Benjamin Netanyahu I ©Reuters
Le gouvernement israélien a affirmé dimanche que "la reconnaissance d’un Etat palestinien par Paris serait une grave erreur". Un projet de loi controversé vise également à renforcer le caractère juif de l'État d'Israël au détriment, selon ses détracteurs, de son caractère démocratique.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche à des journalistes que "la reconnaissance d’un État palestinien par la France serait une grave erreur", alors que le Parlement français doit se prononcer le 2 décembre sur cette question. La Suède a récemment reconnu l’Etat de Palestine, qui a le statut d’observateur à l’ONU depuis 2012, et les Parlements britanniques et espagnols ont appelé leurs gouvernements à le reconnaître également. Au total, 135 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, selon l’Autorité palestinienne. "C’est ce qu’ils ont à faire en ce moment en France quand on décapite des gens à travers le Proche-Orient, y compris un citoyen français?", a ajouté M. Netanyahu, faisant référence à la récente décapitation d'Hervé Gourdel en Algérie par des djihadistes se revendiquant de Daesh.
Les Palestiniens mènent actuellement une campagne internationale afin de renforcer leur statut -d’Etat observateur à l’ONU- qui doit culminer d’ici fin novembre avec un vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur un calendrier pour la fin de l’occupation israélienne. Ce projet devrait toutefois être tué dans l’oeuf par un veto américain. "L’Etat d’Israël est le foyer du peuple juif, le seul Etat que nous avons et les Palestiniens qui exigent un Etat ne veulent pas nous reconnaître le droit d’avoir un Etat pour le peuple juif", a martelé Benjamin Netanyahu dont le gouvernement a adopté dans la matinée un projet de loi prévoyant de ne plus définir Israël comme un Etat "juif et démocratique" mais comme "l’Etat national du peuple juif", au terme de débats extrêmement houleux. Le Premier ministre israélien s’exprimait devant des représentants de la communauté française d’Israël après que son gouvernement a approuvé dimanche matin un projet de loi sur l’aide à l’intégration professionnelle en Israël des juifs de France, premier pays d’émigration cette année et pour la première fois depuis 1948. Meyer Habib, député de centre-droit des Français de l’étranger, présent à cette rencontre a estimé que la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le Parlement français "équivaut à importer le conflit israélo-palestinien en France".FG