Il doit y avoir une source, là-bas, en Auvergne. Après le magnifique dernier album de Murat sorti en compagnie de ses voisins de The Delano Orchestra, voilà-t'y pas qu'un autre gars du cru, l'anciennement prénommé Saint-Augustine autrefois adepte d'un folk campagnard pas si éloigné que ça de l'Americana chante désormais en français bien de chez nous sous le mystérieux pseudonyme de Pain Noir. Et je m'en doutais, c'est une bien belle réussite ! "Pain Noir, c'est du Bertrand Belin en moins sec" avais-je trouvé la dernière fois. C'est exactement ça, malgré la référence alimentaire un peu facile. Mais un Belin qui aurait chipé les claviers de Grandaddy. Sur l'illustration qui ornait la page du projet sur Microcultures et dont il est aussi question dans la chanson éponyme, on voyait des mains avec les mots "Pain" et "Noir" inscrits sur chacune d'entre elles.
On pense tout de suite à Robert Mitchum dans "La Nuit du Chasseur". L'acteur jouait le rôle d'un pasteur serial killer qui s'était écrit les mots "Hate" et "Love" sur les doigts des deux mains. De serial killer, ni de pasteur, il ne sera question ici. Juste de musique pastorale interprétée par un certain François-Régis Croisier, enseignant dans le civil. De beaucoup d'amour et aucune haine. Et au lieu de pain noir, plutôt de pain béni.