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Au cinéma : « Rec 4 : Apocalypse »

Publié le 23 novembre 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Qui n’a pas été effrayé par Rec premier du nom ? Un long métrage qui proposait un renouvellement de la notion de Found footage à la sauce espagnole. Malgré des suites plus ou moins correctes, la saga connaît une fin avec Rec 4 Apocalypse, l’occasion de retrouver la sublime Manuela Velasco en tant qu’héroïne de cette intrigue. Accrochez-vous à vos sièges, car « la fête ne fait que commencer ! »

Synopsis : « Quelques heures après les événements de Rec, Angela Vidal est retrouvée dans l’immeuble mis en quarantaine par le CDC. Pour éviter toute contamination extérieure, elle est envoyée à son insu sur un bateau à la destination inconnue. Lorsque son refuge devient aussi l’attaque de la contamination, elle devra tout faire pour résister et tenter de survivre ! L’apocalypse est en marche. »

Rec 4 Apocalypse est l’exemple type d’un film qui arrive à conclure l’histoire générale de sa saga, sans pour autant transcender avec son récit. Et pour cause, reprendre quelques heures après les événements de Rec est une idée intéressante permettant aux spectateurs de ne pas être perdus dans le contexte du film. Bien entendu, on retrouve Angela Vidal, la journaliste aux vocalises de génie, et quelques personnages peu pertinents qui usent et abusent des stéréotypes pensant faire quelque chose d’intéressant avec le film. Rec 4 déçoit sur ce point, car l’ensemble des événements deviennent prévisibles. On ne pouvait qu’attendre une très bonne ambiance au film d’horreur espagnole et là encore Jaume Balaguero n’arrive pas ou très peu à retranscrire la force du premier opus. Pourtant tous les codes sont là, le bateau est exigu, sombre et étouffant, mais notre esprit n’arrive pas à accrocher à l’univers du film. Sans compter les quelques rebondissements scénaristiques intéressants qui sont vite gâchés par du gore gratuit sans réel intérêt, mais que pensez du scénario du film ? Mieux que Rec 3 : Genesis, en ne tombant pas dans le pathos comédie-horreur (cependant intéressant comme transition entre deux opus), mais en revenant sur des bases plus pessimistes et plus sombres. Si les pointes d’humour sont là, on rigole parfois, mais surtout à cause du ridicule de ce que l’on peut voir à l’écran. Toutefois, la fin du film conclut la saga de manière très simple à un point que l’on ne pouvait pas demander mieux. On ajoutera que la dernière scène du film vaut le coup d’œil pour sa mise en abîme sympathique qui fera rire les fans de la saga. Notons aussi quelques références aux anciens longs métrages, qui sont plutôt plaisants à voir sans pour autant apporter quelques choses à l’histoire.

Un autre point fâche sur la réalisation du film qui utilise une des techniques les plus horribles que le cinéma ait connu à savoir la Shaky-Cam. Celle-ci peut être intéressante lorsqu’elle est bien utilisée. Jaume Balaguero en use durant tout son film, ce qui rend l’action illisible accompagnée d’un montage qui n’arrange pas les choses. La réalisation est trop classique, sauf pour le côté « claustro phobique » du film, ce qui laisse le spectateur trop en retrait pour être réellement impliqué. Des légers soucis de rythmes apparaissent de part et d’autre du long métrage, où le film n’avance pas et s’amuse à préparer une grosse introduction. Celle ci n’étant pas forcément nécessaire dû au fait que le spectateur connaît déjà l’origine du virus. Montage saccadé, action illisible et effets de style inutiles, le film enchaîne les idées ridicules en terme de réalisation, qui nous font regretter l’époque du found footage de la saga. Pourtant, la seule bonne idée au niveau de la réalisation est sans aucun doute le désir de retranscrire pour une caméra basique, le found footage. Malheureusement, la sauce ne prend pas du tout et c’est une énorme déception.

Jamais deux échecs sans trois, le film possède toute une planète de personnage, interprété de manières plus ou moins correctes. En fait, il est difficile de les juger réellement, car on retrouve simplement les stéréotypes basiques entre le gros informaticien, le capitaine bientôt à la retraite ou encore les flics baraqués pour affronter la menace avec la journaliste. Bien entendu, ce n’est qu’une légère liste de ce que contient le film, car finalement on ne retiendra pas d’acteur en particulier. Tous jouent à un niveau plutôt égal, qui ne leur permet pas de crever l’écran ou de nous toucher, mise à part Maunela Velasco avec son magnifique débardeur blanc. Toutefois, certaines prestations sont plutôt drôles, à la limite du ridicule dans les séquences comiques. Apportant, en plus, une bande-son pas suffisamment explosive pour le film d’action qu’est devenu Rec 4. Aucun moment du film ne repose sur la peur de l’épidémie et par conséquent Jaume Balaguero mise davantage sur l’action, un moyen de se détacher de ce qu’a pu faire la saga jusqu’à maintenant.

Que penser de Rec 4 : Apocalypse ? Pas grand-chose finalement, mis à part pour sa conclusion de l’histoire et quelques moments assez drôles, le reste est illisible et rend le film moins efficace que ses prédécesseurs. Et pour cause, la réalisation est classique, elle n’arrive plus à surprendre et les évènements du film deviennent prévisibles, donnant un large choix de deviner la fin dès le second acte. En terme de personnages, le fait d’être resté sur des stéréotypes basiques n’apporte rien aux récit et donne un ton ridicule non voulu. Malheureusement, Rec n’aurait pas du quitter le found footage qui aurait mieux réussi dans ce nouveau lieu claustro phobique.

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Rec 4 : Apocalypse. De Jaume Balaguero. Avec Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Hector Colomé, Maria Alfonsa Rosso, Ismael Fritschi, Emilio Buale, …

Sortie le 12 novembre 2014.


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