet, nous étions impatients de voir le résultat ! L’animateur français venu de chez Pixar Louis Clichy passe à la réalisation avec l’un des projets cinématographiques français les plus ambitieux de l’année. Et pour l’accompagner, il a à ses côtés l’inénarrable Alexandre Astier qui se charge du scénario. Un auteur qui ne pouvait que bien s’immerger quand on connait l’esprit qui anime Kaamelott avec son sens de la mythologie, de la répartie et du discours moderne et anachronique. En plus de cela, il s’agit de la première adaptation du gaulois réalisé en image de synthèses (le dernier en animation traditionnel était Astérix et les vikings sorti en 2006, et on ne mentionnera pas le dernier film live qui nous a été imposé).
Les deux réalisateurs ont donc choisit l’un des albums les plus réussis de Goscinny et Uderzo, l’un des plus modernes et qui offrait le plus d’enjeux pour l’avenir du village gaulois qui résiste encore et toujours à l’empire romain : Le Domaine des Dieux. Pour rappel, l’histoire voit César faire construire autour du village un véritable cité romaine. Piégés, les gaulois n’aurons d’autre choix que de s’adapter à ce changement de civilisation. A l’histoire originelle, les auteurs vont ajouter quelques enjeux supplémentaires et vecteurs d’émotions qui ne trahiront cependant jamais l’esprit d’Astérix mais apporteront au contraire plus d’intensité et de profondeur au récit et aux personnages.
L’histoire se révèle donc aussi intéressante que surprenante, menée à un rythme d’enfer avec des dialogues qui font mouche à tous les coups, pour tous les personnages. Si Astérix et Obélix sont toujours les héros, les personnages secondaires ne sont jamais oubliés et on ressent vraiment cette ambiance de village, de groupe de Gaulois qui résiste et se laisse emporter par la civilisation romaine. Il faut dire qu’Astier a su trouver un bon collectif de voix pour l’aider à mener à bien son projet, que ce soit le rappel de Roger Carel pour reprendre la voix d’Astérix (il ne pouvait en être autrement), mais aussi Lorant Deutsch pour Anglaigus, Elie Semoun pour un soldat romain, Laurent Laffite en esclave éduqué et bien d’autres comme Lionel Astier, Alain Chabat ou Florence Foresti.
A côté de ça, les gags fusent pour ravir les petits tandis que les parents y verront un tout autre film, particulièrement intelligent pour parler de notre société de consommation, de mondialisation, d’écologie (et quand on se dit que l’album date de 1971, on se rend alors compte à quel point le duo Goscinny – Uderzo était d’une modernité folle !) avec humour et références qui feront sourire. Bref, tout le monde va s’y retrouver grâce à ce film qui résume certainement le mieux l’esprit des deux auteurs originels.
En plus de cela, on pourra saluer la performance technique qui montre bien qu’en France, nous avons tous les talents nécessaires pour faire décoller notre cinéma d’animation. Le film est beau, l’animation fluide et riche, les personnages parfaitement caractérisés (il faut dire que les personnages en volumes avec leurs gros nez se prêtent parfaitement à l’image de synthèse). On regrette même de notre côté de n’avoir vu le film en 3D (n’hésitez pas si c’est possible dans votre salle) tant les effets et perspective on l’air bien travaillés sans être pour autant gadget dans ce sens.
Cette modernisation d’Astérix en images de synthèse est donc parfaitement réussie, que ce soit pour son esthétique pour pour son histoire. Un véritable divertissement familial de qualité, qui amuse autant qu’il fait réfléchir avec pédagogie. Un vrai bonheur que l’on n’avait pas vu depuis qu’on avait refermé un album de Goscinny et Uderzo. Bravo et on attend déjà un autre volet !