C’est l’une des plus anciennes maladies connues de l’homme et elle reste endémique dans de nombreux foyers naturels dans le monde. Cependant, cette épidémie qui sévit à Madagascar inquiète les autorités sanitaires internationales. Car son risque de propagation rapide est élevé en raison de la forte densité de population en ville, des faiblesses du système de santé et du niveau élevé de résistance à la deltaméthrine, un insecticide utilisé pour contrôler les puces, vecteurs de la transmission entre rongeurs ainsi qu’à l’Homme. Au 21 novembre, 119 cas de peste étaient confirmés dans 7 régions de l’Île de Madagascar, dont 40 décès.
La peste est encore largement présente dans les régions tropicales et subtropicales et dans les zones les plus chaudes des pays tempérés. La peste est une maladie bactérienne causée par Yersinia pestis (Vignette), qui affecte principalement les rongeurs sauvages et se transmet d’un rongeur à l’autre par les puces. Les humains mordus par une puce infectée développent habituellement une forme de peste bubonique, qui produit le bubon de peste caractéristique (un gonflement du ganglion lymphatique). Si les bactéries atteignent les poumons, le patient développe une pneumonie (peste pneumonique), transmissible de personne à personne par les gouttelettes infectées propagées par la toux.
Si le diagnostic est précoce, la peste bubonique peut être traitée avec succès par les antibiotiques.
La peste pneumonique est quant à elle, l’une des maladies infectieuses les plus mortelles, avec un décès possible dès 24 heures après l’infection. Dans cette épidémie, seuls 2% des cas déclarés sont de la forme pneumonique. Non traitée, la mortalité de la peste pulmonaire peut ainsi atteindre des niveaux élevés. Lorsque rapidement diagnostiquée et traitée, la peste peut être traitée efficacement avec des antibiotiques tels que la streptomycine et à la tétracycline, ce qui réduit la mortalité de 60% à moins de 15%.
Début novembre, le ministère de la Santé de Madagascar informait les autorités mondiales sur l’épidémie de peste, dont le premier cas identifié le 31 Août, avait donné lieu à décès quelques jours plus tard. Un groupe de travail a alors été mis en œuvre pour gérer l’épidémie, avec l’appui de l’OMS, l’Institut Pasteur de Madagascar, et la Croix-Rouge. Des équipements, insecticides, dispositifs de pulvérisation et de protection individuelle et des antibiotiques ont été mis à disposition dans les districts touchés.
A ce jour, l’OMS n’a pas recommandé de restriction sur les voyages ou les échanges commerciaux.
Source: OMS Disease outbreak news Plague – Madagascar 21 November 2014 (Visuel Institut Pasteur)
Lire aussi:PESTE : Le rat noir maintient la peste à Madagascar–